Le vrai rendez-vous, c’est la conférence salariale

par Pelletier Jean
mercredi 27 juin 2012

C’est fait Michel sapin, le ministre du travail a tranché ce sera 2 % au 1er juillet d’augmentation du smic, à savoir un coup de pouce de 0,6% puisque l’ajustement au coût de la vie représente 1,4%. Mais le vrai rendez-vous à observer à la loupe, sera la conférence salariale annuelle.

Cette décision, au final, a rassuré Mme Parisot du Medef, Jean-Louis Borloo du parti radical qui ne l’a pas trouvé si catastrophique que cela. Seule FO, la CGT, le parti Communiste ont manifesté leurs désaccords avec plus ou moins de voix. C’est bien entendu Jean-Luc Mélenchon qui a fait le plus de bruit sur le sujet.

Pour François Hollande, dont les engagements étaient très limités, la « passe » était bien étroite : donner l’impression de prendre une mesure de gauche, tout en évitant de fragiliser les PME par une hausse trop importante. Une mesure de gauche, certes, Sarkozy ayant refusé toute valorisation pendant 5 ans, les 0.6% en plus, sont un signe et sans doute les bienvenus dans la poche des smicards.

Hollande s’était surtout engagé dans sa proposition N°15 à « organiser une conférence salariale annuelle tripartite » et à « un rattrapage du smic » (C’est chose faite). Le ministre du travail et la porte parole du gouvernement se sont évertué à expliquer que l’essentiel pour le gouvernement consistait à défendre et améliorer le pouvoir d’achat, d’où toute une série de mesures sur la limitation des loyers, la revalorisation de 25% de l’allocation de rentrée, la limitation du prix du gaz et de l’essence etc…

Le dossier est plutôt « chaud », car il n’y a pratiquement pas de marges de manœuvre. Pourtant pendant la campagne le Parti Socialiste a bien faite entendre que l’augmentation des salaires était une condition de la justice sociale. Et qu’après l’abandon de la droite de ce terrain là, il revenait à la gauche d’y faire le nécessaire.

La conférence salariale annuelle, annoncée comme un moment du changement, tripartite (Etat, syndicat, patronat) devra engager des propositions significatives qui serviront de guide aux discussions par branches professionnelles qui suivront. La perspective s’étend sur 2013, 2014 et 2015, cela laisse trois années afin de mettre au point un dispositif salarial qui ne saurait se limiter à la seule justice sociale (L’encadrement des hauts salaires…), il faudra du grain à moudre, nécessairement et du pouvoir d’achat à la clef.

Sinon comment rompre le cercle infernal crise, rigueur, serrage de vis (et des boulons en plus !), dépression, déficit qui se creusent…si ce n’est par une politique de la relance. Traditionnellement celle-ci passe par des investissements massifs de l’état (Grands travaux, c’était un peu l’idée de Sarkozy avec le grand emprunt), mais surtout par du pouvoir d’achat pour ceux qui sont en mesure de le consommer. On a vu que les cadeaux fiscaux au plus riche était d’une inefficacité crasse….

Le gouvernement a moyennement réussi ce premier rendez-vous, mais réussi tout de même au regard de ses engagements ; Le deuxième est très attendu des centrales syndicales, des 3, 5 milliards de smicards, mais aussi des millions de travailleurs qui juste derrière le smic espèrent autre chose que de se retrouver simplement rattrapé par celui-ci.


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