Lettre aux citoyens

par alinea
mercredi 20 août 2014

Ce qui se passe en Ukraine et dont on ne saurait pas grand chose si l'on se contentait des informations agréées par nos gouvernements, nous touche de très près, nous menace, et nous accable.

Capture de la vidéo : Manifestation contre l’OTAN devant l’ambassade d’Ukraine à Paris
par Agence Info Libre
https://www.youtube.com/watch?v=z0fbv0FPJeQ https://www.youtube.com/channel/UC0—537XHg1DCMgU9a1sHxQ

La politique menée par notre gouvernement est pour nous une honte ; et je voudrais dire deux mots sur cela : il est toujours possible d'imaginer que notre Président qui n'a pas la réputation d'être un imbécile et qui est de plus économiste, fasse au mieux pour nous « protéger » des US et du capitalisme financier qui vit, on le sait ses dernières heures ; on voit, dans ce sens, comment est traitée l'Europe mais surtout combien elle est indispensable à l'empire US pour régler ses problèmes avec la Russie.

Malgré cette éventualité, que nous n'avons pas nécessairement vocation à accepter, je suggère une grève générale le lundi 6 octobre, ce qui nous laisse le temps d'organiser les rassemblements, les mots d'ordre et leurs ordonnateurs. En effet, je constate que tous les citoyens informés, conscients, outrés et impuissants, ne relèvent pas de la même obédience politique : les clivages de notre politique intérieure, ici, ne rentrent pas en ligne de compte. Aussi, je propose, d'abord, une large diffusion de cette idée, de manière à pouvoir mesurer l'impact éventuel d'un tel rassemblement.

J'imagine, dans un premier temps, un mot d'ordre simple et très circonstancié à la politique internationale aujourd'hui, compte tenu de ce qui s'est passé et se passe encore en Ukraine :

Exigeons de notre gouvernement la sortie de l'OTAN et l'engagement de la France dans une neutralité concernant ce conflit Ouest/Est.

Veillons à ce qu'aucune autre réclamation ne se greffe sur cette exigence, à ce qu'aucune dérive n'intervienne qui amoindrirait notre détermination.

Il est bien évident que, comme dans toute affaire, cette sortie de l'OTAN et notre indépendance, pourraient générer des effets pervers que je suis, que nous sommes incapables de prévoir aujourd'hui. Néanmoins, nous sommes, nous dit-on, en Démocratie, et la démocratie, c'est le pouvoir du peuple ; or il se trouve que jusqu'à ce jour et aussi loin que je me souvienne, le peuple n'est descendu dans la rue que pour réclamer ; montrons aujourd'hui que nous ne réclamons pas mais exigeons.

Notre détermination est indispensable, une détermination partagée par un grand nombre de gens, or, pour acquérir cette détermination, il faut une information juste et claire, ce qui, nous le savons n'est pas le cas. Il y a donc du travail à faire pour informer, pointer l'urgence et l'importance d'une telle décision.

En effet, il est clair qu'il est impossible – et peut-être pas souhaitable dans l'état actuel des choses- de rompre avec les États-Unis ; juste, comme l'avait fait Chirac au sujet de la guerre en Irak, nous retirer de cette nasse, en arguant du fait bien réel que nous avons avant tout, à nous occuper de nos affaires et de nos intérêts. Un peuple uni peut être un appui assez puissant pour soutenir une décision gouvernementale qui irait à l'encontre de toute la politique européenne.

En souhaitant que ceci fasse son chemin, ici ou hors de nos frontières, en ayant bien conscience de la priorité de cette situation intenable, en soutien à nos amis Ukrainiens, en souhaitant que la France retrouve un peu de sa grandeur passée en agissant avec mesure mais résolution.

Nous sommes tous responsables de nos actes, que l'on ne fasse rien ou que l'on agisse, mais l'avenir est toujours plus aisé à gérer quand nous avons agi.

 

Il est bien entendu que cette lettre n'est qu'un point de départ, une suggestion à laquelle d'autres, je l'espère, s'ajouteront ; néanmoins il me paraît indispensable de ne pas y mêler la moindre préoccupation d'une nature différente, même si, dans la vie quotidienne de chacun, d'autres soucis paraissent plus prégnants.

Si, parmi ceux qui liront cette ébauche, certains se convainquent de son importance et de son urgence, il leur faut la répandre et, aussi, la faire remonter aux têtes de partis, d'associations, de collectifs citoyens, de quelle couleur qu'elles soient.

S'enthousiasmer et convaincre pour que, au moins une fois, le peuple dans son ensemble se ligue contre la suprématie des gouvernants qui lui prouvent chaque jour le peu d'égard qu'ils lui portent. Des dizaines de milliers de personnes vivront un hiver éprouvant ; des dizaines de milliers d'autres sont déjà mortes ; c'est nous ; c'est nos frères. Et personne ne peut se cacher la crainte de risques plus effroyables encore.

 

Si toutefois cette action, comme il est malheureusement probable, n'obtient pas satisfaction, j'ai d'autres idées, simples, pour faire perdurer ce mouvement enclenché. Mais il est pour l'heure prématuré d'en parler.

 

J'ai l'intime conviction que l'heure est grave et que , oui, nous sommes au pied du mur.

 

D.N


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