Les conseilleurs ne sont pas les payeurs

par Phileas
mercredi 22 décembre 2010

J’ai comme le sentiment que l’année 2011 va porter en triomphe tous les populistes dès lors qu’ils appelleront à boycotter l’euro et à revenir à une monnaie nationale.

Les élections ne sont pas loin et comme le climat international n’est pas propice aux méthodes miracles, les Frontistes et autre « debout la répunlique » vont se distinguer pour aller ratisser large sur le plan politique.

C’est la raison pour laquelle je salue la Une et l’éditorial du FIGARO du 21 décembre qui pointe du doigt ces partis qui seraient prêts à abandonner l’Euro pour je ne sais résoudre quelle crise ?

On sait, …enfin tous les économistes savent, que ce projet s’avérerait plus destructeur que ne l’est actuellement la crise économique et financière que nous traversons !

Alors pourquoi prôner ce remède irresponsable, comme si après avoir clamé tout sauf Sarkozy, il faudrait enchaîner tout sauf l’Euro ... qui deviendrait à son tour le plus dénominateur commun de tous nos maux ?

Et bien pour des raisons électoralistes évidentes et une méconnaissance des mécanismes économiques simples.


Marine Le Pen et Dupont-Aignan, pour ne citer que les plus connus, proposent à tous les gogo prêts à les suivre de faire basculer la France dans une situation analogue à celle que connue l’Argentine en 2001 lorsque ce pays décida de rompre le lien de fixité absolue entre son peso et le dollar. Les suites de cette décision eurent pour conséquences une envolée du chômage sans précédent et une inflation qui culmina à 40%.

Je reviens là-dessus car il sera important d’être pédagogique l’année prochaine et inviter nos hommes politiques responsables d’utiliser toute la connaissance qui est la leur, pour dénoncer leurs homologues et thuriféraires politiques qui ne manqueront pas pendant toute l’année 2011, qui sera riche en rebondissement économique, de brandir cette ânerie qui va généralement de pair avec le bouclage de nos frontières et l’insécurité. Ceci dans le même but avoué d’accumuler des voix.

L’abandon de l’euro sonnerait le glas de l’Europe car notre union s’établit sur une union économique et monétaire avant toute chose.

Les marchés financiers anticiperaient l’abandon de l’euro ou son éclatement et ferait repasser celui-ci sous la barre des 0.85 dollar (taux où est tombée la monnaie unique à l’automne 2000).

Les problèmes logistiques et de dépense budgétaire pour l’introduction et la mise en service d’une nouvelle monnaie couteraient énormément d’argent à la collectivité.

Le niveau des carburants atteindrait mécaniquement des records de hausse et les prix à la pompe s’envoleraient (le prix du baril a doublé entre 2000 et 2010).

A l’abandon de l’euro, les marchés financiers se fermeraient et les paiements internationaux seraient suspendus pendant le temps nécessaire à ce qu’une nouvelle mécanique entre les échanges, se mette en place.

La défiance des marchés internationaux seraient à leur comble face à une nouvelle monnaie, fusse-t-elle appelée nouveau franc ce qui aurait pour conséquence immédiate une décote mécanique de la France (bien pire que celle de la Grèce), un repli de son PIB d’au moins 4% (ça ce sont les plus optimistes qui le prédisent) et donc une récession économique rapide.

Ben évidement, de part comme d’autre, aucune réponse n’est apportée en contrepartie d’un bordel ajouté à un autre.

D’ailleurs il me semble que les deux partis, chef de file de cette proposition irresponsable n’ont aucun économiste de renom dans leur rang, ni assez sot pour soutenir une telle thèse.

Bien évidemment, cette nouvelle super crise, nous devrions l’affronter tout seul.

Car je ne vois pas quel pays pourrait se mobiliser pour nous venir en aide et nous extirper la balle que nous viendrions de nous tirer dans le pied.


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