Les vieux démons de l’extrême-droite

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vendredi 22 septembre 2017

La démission de Florian Philippot du FN a rameuté tous les vieux démons de l'extrême droite qui depuis trois ou quatre décennies étaient en sommeil. Les Le Pen père et fille ne veulent pas vraiment le pouvoir contrairement à ce que la plupart des lanceurs d'alter anti-fâchiiste affirment depuis longtemps. Le père a été le premier surpris le 21 avril 2002, et quant à la fille, tout comme lui, et alors que bien mieux placée dans les sondages, elle a été totalement incapable de négocier le virage vers le pouvoir se fiant aux délires d'un psy de comptoir vu dans une vidéo sur le net...

Cependant tout comme son père avant elle, voulant garder la mainmise complète sur son parti qui est aussi sa petite affaire et une affaire juteuse elle a fait fuir tous les cadres.

Ce qui est arrivé au FN ces dernières années, son ascension constante malgré la réprobation unanime des bien-pensants, des moralisateurs, est somme toute une exception notable dans l'histoire de la droite radicale française. C'est aussi dû à l'autorité du père et à celle de la fille qui ont su rassembler un temps les multiples groupuscules et factions diverses et variés constituant ce qu'on appelle l'extrême-droite sous une même bannière. La cause en est également, malheureusement, la paupérisation croissante de la "France dite périphérique" et le dédain manifeste qu'elle subit de la part des pseudo élites.

Employer ce vocable -"extrême droite"- contre quelqu'un dans la "doxa" des bourgeois pédagogues c'est la condamnation ultime, l'excommunication suprême. Ils l'assimilent à une nostalgie obligatoire des fameuses heures les plus sombres de notre histoire, des ordres noirs. Au sein de la droite se voulant plus républicaine et des catholiques présentés comme "modérés", on n'a pas encore compris que de toutes façons dés que l'on évoque les valeurs, la morale, l'histoire de la nation, on est mis dans ce sac de la réacosphère voire la fachosphère...

Pourquoi argumenter ? Pourquoi discuter raisonnablement avec les électeurs du FN et par exemple écouter leurs angoisses ? Il suffit de les traiter de fachos pour s'éviter cette corvée.

Tous ces groupuscules et factions sont la plupart du temps antagonistes, ne sont d'accord sur rien, entretiennent leurs divergences sur de tels points de détail (si j'ose dire parlant du FN) que c'en est à chaque fois risible, et ils sont dirigés par des petits chefs qui se verraient bien tous en grands chefs. Ne parlons même pas de ces piques sur le couscous de Philippot (sérieusement les gars ?). Bien entendu aucun d'entre eux n'a la stature et leurs polémiques picrocholines démontrent facilement que le ridicule ne tue pas, sinon la plupart d'entre eux seraient déjà foudroyés. Sans parler du noyautage systématique par la police de leurs organisations :

Dans leurs assemblées on a un militant, un flic, un militant, un flic etc...

Certains se font peur en fantasmant sur une prise du pouvoir violente tels les nazis ou les fascistes, pour eux également il est heureux que le ridicule ne tue pas.

On trouve parmi eux des anciens d'Action Française, des "soldats perdus" de l'Algérie et d'autres guerres à la mauvaise réputation, des bonapartistes, des catholiques très traditionnels, des néo-païens, quelques antisionistes, et surtout beaucoup de mécontents des gouvernements s'étant succédés depuis quarante ans. Une fois quittés les partis dits traditionnels ces mécontents du système n'y retournent jamais. Ils sont vaccinés. Ils savent aussi que de toutes façons ils sont aux yeux des gouvernants en enfer en quelque sorte.

Les partis dits républicains sont tranquilles pour un moment, les bisbilles au sein de l'extrême droite recommençant elle est neutralisée pour quelques temps et demeurera inoffensive encore longtemps...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury - Grandgil

illustration prise ici


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