Lentement je vois, cet univers là, glisser vers le froid

par Geneste
mercredi 2 novembre 2011

Je n’aurais jamais imaginé, en entendant Bernard Lavillier au début des années 80, que ce qu’il chantait alors arriverait si vite ! Nous venons pourtant d’en voir des signes probants ce week-end de Toussaint 2011 et cela n’engage guère à l’optimisme.

Commençons par le vote à l’UNESCO qui permet à la Palestine de faire son entrée dans le concert mondial des nations. Alors que, durant la guerre froide, les Etats-Unis s’étaient fait le chantre de la démocratie, à peine le vote est-il achevé et ne leur plaît pas, qu’ils décident unilatéralement de ne plus contribuer au budget de l’institution et, en plus, avec effet rétroactif, ce qui va contre toutes les règles du droit international. Il est un fait que les USA sont coutumiers d’allers-retours au sein de l’UNESCO, mais ils font preuve d’un véritable esprit de mauvais joueurs. La démocratie, c’est justement le fait de mettre en jeu son pouvoir et de s’en rendre au verdict des urnes. Comment peut-on se revendiquer un modèle de démocratie lorsque l’on agit ainsi ?

Passons au référendum annoncé par le pouvoir Grec concernant le plan de rigueur imposé par l’Europe. Commençons par une citation d’un article du Parisien

Les analystes dans leurs commentaires matinaux dénoncent à l'unanimité cette décision grecque. Ce « pari grec » va encore perturber les marchés, « les marchés sont choqués », les risques sur l'avenir de la zone euro augmentent, indiquent-ils.

Vous rendez –vous compte ? Les marchés sont choqués ! Mais de qui se moque-t-on ? Les marchés ne savent-ils pas que depuis le dix-huitième siècle, leur matière première, l’argent, ne peut exister que s’il existe des états et que, dans une vraie démocratie, l’Etat c’est le peuple ? Décidément, ces gens qui gèrent les marchés financiers devraient retourner en primaire pour y apprendre les fondements de l’histoire…

Continuons en citant Le Figaro

La décision grecque provoque depuis ce matin de vives critiques dans la classe politique européenne. « C'est une étrange manière d'agir » a déclaré l'Allemand Rainer Brüderle, président du groupe parlementaire du FDP (libéral), partenaire avec l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la coalition au pouvoir.

En France, le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi est également monté au créneau : « Cette décision me paraît incompréhensible. Quand on sait le mal que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont eu à faire adopter ce plan courageux, je déplore cette décision qui me paraît totalement irresponsable de la part du premier ministre grec », a-t-il déclaré sur France Info. « Lorsque l'on est en situation de crise et que d'autres veulent vous aider, il est insultant de tenter à sauver sa peau plutôt que prendre ses responsabilités », a ajouté Christian Estrosi, en souhaitant que le « premier ministre grec revienne sur sa décision ».

Là, nous avons affaire à des démocrates pur jus ! Les habitants de Nice apprécieront et espérons qu’ils voteront autrement aux prochaines municipales…

Concluons ce très court article en rappelant au lecteur le hold-up du traité de Lisbonne où, après nous avons voir fait voter, comme nous n’avions manifestement pas bien voté, « on » a pris la décision contraire en haut lieu. Rappelons les pressions faites à l’occasion sur la Pologne. Rappelons, plus proche de nous, les pressions faites sur la Slovaquie pour le FSESF, etc.

Rappelons enfin que nous, peuple français, aimerions bien être consultés sur certains sujets que l’on ne veut manifestement pas aborder en haut lieu. Rappelons aussi combien nous envions nos voisins Suisses, qui, eux, ont l’immense avantage de bénéficier du référendum populaire. Mais, au fait, c’est bientôt la présidentielle… Y a-t-il un candidat qui aurait dans son programme le référendum d’initiative populaire ? Ce pourrait devenir un intéressant critère de choix, ne croyez-vous pas ?


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