Les Verts : ennemis du peuple et de la nation ?

par Laurent Herblay
jeudi 24 octobre 2013

Bien sûr, la question est dure. Mais après avoir entendu Jean-Vincent Placé demander le retour de la famille de Léonarda, inviter les lycéens à manifester pour cela, et traiter par le mépris la difficulté des agriculteurs et suite à un débat avec une député écologiste sur Lampedusa, la question mérite d’être posée.

Placé : Bisounours pour les hors-la-loi, Attila pour les agriculteurs
 
Il faut vraiment écouter l’interview hallucinante de Jean-Vincent Placé sur RTL, qui a plusieurs fois laissé Jean Michel Aphatie sans voix. Il n’est pas possible de trouver meilleure illustration de mon papier sur « cette gauche qui préfère les immigrés illégaux aux classes populaires  ». Tel César dans son cirque, le président du groupe EELV au Sénat a levé le pouce pour la famille de Léonarda, demandant à la faire revenir et n’hésitant pas à appeler à la mobilisation des lycéens pour faire changer François Hollande d’opinion sur cette mauvaise décision, et faire un « geste humain  ».
 
Mais quand Jean-Michel Aphatie lui a parlé des difficultés des agriculteurs, accentuées par la mise en place de l’écotaxe, là, aucune compassion. Jean-Vincent Placé affirme qu’elle doit être mise en place depuis 2011, qu’il faut assumer et qu’il s’agit d’une demande catégorielle  ! Ce faisant, il ne se rend même pas compte de l’immense contradiction de ses positions. Pour lui, il faudrait donc être indulgent pour la famille de Léonarda, qui n’a pas fait grand chose pour s’intégrer mais qui a été logée, nourrie et éduquée par la France, quitte à ne pas respecter pas moins de 6 décisions administratives et judiciaires  ! Mais il faudrait respecter le droit pour les agriculteurs, malgré leurs souffrances ! Ubuesque et révélateur.
 
Le sacrifice des classes populaires et moyennes

En fait, tout ceci m’a rappelé le débat que j’avais eu sur France 24 à propos du drame de Lampedusa et où une députée écologiste néerlandaise tenait des propos comparables. De manière prévisible, elle proposait d’accueillir les clandestins qui avaient été sauvés, affirmant que cela ne faisait pas tellement de monde. Mais ce faisant, elle en négligeait les conséquences. D’abord, cela pourrait créer un appel d’air et faire venir beaucoup plus de clandestins. Et donc plus de drames comme celui de Lampedusa et plus de morts. C’est la fermeté qui limitera le nombre de victimes et non pas une compassion, certes compréhensible humainement, mais contre-productive et insensée aujourd’hui.

Plus loin, nous étions d’accord pour reconnaître aux pays africains le droit de se protéger, notamment leur agriculture, mais elle souhaitait parallèlement que nous levions nos protections, notamment en matière agricole ! Bref, dans le monde des Verts, si les plus riches profiteraient d’un monde sans frontière, ce serait un cauchemar pour les classes moyennes et populaires, exposées à la concurrence des pays émergents tout en devant financer par leurs impôts l’arrivée de tous les clandestins qui le souhaitent (on ne comprend pas bien les limites que les Verts mettraient aux phénomènes migratoires).

Les Verts auraient pu comprendre que la nation peut être au service d’un plus grand respect de l’environnement. Mais non, leur internationalisme obtus le leur interdit. Et au fond, plus qu’écologistes, ils sont aujourd’hui un parti ultra-libertaire. ELSL, Europe Liberté Sans Limite, leur conviendrait mieux qu’EELV.

 


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