Lui Président ?
par olivier cabanel
samedi 12 mars 2022
À un mois de la présidentielle, malgré le peu d’intérêt que les électeurs semblent porter à cette élection, pourtant capitale, les intentions de vote évoluent…
A droite, Pécresse est en réelle perte de vitesse, et en reprenant des thèses de l’extrême droite, elle se prive d’une partie de son électorat, mais elle n’a guère d’autre choix si elle veut garder le soutien de Ciotti, son challenger à la primaire...
À l’extrême droite, entre Zemour et Le Pen, on se dispute le gâteau, lequel perd de son importance, suite à l’implication des 2 candidats dans le soutien, plus ou moins marqué, vis à vis du patron du kremlin...
En effet, on n’a pas oublié les soutiens appuyés qu’avait fait MLP à Poutine, d’autant que la Russie avait financé en partie sa campagne en 2017...(lien) et qu’à l’époque, elle avait été adoubée par le chef de l’état russe. Lien
Pour tenter de se démarquer de cet ami devenu encombrant, elle a fait savoir qu’elle ne rembourserait peut-être pas son prêt.
Est-ce habile ?
Zemmour n’est pas en reste, et sa position vis à vis de l’autocrate est à géométrie variable…
alors que le 24 février 2014, il affirmait, péremptoire, « l’Ukraine n’existe pas ». lien
4 ans plus tard, il déclarait : « je rêve d’un Poutine français... mais il n’y en a pas »…lien
Peut-être se verrait-il bien dans ce rôle ?
Il a manqué apparemment de discernement lorsque le 9 décembre 2021, avec une intuition défaillante, il a dit : « je prends le pari que la Russie n’envahira pas l’Ukraine »…lien
Sauf que, maintenant, pour se mettre dans le sens du vent, il a twitté : « je condamne sans réserve l’intervention militaire russe en Ukraine ».
Etonnante aussi, sa posture lorsque, interrogé sur le statut qu’il donne à Poutine, il le considère comme « un démocrate autoritaire »...lien
Mais ce n’est pas uniquement dans ce domaine que Zemmour surprend… lui qui est convaincu que « l’homme doit être un prédateur sexuel civilisé »...et le magazine « Brut » a relevé ses plus étonnantes répliques. lien
A gauche, certains commencent à s’interroger sur l’opportunité de la candidature d’Hidalgo... qui risque de connaître le même sort que le précédent candidat socialiste lors de la campagne de 2017 : elle est actuellement entre 1 et 3 % des intentions de vote (lien), et ils sont nombreux à estimer qu’elle devrait s’écarter au profit des Insoumis... mais voilà, elle continue à se tromper de cible, en accusant Mélenchon de soutenir Poutine... lien
Fabien Roussel, le candidat communiste avait créé la surprise en affichant un score plus qu’honorable, mais, si l’on en croit "Médiapart", il se trouve en présence d’une grosse casserole, une « fillonnade » en quelque sorte, soupçonné d’avoir eu un emploi fictif. lien
Mais quid du candidat sortant ?
Il se dit fier de son bilan, est-ce raisonnable, lorsque pendant 5 ans, il a mis une bonne partie de la France dans la rue ?
Il affirme avoir fait baisser le chômage, mais ce serait accepter d’être berné, quand l’on sait qu’une bonne partie des chômeurs ont été radiés pour des raisons discutables. lien
Sur la crise ukrainienne il se pose comme négociateur efficace, mais qu’en est-il lorsqu’il accepte d’être humilié par Poutine, sans la moindre réaction de sa part ? lien
...d’autant que Poutine ne manque aucune occasion de faire savoir le peu de considération qu’il a vis à vis du président français, ce qu’a bien compris le « huffpost », témoins des difficultés diplomatiques de Macron avec Poutine. lien
Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé, on se souvient des courbettes présidentielles face à l’autocrate russe : invité en grandes pompes à Versailles au début de son mandat, puis le recevant dans son fief de vacances...puis s’invitant en Russie, à l’occasion de la coupe du monde de foot, ou au forum économique de St Petersbourg. lien
Mais que pense la presse étrangère de ce président en fin de mandat ?
Un bon résumé paru dans Médiapart fait le tour des médias du monde entier qui s’inquiètent du virage autoritaire de Macron, lui reprochant de « braconner théoriquement et symboliquement sur les terres du RN en vue de sa réélection en 2022 ». lien
Sur la question climatique, ce n’est guère mieux, celui qui se veut un champion de la lutte contre le changement climatique, est le même qui relance l’énergie nucléaire, tout en freinant le développement des énergies propres, ce qui lui a valu une sanction pour inaction climatique par le conseil d’état. lien
Mais alors, comment valider ses sondages qui le placent largement en tête ... ce serait oublier qu’il pourrait influencer, par instituts interposés, la plupart de ces sondages : on n’a pas oublié le deal juteux conclu entre Matignon et les principaux instituts de sondage. lien
Ce qui expliquerait le profond décalage entre un sondage lancé il y a peu par RTL, et les publications des instituts de sondage, démontrant en quelques jours, avec plus de 50 000 participants, qu’a la question : « souhaitez vous la réélection d’Emmanuel Macron », seulement 3,5 % des sondés avaient répondu favorablement…
Sondage qui a étrangement disparu des écrans très rapidement…lien
Alors, à 1 mois du 1er tour, bien malin qui pourrait deviner qui l’emportera finalement ...comme dit mon vieil ami africain : « quant la gazelle s’est échappée, on devine comment il aurait fallu la prendre ».
Le dessin illustrant l’article est de Sanaga
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
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