Les nouveaux intégrismes

par Michel DROUET
mardi 3 novembre 2020

 

Le néolibéralisme et l’islamisme sont les deux faces (les deux revers…) d’une même médaille qui minent les fondements de notre pays. Ce n’est pas nouveau, ils sont à l’œuvre depuis des décennies. On pourrait opposer la violence physique de l’un pour éviter de parler de la violence morale de l’autre, mais ce serait oublier les dégâts provoqués par une vision extrême du profit avec son cortège de licenciement et de mort sociale et d’exploitation humaine dans le tiers monde.

Des extrémistes, simplement, pas la majorité du genre

Dans les deux cas, ils avancent masqués et manipulent en sous-main les actions nécessaires à leurs projets funestes : là, des crimes barbares, et plus loin des usines qui délocalisent pour faire davantage de profits tout en s’exonérant de règles sociales et environnementales. Les deux, aveuglés par leurs dogmes, nous mènent à l’asservissement de la société dans lequel l’humain ne serait que de la chair à canon, endoctriné par la lecture orientée d’un texte religieux, ou bien réduit à l’état d’outil de production.

Avons-nous perdu la partie ? La soumission à cette vision religieuse extrémiste et toutes les manipulations qui s’ensuivent est-elle inéluctable ? La vision cynique d’un ancien dirigeant d’Alcatel appelant à une entreprise sans usines ou bien le paiement de rançons en Syrie pour maintenir l’activité d’une usine sont-ils des modèles ?

On notera que les manifestations anti françaises (soutenues moyennement par les dirigeants des pays concernés) et le boycott de produits français dans certains pays (le fromage fondu, mais pas les avions…) montrent leurs limites. Par ailleurs, des instances religieuses du culte et des intellectuels musulmans en France ne s’opposent pas à notre modèle républicain, tout en critiquant certains aspects de celui-ci (ce que notre République leur permet de faire).

Et l’Etat dans tout cela ?

Pas besoin de faire un dessin et d’égrener la longue litanie des crises financières et sociales qui ont secoué notre pays depuis des décennies. Tous les dirigeants ont fait allégeance à ce culte païen du profit pour le profit et de la diminution des impôts et des charges. Des fortunes se sont construites sur la religion des affaires en oubliant les dégâts causés. Les milliardaires et les millionnaires sont de plus en plus nombreux et le ruissellement attendu tarde à venir. La quasi-totalité des élus de la république, quel que soit leur bord politique, ont quitté le combat pour entrer dans l’ère des accommodements avec la bête néolibérale croyant que la situation s’améliorerait, que le Paradis, en quelque sorte était à portée de main. Le tout business n’est pas un mode de gouvernance, juste l’abandon de nos valeurs, comme fermer les yeux devant l’avancée de l’islamisme.

C’est le même processus d’abandon qui a été à l’œuvre pour l’école, les universités ou les quartiers, endroits dans lesquels l’entrisme islamiste a été et est toujours à l’œuvre et a assis son pouvoir sous la contrainte avec parfois l’assentiment d’élus de tous bords, sensibles à leur réélection.

La doctrine du « pas de vague » en vogue pendant longtemps à l’Education Nationale et les « politiques des quartiers » aussi inefficaces que coûteuses auront contribué à enfoncer les clous sur le cercueil des idéaux républicains dans ces espaces. 

Pour faire bonne mesure, on a même supprimé des postes de policiers, dernier rempart contre ces dérives, au nom d’économies budgétaires ! Combien de morts seront encore nécessaire pour rétablir la situation et affirmer nos valeurs ? La loi sur les séparatismes tiendra-t-elle ses promesses ? Concernera-t-elle aussi les bons français qui, une fois fortune faite, s’exilent vers les paradis fiscaux ?

Les politiciens agités qui réclament des mesures d’exception, des « Guantanamo à la française » contribuent à miner l’état de droit et voudraient nous faire revenir à l’obscurantisme et l’arbitraire du gouvernement de Vichy.

Et la société française ?

Comme souvent, elle est divisée, et elle peut changer d’avis au gré des évènements. Pour l’instant, pas de trace d’animosité ou de rejet d’un groupe en raison de son appartenance religieuse, mais les choses sont fragiles. Elles semblent d’autant plus fragiles que des petites boutiques des horreurs créent des débats qui traversent le pays. Passons sur le racisme et la xénophobie, toujours bien implantés avec pignon sur rue depuis longtemps, pour nous intéresser aux nouveaux venus sur le « marché » de la division, comme l’islamophobie, la dénonciation d’un « racisme d’Etat » ou autre « privilège blanc », le tout formulé bien entendu en écriture inclusive qui nous promet des générations d’illettrés…

 

Le tableau n’est pas merveilleux. La situation dans laquelle nous sommes, à laquelle s’ajoute la crise sanitaire, nous permettra-t-elle de rebondir, de recréer la société républicaine et sociale à laquelle nous sommes attachés, sans être la proie d’intégrismes de toutes sortes ? La voie est étroite. Elle nécessite le rassemblement et le dialogue, en dehors de toutes contingences communautaires, de calculs électoraux ou de doctrines économiques biaisés.


Lire l'article complet, et les commentaires