Lettre aux « administrateurs » de l’UMP
par jlhuss
samedi 14 avril 2012
Cher Nicolas Chers Claude, Nadine, Brice, Nathalie, Jean-François, et Valérie
Je sais qu’en ce moment, ce n’est pas facile pour vous. Le côté pénible de la démocratie a été, reste et restera l’électeur. Le citoyen ignore la reconnaissance. Vous avez beau lui expliquer en long, en large et en travers que c’est uniquement pour son bien que vous avez accepté de vous asseoir sur vos convictions de jeune gaulliste féru d’indépendance nationale pour réintégrer l’OTAN, faire signer une resucée du traité de Lisbonne ou laisser la chancelière allemande décider que, quoi qu’il arrive, ce qui est bon pour la Basse Saxe est excellent pour la Haute Vienne, rien n’y fait. Il vous en veut et de quoi je vous le demande ? De n’avoir pas tenu toutes les promesses que vous lui aviez faites ! Comme si les promesses étaient faites pour être tenues ! C’est triste, c’est regrettable, mais c’est l’affligeante réalité : Monsieur (ou Madame, il y a aussi des électrices) ne veut rien savoir ! Il s’obstine ! Il geint ! Il revendique : « Et où qu’il est le travailler plus pour gagner plus ? Et vot’ karcher® à nettoyer la caillera, il est tombé en panne ? Et les patrons du CAC 40, toujours pas au courant qu’ils doivent arrêter de se goinfrer ? » C’est vrai qu’il y a de quoi dégoûter les plus dévoués des femmes et des hommes politiques. Et du découragement au burn out (ou pétage de plomb en français basique) il n’y a qu’un pas et ce pas, cher Nicolas, cher tous, j’ai la pénible impression que vous l’avez franchi. Comment expliquer autrement l’absence de niaque et d’imagination de votre campagne ? Car, excusez moi de vous le dire, question innovation l’idée de faire passer la partie théorique du permis de conduire au lycée on a déjà trouvé mieux, tout comme d’ailleurs la suppression du tiers payant pour les souffreteux rétifs aux génériques. Bon, d’accord, y a la crise ! ça bride un l’imaginaire côté innovation. Mais où vous m’inquiétez vraiment c’est dans la partie « Au secours la Gauche revient ! » Là vous êtes franchement pitoyables ! Je vous signale que « La faillite nous voilà ! » et « Nous ou le chaos ! » en cas d’arrivée des rouges (fussent-ils roses) au pouvoir, on nous les a déjà faits. Je ne voudrais pas vous faire de peine, mais dans le genre vous êtes nettement moins bons que les grands anciens. De Gaulle partant à Colombey pour la traversée du désert, ça avait une autre gueule que Nicolas envisageant d’aller pantoufler chez Bouygues. Les giscardiens annonçant l’arrivée des chars russes sur la place de la Concorde ça vous foutait une pétoche un peu plus consistante que la perspective d’avoir en moins le A qu’on nous a déjà enlevé. Certes votre situation est grave, presque désespérée, raison de plus pour vous ressaisir et tenter de changer votre Bérézina en Austerlitz. Si vraiment vous voulez nous flanquer la trouille, ayez un peu plus d’audace ! Annoncez que les milliers de terroristes déguisés en épiciers arabes que seule la crainte de Claude Guéant empêchait de passer à l’action, sont prêts, aussitôt Hollande élu, à imposer la Charia. Faites fuiter dans la presse que l’accord liant socialo et écologistes comporte une clause secrète prévoyant que toutes les chaudières de l’Hexagone devront être remplacées dans un délai de deux mois par des appareils fonctionnant à la bouse de yack séchée. Insinuez que, pour complaire à Mélenchon, les apparatchiks gaucho remplaceront le journal de Jean-Pierre Pernault par les débats diffusés auparavant de vingt trois heures à minuit sur Public Sénat. Et, si tout cela, ne suffit pas, n’hésitez pas : utilisez l’arme absolue : prévenez que Carla Bruni va reprendre sa carrière de chanteuse ! Et vous verrez si la majorité silencieuse ne retrouvera pas la parole
Charles Olivier Michel Huniquant
PCC Chambolle