Les français et l’axe gauche-droite 2/3 : relations entre facteurs sociaux, proximité politique et positionnement personnel

par Olivier Des Mots Crates
samedi 8 novembre 2014

La première partie de cet article basé sur le récent sondage CSA pour Atlantico voulait mettre en exergue la correspondance intéressante qui existe entre l'auto-positionnement des français sur l'axe gauche-droite et les explications des récents résultats électoraux, ainsi que le potentiel de certains courants politiques, en particulier le Centre.

Dans ce second billet, nous nous attarderons sur les détails de ce sondage et en particulier l'influence des facteurs sociaux sur le positionnement politique. Une troisième analyse s'intéressera au lien entre ce positionnement et les priorités des français.

Ainsi, les données ci-dessus se concentrent sur 4 facteurs (sexe, âge, profession et proximité politique) et nous apportent à nouveaux de riches enseignement :

 

 
 
 
On voit donc des >50ans plus décidés, plus à gauche et beaucoup moins à l'extrême droite. Une forme de sagesse ou la peur que l'histoire se répète... ?
  • Profession : on voit plutôt 3 groupes qui se distinguent. Les employés/ouvriers, les professions intermédiaires/cadres, et les retraités (dont le profil correspond bien à celui des 65+... juste histoire de vérifier).
    • employés/ouvriers : plus indécis, plus à l'extrême droite, ce qui confirme ce que l'on entend depuis quelques temps, et clairement moins à gauche ! (sauf extrême pour les ouvriers)
    • prof. intermédiaires/cadres : à peu de choses près dans la moyenne de l'ensemble du sondage à une exception près : des cadres qui se positionnent au centre à 26 % plutôt que dans le groupe des indécis.
 
Cela vérifie-t-il le stéréotype du centriste intello, techno, oligarche ? 
  • Proximité politique : j'imagine que l'on demandait aux personnes interrogées de confirmer leur appartenance à un parti ou un courant, ou bien l'expression de leur vote aux élections (il n'y a pas le détail de l'étude dans l'article d'Atlantico) en plus de se positionner sur l'axe gauche-droite, et l'on y trouve encore des enseignements instructifs : 
    • 74% de ceux qui sont/votent à gauche se disent de gauche, 72% de ceux qui sont/votent à droite se disent de droite. Dans cette dernière catégorie de droite on notera que 18% se disent au centre contre 8% pour ceux qui sont/votent à gauche...
    • FdG moins extrêmes que l'on aurait pu le penser, PS pas de surprise (et peu de centristes), UMP pas de surprise (et peu de centristes aussi).
    • EELV : très hétéroclite ! On voit quand même une bonne base de gauche (58%) voire très à gauche (5%) mais on trouve aussi 14% au centre et 20% indécis.
    • MoDem : attendu (82% au centre) mais intéressant de voir que les deux cotés de ce socle centriste sont 7% à droite et 11%... indécis ! Il n'y a donc pas de français qui ont une proximité MoDem et qui se positionnent à gauche dans ce sondage.
    • UDI : une belle majorité au centre, et toujours un quart à droite
    • Enfin le FN : tout comme le FdG, bien ancré à son extrême (droite) mais... 30% de ni, ni, ni !
Si j'ai bien interprété ce graphique, nous avons maintenant un résumé complémentaire et important :
  • Des proches du PS qui se positionnent effectivement à gauche (91%), UMP à droite (85%) et MoDem au centre (82%).
  • Des UDI majoritairement au centre (69%) mais un peu quand même à droite (25%).
  • Et dans le sens inverse, si on prend par le bout du positionnement, on retrouve nos indécis (ni, ni, ni) proches du FN, d'EELV puis du MoDem moins dans les partis classiques de gauche et droite, UDI compris (attention, la segmentation n'a pas été faite au sein du groupe "ni, ni, ni" ; on voit juste la proportion des gens qui se disent proches d'un parti et qui se positionnent "ni, ni, ni". Je n'utilise donc pas les pourcentages pour éviter la confusion - ce sondage ne permet pas dire que 30% des "ni, ni, ni" sont proches du FN par exemple)
 
Il me semble maintenant intéressant que chacun se fasse son idée d'interprétation. N'hésitez pas à la partager !
 
En attendant, voici un résumé (personnel, donc biaisé) des données qui me semblent les plus importantes ou surprenantes.
 
La prochaine et dernière analyse s'intéressera au lien entre le positionnement politique et les sujets de prédilection ou priorités des électeurs. 
 

Lire l'article complet, et les commentaires