Les Républicains dignes d’une farce de Guignol !

par Albert Ricchi
samedi 9 octobre 2021

L’ascension d’Éric Zemmour dans les derniers sondages, est présentée par la plupart des observateurs politiques comme très dangereuse pour le Rassemblement National mais elle pourrait l’être encore plus à terme pour les Républicains.

En effet, l’électorat potentiel d’Éric Zemmour ressemble à celui des Républicains : âgé et plutôt aisé, ce qui pourrait conduire LR à finir la séquence électorale de 2022 dans le même état que le PS en 2017…

Tout semble possible dans cette future élection présidentielle qui promet d’être pleine de surprises, la première étant l’ascension de l’essayiste et journaliste Éric Zemmour au rang de possible adversaire d’Emmanuel Macron au second tour de la prochaine élection présidentielle. 

C’est ce qui a poussé les principaux candidats à la candidature des Républicains à prendre des positions fermes sur la question migratoire, quitte à prendre de grandes libertés avec l’UE qu’ils ont contribué à construire de la façon qu’on connait. C’est probablement le sujet sur lequel il est le plus facile de s’opposer à Emmanuel Macron, même si sa politique s’inscrit dans la ligne des politiques du passé, droite comprise.

Mais ce faisant, n’ouvrent-ils pas un boulevard à Éric Zemmour, plus crédible que ceux qui sont comptables de la politique menée de 2002 à 2012, de nombreux anciens Républicains étant au gouvernement depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 ? 

La guignolade du processus de désignation du candidat républicain

Le congrès des Républicains, prévu début décembre prochain, doit départager les candidats déclarés grâce à une primaire interne qui ne dit pas son nom. Le président du parti, Christian Jacob, préférant parler de processus de départage !

Les deux principaux candidats, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, réclament l’investiture des Républicains alors qu'ils avaient quitté ce parti du fait de la droitisation menée par Laurent Wauquiez. Un parti qui s’apprête à désigner des candidats qui ne sont pas membres de ce même parti, c'est du jamais vu dans l’histoire des Républicains et de ses anciennes appellations UMP ou RPR !

Xavier Bertrand a annoncé en outre ne pas vouloir se soumettre au vote des adhérents lors du prochain congrès, ce qui crée un imbroglio pour la désignation d'un candidat unique des Républicains !

Ces deux candidats sont issus, à la base, de l’aile modérée, et donc très proches idéologiquement de la majorité au pouvoir, tout comme Michel Barnier, l’ancien commissaire européen qui n’a de gaulliste que le nom et qui s’est épanoui comme technocrate européen tout en restant chez Les Républicains.

Si Xavier Bertrand est légèrement devant dans les sondages que ses deux principaux concurrents et s’il dit que les primaires sont étrangères à la tradition de la Cinquième République, il faut dire que pour les dernières élections régionales, il a souvent dit tout et son contraire. Sa volonté de rassemblement semble contradictoire avec son désir de vouloir en même temps l’abdication de ses principaux rivaux.

Il semble se contenter d’un copier-coller de la campagne de Sarkozy de 2007, entre dénonciation de l’insécurité et éloge du travail, reprenant notamment l’idée d’une défiscalisation des heures supplémentaires. Pourtant, tous les dispositifs d’exonération de cotisations sociales finissent toujours par avoir des conséquences et imposent des coupes sombres dans les budgets publics.

Quant à l’attractivité de Valérie Pécresse, elle a été testée il y a 10 jours dans son émission avec Gérard Darmanin, qui a fait quatre fois moins d’audience que lors du débat entre Éric Zemmour et J.L. Mélenchon ! 

Bref, avec des candidats aussi peu inspirants et un contexte globalement très défavorable, entre Emmanuel Macron et Eric Zemmour, les Républicains pourraient bien aborder l’élection présidentielle de 2022 dans la même position que le PS en 2017.

Bien sûr rien n’est joué mais dans un contexte difficile, avec ce processus de primaire interne très tardif, conjugué à une gauche désunie dont les différentes composantes sont au plus bas dans les sondages, on se demande comment tout cela peut bien finir…

 

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