Loi Travail : NON à un abus de pouvoir

par Fergus
mardi 31 mai 2016

Huit organisations syndicales sont en lutte contre la Loi Travail. Objet de ce conflit : la philosophie d’un texte législatif qui constitue une inadmissible régression des droits des salariés. Face aux syndicats, l’exécutif « droit dans ses bottes » entend faire plier les opposants à ce projet sans légitimité sociale et parlementaire. Cette situation inadmissible constitue à l’évidence un DENI DE DEMOCRATIE  !

Voilà un projet de loi qui est rejeté par une majorité de syndicats, et notamment par la CGT, en pointe dans le combat des travailleurs en grève contre la nouvelle agression commise par le couple Hollande-Valls à l’encontre des droits des salariés. Un exécutif plus que jamais en rupture avec les valeurs de gauche, et déterminé – sous le regard cynique de Gattaz et ses amis du Medef – à saper toujours plus les droits des ouvriers et des employés de notre pays dans la logique néolibérale venue des pays anglo-saxons. Certes, l’on n’est pas encore menacé en France de « contrats zéro heure » et autres monstruosités sociales qui prévalent chez certains de nos voisins. Mais il ne faut pas s’y tromper : l’article 2 (l’inversion de la hiérarchie des normes) et, dans une moindre mesure, l’article 3 (les licenciements économiques) contenus dans le projet de loi officiellement porté par la potiche Myriam El Khomri sont des chevaux de Troie destinés, à terme, à détricoter le Code du Travail dans le sens voulu par le patronat.

Voilà un projet de loi qui est en outre rejeté en l’état par une écrasante majorité de nos concitoyens comme le confirme le sondage Ifop-JDD du 28 mai. Seuls 13 % de nos compatriotes – une dérisoire minorité ! – souhaitent le voir adopté dans la version votée en 1ère lecture par les députés. A contrario, 46 % des Français souhaitent le retrait définitif de ce texte, tandis que 40 % estiment qu’il doit être amendé. Soit au total 86 % de personnes qui désavouent de facto l’exécutif dans sa démarche d’adoption aux forceps d’un projet de loi inacceptable en l’état pour une très large majorité des salariés de notre pays, à juste titre inquiets des dérives autoritaires d’un exécutif autiste. 

Voilà enfin un projet de loi sans soutien parlementaire suffisant. Un projet de loi implicitement rejeté par une majorité de parlementaires. À tel point que le texte ne doit sa survie actuelle qu’à la seule volonté du couple exécutif, réduit pour parvenir à ses fins à l’usage de l’article 49.3. En l’occurrence, un artifice de procédure dont le maintien dans la constitution et le recours pour des lois de nature sociale ou économique sont un pur scandale doublé d’un incontestable DENI DE DEMOCRATIE.

La formule n’est en effet pas trop forte, dès lors que l’on assiste à un inadmissible détournement des institutions de notre pays qui, sous couvert de prétendues avancées socio-économiques, vise avant tout à servir : d’une part, les intérêts du patronat ; d’autre part, les convenances personnelles d’un duo exécutif massivement désavoué par les électeurs français.

Quand un chef d’État et un chef de gouvernement ne disposent ni d’une assise parlementaire pour voter les lois, ni du soutien de la population, ni de celui de la majorité des syndicats, l’exécutif devrait en tirer les conclusions qui s’imposent : abandonner le projet de loi ou, a minima, le remettre en débat ultérieurement dans des conditions sérieuses de négociation, ce qui n’a pas été le cas avec la Loi Travail. En agissant contre les Français et les organisations syndicales sans légitimité parlementaire validée par un vote de la loi, Hollande et Valls ne font pas seulement preuve d’un DENI DE DEMOCRATIE, mais également d’un inacceptable et scandaleux ABUS DE POUVOIR.

 


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