Le Sénat : Une Anomalie Républicaine
par Christian
dimanche 19 octobre 2014
Certains diront "Vieux serpent de Mer" que la question du maintien du Sénat. Pourtant à l’heure où ce gouvernement aux abois, confronté à une dette abyssale, cherche dans les poches du peuple les deniers visant à rassurer Bruxelles, je me pose la question suivante.
Mais à quoi donc sert le Sénat
Cette institution parlementaire, ilot de privilèges pour élus souvent décrépis, ne dispose d’aucun pouvoir décisionnaire. Son avis n’est que consultatif. L’assemblée Nationale étant seule souveraine en dernière lecture, sans même parler du fameux article 49.3, qui permet au gouvernement de s’exonérer de l’aval des députés quand ceux-ci sont réfractaires.
Voici résumé pour ceux qui l’ignoreraient encore, le chemin emprunté par un texte de loi.
1-Il est d’abord présenté en Conseil Des Ministres---2- Il est déposé à l’Assemblée Nationale qui l’inscrit à l’ordre du jour pour un premier examen---3- Il est débattu dans l’hémicycle, amendé, puis soumis au vote, c’est ce qui est dit de Première Lecture---4- Il est ensuite déposé au Sénat qui à son tour l’ inscrit à l’ordre du.jour—5- Il y est débattu, ré-amendé, avant d’y être voté, ce qui est dit de deuxième lecture. 6- Il revient enfin à l’Assemblée Nationale en dernière lecture pour y être adopté ou rejeté.
Là où le bât blesse, c’est que quels que soient les amendements et vote du Sénat, ceux-ci ne servent à rien, puisque seule la seconde lecture de l’Assemblée Nationale décidera du contenu, de l’adoption ou du rejet de la dite loi, pouvant faire totalement fi de l’appréciation du Sénat
Voilà donc une institution dont le coût annuel est de l’ordre de 800 Millions d’€, incluant frais de fonctionnement du palais du Luxembourg, plus indemnités parlementaires et frais de représentativité des 348 sénateurs qui la composent.
800 millions d’€ pour autoriser un avis stérile.
Intolérable gabegie en ces temps de disette.
800 millions d’€ de deniers publics qui tombent dans les poches d’élus sans pouvoir, souvent cumulards et qui de surcroît utilisent leurs frais de représentativité pour embaucher des membres de leur famille (enfants, conjoints, etc.) en qualité de secrétaire, adjoint ou attaché parlementaire.
Et pendant ce temps
J’entends que ce gouvernement, cédant à l’idéologie socialiste véhiculée par les députés de la majorité, veut moduler les allocations familiales en fonction des revenus des bénéficiaires. Cette modulation projette une économie de l’ordre de 800 millions d’€ sur le budget de la protection sociale.
Tiens donc 800 millions d’€.
Au regard de ce constat, que vaudrait-il mieux. Conserver notre politique familiale prospère et enviée par d’autres, ou sacrifier un Sénat qui ne sert à rien ?
Bien que me revendiquant de gauche, je n'adhère pas l'idéologie du partage quand celle-ci frappe au coeur de l'universalité des droits. Ainsi je pense que le revenu ne doit pas être lié aux montant des prestations familiales. Bien sur, cela crée des inégalités. Ainsi les enfants de couples aisés peuvent accéder à l'apprentissage des arts, de la culture ou du sport dans de meilleures conditions que ceux issus de milieux modestes. Mais cette inégalité à toujours existé et ce n'est pas en tirant vers le bas les plus aisés que l'on y remédiera. Voilà pourquoi je ne suis pas favorable à la remise en cause de l'universalité des droits., et surtout parce qu'il y à bien d'autres privilèges a abolir avant de s'en prendre à la politique familiale.
Hollande se grandirait et marquerait de son empreinte l’Histoire s’il avait le courage de soumettre au référendum populaire l’abrogation du Sénat. Nul doute que forts d’une bonne connaissance quant au fonctionnement et au rôle précis de cette institution, nombre de nos concitoyens choisiraient de l’abroger.
Le petit sondage ci-dessous devrait nous en donner un aperçu
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