Les Français sur l’autel du Dieu Confinement Que la Bête meure et l’Homme aussi

par Cazeaux
lundi 13 avril 2020

 

Pour que meure « la bête » Covid 19, faudra-t-il que meure « l’homme » français, sacrifié pour le Dieu que s’est fabriqué Macron avec le concours de sa cour ?

Dernière image du chef d’œuvre de Chabrol, un voilier part au loin, bientôt plus qu’un triangle blanc sur les flots. Le drame, un père joué par Michel Duchaussois entreprend de venger son petit garçon, écrasé par un chauffard, un monstre incarné par Jean Yanne.

Le dénouement, morale ou fatalité, est la mort des protagonistes, la bête tuée par l’homme, qui se suicide. Sur un lied de Brahms, s’affiche un extrait de la Bible remanié par Goethe, Il faut que la bête meure et l’homme aussi.

Ce confinement sacralisé auquel l’on nous répète toutes les cinq minutes, qu’il faut sacrifier notre bien-être, notre gagne-pain, nos études, notre santé psychique et les soins en instance devenus inaccessibles, ce confinement présenté comme « le » moyen de vaincre l’épidémie, au point de justifier les béances du traitement de la crise et de repousser semaine après semaine, le recours au seul remède qui marche et sauve des vies, augure-t-il une issue semblable au film de Chabrol, la mort de la bête-virus au prix de la vie de l'homme ?

Voyons donc combien cette curieuse idolâtrie est une absurdité et une impasse ; avant d’en mesurer les dégâts prévisibles considérables ; et de dévoiler le diable qui s’y dissimule.

 

  1. Le confinement, tel qu’il est mis en œuvre est absurde et inefficace.

Imaginez une consultation médicale pour laquelle un patient atteint de bronchite a dû attendre deux mois. Et le médecin de se contenter de lui prescrire de garder le lit jusqu’à nouvel ordre. A une toute autre échelle, c’est ce qui s’est passé pour traiter la crise sanitaire qui affecte le pays.

Deux mois d’inaction ont suivi la connaissance par le gouvernement de la survenue de l’épidémie en Chine. Le virus, très vite identifié, aurait dû susciter la prise de mesures logistiques considérables pour tenter de s’en prémunir puis de le résorber grâce à une véritable stratégie de crise sanitaire.

La première chose qu’il eût fallu faire était de fermer les frontières.

La deuxième chose devait viser la fabrication immédiate à très grande échelle, de tests, de masques et vêtements de protection ainsi que des équipements nécessaires à l’aménagement de chambres de réanimation ; quitte à nationaliser les entreprises concernées pour mieux en coordonner les process de fabrication, de stockage et de distribution.

Troisième chose, il fallait recenser les milliers d’immeubles vides, propriétés de grandes firmes et de compagnies d’assurance afin d’anticiper leur réquisition pour en faire des hôpitaux de crise.

Quatrième volet enfin d’une saine politique de défensive, l’évaluation des remèdes possibles, non selon les protocoles fastidieux et lents des temps ordinaires, mais selon les critères d’une médecine de guerre, où l’on expérimente en même temps que l’on commence à soigner.

En deux mois de temps, le virus arrivant en nos terres, nous aurions disposé pour le combattre, de toute une organisation tant industrielle que médicale en capacité de le juguler très vite et à défaut, de monter en charge pour ne pas être pris de cours par la diffusion du mal.

Au lieu de cela, le gouvernement a cherché à nier la réalité : cela ne touche que la Chine, ce n’est qu’une épidémie locale de grippe comme une autre etc. Et puis début mars, réveil brutal, il s’agit d’une pandémie et nous sommes largement visés.

En réponse, rien de ce que j’ai énoncé plus haut n’a été décidé. Un mois s’est écoulé et il manque encore cruellement de tout : masques, tests, médicamentation et équipements hospitaliers. A trois mois du début de la pandémie, le pont aérien annoncé triomphalement entre la Chine et la France est loin d’avoir tenu ses promesses. A ce jour, le stock total de masques serait de 74 millions d’exemplaires, soit moins de 10% de ce qui est nécessaire.

Il n’est pas inutile de comparer la faiblesse désastreuse de notre logistique à ce dont les forces alliées furent capables en Normandie avec la technologie d’il y a soixante-dix ans. Soixante jours après le débarquement, 440 000 véhicules et 22 millions de jerrycans avaient déjà franchi la Manche. Ils pouvaient avancer, approvisionnés par 12 000 tonnes/jour de carburant. Ces véhicules, jeeps, camions, chars légers et lourds, ces quantités de carburant, c’est autre chose, en volume, poids et complexité, que des étoffes de la taille d’une serviette en papier ! A qui fera-t-on croire que nous ne sommes pas capables de fabriquer et/ou transporter le milliard de masques et les 66 millions de tests dont nous avons besoin ? Ayons à l’esprit qu’au même moment, nous continuons à produire des armes de guerre et que le programme de bombe nucléaire coûte 5 milliards l’an, de quoi payer 2,5 milliards de masques !

Toute la stratégie du gouvernement tient à confiner, confiner, confiner. Comme si le fait de restreindre, semaine après semaine, les libertés d’aller et venir, polarisant 180 000 policiers et gendarmes sur la répression implacable des contrevenants, comme si ce confinement idolâtré allait, de soi, vaincre la pandémie.

Si le confinement des sujets malades ou porteurs sains va en effet dans la logique des choses, le confinement sans discernement est une impasse aux effets secondaires désastreux.

L’absence de discernement est ubuesque. Au prétexte qu’ici ou là, on a vu de petits groupes casse crouter aux abords d’une forêt, d’une montagne ou sur une plage, la totalité des espaces verts sont devenus interdits d’accès. Au lieu de mobiliser la surveillance sur les lieux sensibles et d’y réprimer des contrevenants qui ne se cachent pas, le pouvoir opte pour la suspicion généralisée en ne laissant, pour s’aérer, que le tour de son pâté de maison. Au lieu de laisser les gens se disperser, on les condamne paradoxalement à tous se regrouper sur la zone restreinte à laquelle ils ont droit. Tout cela pour se parer de quel risque ? Le risque que des milliers d’irresponsables deviennent subitement d’ardents passionnés de sport outdoor, abordant en cohortes, sentes ou parois sauvages et escarpées ?

De même, est-ce en raison des fleurs et des plantes qui leur donnent un côté « espace vert », que les cimetières sont fermés ? Le motif, à deviner car les arrêtés municipaux n’en donnent pas, est du même tabac : si on laissait faire, des centaines d’habitants iraient se ruer chaque jour, devant leurs caveaux familiaux, en toussant, crachant et serrant les mains à chaque personne croisée dans une allée…

Le confinement est une impasse. Un bombardement d’annonces radio-télévisées dictées par le gouvernement comme peut-être la Corée du Nord n’a jamais connu, le présente comme un remède en soi. Grâce au confinement, nous sortirons vainqueurs du virus ! Et d’en ajouter une couche semaine après semaine, avec gravité et main sur le cœur de circonstance. Prudent comme l’orthopédiste qui vous explique qu’il faut encore deux bonnes semaines d’immobilisation et l’os sera parfaitement consolidé, tel se présente notre blondinet d’autocrate. Nous devions rester confinés jusqu’au 15 avril, eh bien non, jusqu’au 15 mai ! Puis finalement, tout l’été, car imaginez-donc les risques dans les stations balnéaires surpeuplées… Et au bout du compte ? Les porteurs malades seront morts, bon débarras, mais les sains ? Ils demeureront des vecteurs de contamination, d’où une relance de la pandémie et hop ! retour à la case confinement.

Le confinement en tant que tel ne résout rien. Pour traiter une épidémie, les experts sont unanimes, il faut trier afin de distinguer les non porteurs des porteurs malades et sains ; tester donc toute la population. C’est beaucoup mais réaliste. Outre les grands laboratoires spécialisés, nos milliers de laboratoires de biologie sont capables d’en produire des quantités chaque jour. Ils n’ont besoin pour cela que de la formule génétique du virus mais les autorités ont repoussé cette offre, tout comme celle des vétérinaires, considérés comme justes bons à soigner du bétail…Un professeur de l’Ecole de Maison Alfort en a témoigné sur Europe 1.

Enfin, l’obstination du régime à rejeter la médicamentation expérimentée chaque jour avec succès par le Pr Raoult, laisse chaque jour des centaines de malades mourir. Les seuls à qui ce traitement est administré ailleurs qu’à Marseille sont les cas désespérés, en réanimation avancée. Le calcul est risible de visibilité : l’on additionne chaque jour les cas d’échec d’une chloroquine administrée trop tard, moyen pathétique d’en démontrer l’inefficacité.

 

  1. Il s’inscrit dans une logique de destruction de la santé publique et de l’économie.

Inutile d’en ajouter à ce que tant d’observateurs ne cessent de dénoncer depuis des années au sujet du démantèlement de notre système médico-hospitalier. Je me contenterais de noter qu’avec des hôpitaux, des équipements et des soignants en nombre insuffisant en temps ordinaire, il est forcément impossible de faire face à un afflux de patients, quelle qu’en soit la cause. Nous avons vu précédemment que la capacité d’accueil en termes de lits et d’appareillages pouvait et peut encore être rapidement augmentée, par réquisition d’immeubles et plan de production coordonnant les entreprises capables de reconvertir leurs outillages.

Mais il n’en est rien et pis encore, la dernière trouvaille de ceux, qu’avec justesse Onfray qualifie d’assassins, est d’inviter tout un chacun à fabriquer son propre masque ! Ceci après nous avoir expliqué dix fois, cent fois, mille fois, que le virus ne pouvait être contenu que par un tissu spécial très finement maillé, que l’on ne trouve pas même sur un masque chirurgical ordinaire. Et aujourd’hui un masque en chiffon suffirait ! Hier au supermarché, j’ai vu une femme le nez caché par un bandana en coton, un homme avec son passe-montagne Décathlon, ou telle autre personne avec un masque de bricolage…Là aussi, le calcul est risible, si l’on peut en rire. En quelques jours, les Français seront tenus de ressembler à des bandits de western sous peine d’amende, et l’on ne parlera plus du milliard de masques commandés à la Chine. Les pauvres gens seront exposés à la contamination sans le savoir et s’entendront dire et redire : confinement, confinement, confinement.

Mais il y a plus grave encore comme dégât collatéral. Chaque année, sans compter les accidents et les disparitions des personnes très âgées, l’on déplore quelques 350 000 décès pour cause de maladie et 50-60 000 suicides (la plupart étant des malades atteints de dépression). Or que se passe-t-il ? les consultations de suivi sont annulées, les examens de contrôle comme les coloscopies également, sans compter les soins dentaires, sans lesquels une bactérie peut provoquer insidieusement un choc septique avec pronostic vital engagé.

Non seulement ce blocage des soins (40 000 consultations par jour en temps ordinaire) va nécessairement faire augmenter la mortalité, mais dès le confinement achevé, se soldera par une ruée aux urgences et un nouvel engorgement des hôpitaux avec tous les risques d’infection nosocomiale que cela implique. Et par-dessus le marché, comment vont « souffler » nos soignants ? Grâce aux sifflets et applaudissements marquant, cloches de ce morne temps, les huit heures du soir ?

Pour ce qui est des suicides et des affections psychiques, il est clair que le confinement afflige de façon violente les foyers les plus fragiles et les moins fortunés ; ceux déjà touchés par le chômage, en bute à de grands enfants agités et sans espoir, traversés par un mauvais climat conjugal, souffrant de l’exiguïté du logement et parfois adonnés à l’alcool ou la drogue. Facile de crâner depuis son duplex de Montmartre ou de l’Ile Saint Louis, pour annoncer avec « philosophie » que c’est l’occasion de relire Proust ou de composer une nouvelle chanson, offerte en concert numérique sur Facebook. Quant à notre petit dictateur et son vilain barbu de 1er secrétaire, pour eux, le confinement consiste à papillonner en Falcon aux quatre coins de l’hexagone.

 

Deuxième conséquence catastrophique, l’économie. Là aussi, je ne vais pas répéter ce qui a déjà été écrit ou dit. Je noterais seulement qu’au-delà des faillites inévitables et du chômage qui y sera associé, la récession sera pour le gouvernement un prétexte pour réduire encore les dépenses à caractère social. Mais le pis ne sera pas là. Si la crise sanitaire n’est pas rapidement résorbée, il faut s’attendre à un endettement considérable des Etats comme conséquence du renflouement des banques qu’ils seront contraints d’assurer. Grand est alors le risque d’un effondrement des cours des devises engendrant des hyper-inflations avec, à la clé, la ruine de l’épargne détenue par les foyers modestes et moyens.

Les gros, comme le dit bien Onfray, s’en sortiront. Leurs fortunes sont diversifiées et gérées par des as de la finance dont les ordinateurs déplacent les fonds là où il faut à la seconde qui suit une modification du tableau international des valeurs et échanges. Les nantis achèteront encore plus de biens immobiliers, d’objets de valeur et d’or bien sûr, la matière qui ne se déprécie pas sur le long terme et permet en grande crise, de décupler sa mise.

Alors que les capacités de production et de transport à très grande échelle peuvent être mises en œuvre très vite, alors que la médicamentation existe, alors que l’activité économique est compatible avec une protection intelligente des personnes, pourquoi, en France et dans les pays comparables, l’on en reste à cette théorie du salut par le seul confinement ?

 

 

  1. Pour dévoiler le diable qui anime la dictature qui orchestre cette folie, cherchons à qui profite le crime.

Le lieutenant Columbo va frapper à la porte des grands laboratoires, les géants de l’industrie médicamenteuse. Ya un truc, M’sieur, que j’comprends pas, c’est pourquoi vous ne fabriquez pas ce médicament qui montre son efficacité, attendez que j’retrouve son nom sur mon carnet… Le président condescendant, face à ce petit flic de rien du tout, répondra que le traitement prescrit par le Pr Raoult est un pis-aller incertain, ne présente pas les garanties nécessaires et qu’en revanche ses équipes travaillent dur sur de nouvelles molécules qui répondront spécifiquement à la toxicité du virus. Ce à quoi l’astucieux policier en imperméable rétorquera : Bien sûr, M’sieur, mais une fois que vous l’aurez votre molécule, il faudra aussi la tester et s’assurer, dans le respect des protocoles, qu’elle est habilitée à la vente…et ça va nous mener à quand tout cela, hein ?

Et puis, informé par ses collègues du « labo », Columbo comprendra le mobile d’une telle démarche retardatrice : la marge. Mais bien sûr, la marge, la marge !

La nouvelle molécule sera protégée par un brevet. Sa commercialisation sera taxée par le lourd tribut des droits que les détenteurs du brevet pourront imposer. Au lieu d’une marge ridicule, dans l’hypothèse d’un traitement à la chloroquine, c’est une manne que la nouvelle molécule fera tomber du ciel. Des centaines de milliards en perspective. De quoi acheter le silence ou la complicité de la centaine des très grands décideurs qui, une fois en accord, orientent à leur guise les grandes décisions internationales. Columbo ne veut pas y croire, c’est trop cynique pour être plausible. Mais un autre indice vient le titiller.

La théorie de l’état de choc L’écrivain et réalisatrice Naomi Klein a développé, partant de la crise de 2008, une thèse que les déclarations très récentes du Medef tendent à corroborer. Les grands argentiers tireraient profit de l’émergence des crises dont leurs agissements spéculatifs sont à l’origine, dans le sens d’un raidissement des conditions de travail et d'existence des classes laborieuses.

Au prétexte que l’Etat est contraint de renflouer banques et grandes firmes en endettant encore plus les comptes publics, une amputation des droits sociaux est présentée comme une nécessité vitale pour le pays. Des « efforts » sont ainsi réclamés aux plus pauvres : moins de congés payés, amoindrissement des assurances maladie et vieillesse, augmentation du temps de travail, donc baisse du salaire réel, report ou annulation des programmes d’infrastructures de santé, de transport, d’éducation etc. Les gens ayant été terrorisés et culpabilisés durant la période de confinement, ne sont plus en état de se révolter. Convaincus par une propagande massive, assourdissante, ils acceptent une situation de type post-guerre et se résignent en attendant des jours meilleurs… qui ne viendront hélas pas.

Mais ce n’est pas tout. La crise économique due à ce confinement ubuesque peut hélas dépasser de loin toutes celles qu’on a connues depuis la guerre. Les banques centrales ont une capacité limitée de renflouage des banques et firmes proches de la banqueroute. A force de créer de la monnaie sans contrepartie réelle, le cours de la devise baisse, endettant de plus belle l’Etat fictivement providence au point qu’un effondrement de sa position sur les marchés internationaux se produise. Et là, on se retrouve avec une devise qui ne vaut plus rien et une hyper inflation qui réduit à néant l’épargne populaire. Dans ce type de contexte, se creuse plus que jamais le fossé séparant les très riches des pauvres et moyens. Et le libéralisme hausse d’un cran sa mainmise sur le monde, tant au plan financier qu’au plan politique.

Columbo en arrive à la triste conclusion que cette pandémie n’est pas un drame pour tout le monde. Les riches se font tester, puis soigner s’il le faut et à temps, avec la médicamentation refusée aux pauvres. Et ils n’ont plus qu’à attendre, avec en prime la disparition de millions de vieux dont les pensions et les soins ne leur coûteront plus un sou.

Hélas pour une fois, Columbo n’a pas de preuve accablante ni ne peut piéger ses suspects.

Lui aussi est en état de choc…

 


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