Les révolutions économiques de Nicolas Sarkozy, utopie ou mythomanie ?
par Antoine Christian LABEL NGONGO
mercredi 31 janvier 2007
Je suis toujours étonné d’écouter un homme politique en place émettre des idées révolutionnaires. Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République, et accessoirement, encore et toujours ministre d’Etat et ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire ; monsieur Sarkozy, qui n’a toujours pas démissionné, est déjà en campagne, avec nos fonds de contribuables. Qu’il m’explique comment il distingue, dans ses déplacements du moment, mes impôts des fonds du parti UMP. Ce monsieur dit vouloir revaloriser le travail pour en faire le moteur de la croissance, c’est une constante dans ses propos. Il propose pour arriver à ce résultat « une véritable révolution économique ».
La vision de monsieur Sarkozy est la suivante : moins taxer les revenus du travail et récompenser le travail supplémentaire. Il articule ses propositions économiques et fiscales autour de l’environnement, des dépenses publiques, du travail, de la fiscalité et du patrimoine. Je voudrais savoir si ce monsieur se moque de nous, ou s’il est réaliste. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait dans ce gouvernement, ou proposé ? Il n’est pas évident de cerner ce monsieur qui ne veut pas abandonner sa place au gouvernement.
Secteur de l’ environnement
Sarkozy propose d’instaurer une fiscalité différenciée pour les produits propres et les produits polluants : Actuellement, la fiscalité écologique représente 2,5% du PIB. Il faut passer à 5% en faisant payer les pollueurs. Il préconise : Il faut aussi négocier avec nos partenaires européens des taux réduits de 19,6 à 5,5 % de TVA, par exemple pour les voitures propres, les bâtiments à haute qualité environnementale ou les travaux d’isolation de son pavillon.
Nous pouvons en déduire que la logique consistant à faire du pollueur le payeur sera appliquée. Souhaitons-le.
Domaine des dépenses publiques
Monsieur le candidat Sarkozy veut faire des économies en matière de dépenses publiques. Il veut s’attaquer aux retraites des fonctionnaires, il suggère de ne pas remplacer le départ à la retraite d’un fonctionnaire sur deux, mais également d’arrêter le financement des préretraites. Il propose également de supprimer tous les organismes inutiles, il entend par là : le Conseil monétaire de la Banque de France.
En ce qui
concerne la protection sociale, Nicolas Sarkozy reste un partisan d’une santé fondée sur la solidarité. Il veut apporter quelques ajustements, sans toucher
aux fondements de l’Etat-providence. Il juge nécessaire de rendre responsable
les patients en créant une franchise modeste par famille et non par
personne, comme c’est le cas à l’heure actuelle. Il est réservé sur un éventuel
forfait d’un euro sur les boîtes de médicaments, qui pénaliserait les plus
gravement malades.
Domaine du travail
Le 14 janvier 2007, Nicolas Sarkozy, qui se faisait adouber par près de 25 000 partisans, a exposé ses nouvelles idées pour récompenser le travail, créer de l’activité, favoriser la croissance. Il proposait de réduire la fiscalité qui pèse sur le travail, en diminuant de quatre points les prélèvements obligatoires (par exemple, les charges sociales), qui représentent actuellement 45,3% du PIB (produit intérieur brut), pour aligner ces prélèvements sur la moyenne européenne. Ce qui revient à rendre 68 milliards d’euros aux Français. Le gain de pouvoir d’achat peut passer par un allégement de la fiscalité sur les heures supplémentaires au-delà des 35 heures, qui restent la durée légale de travail hebdomadaire.
Le candidat de l’UMP souhaite que les entreprises ne payent pas de cotisations sur les heures supplémentaires (...) et que le salarié ne paie pas d’impôt sur le revenu supplémentaire qu’il perçoit. Il prend pour exemple un salarié rémunéré au SMIC qui fera quatre heures supplémentaires par semaine augmentera son revenu de près de 2000 euros par an. C’est un moyen de donner l’opportunité à ceux qui travaillent plus de gagner plus, et donc de consommer plus. En évoquant le droit à la retraite à 60 ans, Sarkozy souhaite une société du libre choix où celui qui veut travailler plus longtemps puisse le faire, même si le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer.
Le cas de la fiscalité
Depuis le 1er
janvier, le gouvernement a mis en place un bouclier fiscal qui plafonne l’impôt
du contribuable à 60% de ses revenus. Autrement dit, la somme de l’impôt sur le
revenu, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les taxes d’habitation et
taxes foncières de la résidence principale ne doivent pas dépasser 60% des
revenus, et l’administration fiscale rembourse la différence. Nicolas Sarkozy
propose d’abaisser le bouclier fiscal à 50% en y intégrant la
contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de
la dette sociale (CRDS). En revanche, s’il est élu président, Nicolas Sarkozy
n’envisage pas de supprimer l’ISF. Il estime normal que ceux qui ont les
plus gros patrimoines paient davantage. Mais il souhaite l’investissement
dans les entreprises en permettant à ceux qui paient l’ISF (...) de déduire de
cet impôt, par exemple jusqu’à 50 000 euros, à condition de l’investir
dans les PME.
Le patrimoine
Nous savons tous
que le logement est au centre de la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy
souhaite une France où chacun puisse accéder à la propriété et propose
que l’on puisse réduire 100% des intérêts d’emprunts, contractés pour
l’acquisition de son logement, de son impôt sur le revenu. Il
souhaite réformer les droits de succession. Nicolas Sarkozy veut que 95%
des Français en soient exonérés.
En conclusion
Monsieur Sarkozy veut changer les choses, voire tout modifier : pourquoi ne l’a-t-il pas fait depuis qu’il occupe un poste stratégique ? Gagner plus en travaillant plus, c’est bien. Il est possible de le faire dans le privé tout comme dans le public. Et la retraite, comment va-t-elle évoluer, et dans quel sens ? La France ne sera jamais les USA.
Qu’en est-il de la hausse de salaire que les élus du peuple se sont accordés il y a quelque temps, alors que monsieur Sarkozy était aux Finances ? Je ne pense pas que la masse de travail des députés ait augmenté. Les impôts ? Je sais que ces derniers sont exonérés beaucoup plus que nous, les autres citoyens qui travaillons. Eux, ils ont le droit de cumuler des activités rémunérées. Monsieur Sarkozy, allez-vous proposer des changements chez ces derniers ? Les citoyens voudraient voir les élus faire les mêmes efforts qu’eux.