Macron à Versailles : beaucoup d’ego pour rien

par Laurent Herblay
mercredi 5 juillet 2017

Lundi, l’arrogant de la République a tenu à la fois à griller la politesse à son Premier ministre, et à importer les pratiques politiques étasuniennes, en faisant son « état de l’union ». Même les macronlâtres les plus opiniâtres n’ont pas semblé très emballés par le très long discours du chef de l’Etat, qui a brassé beaucoup d’eau tiède et fait des propositions assez dérisoires.

 

Sous l’apparat, la superficialité paresseuse
 
Bien sûr, il y a eu le lot de formules, mais dénoncer l’agitation de Sarkozy et l’immobilisme de Hollande n’est pas le moyen de soulever les foules, tant ces critiques ont été exprimées bien avant lui. Cela renforçait le caractère très réchauffé et finalement pas nouveau du tout du discours du président, dans un contraste assez stupéfiant entre l’exhortation au changement et le caractère extrêmement vieillot du propos, qui pourrait être celui de Raymond Barre ou Michel Rocard il y a trente ans ou Edouard Balladur il y a plus de 20 ans… Finalement, de l’heure et demie de discours ne ressortent que quelques mesurettes institutionnelles, dont les Français savent bien qu’elles ne changeront rien pour eux.
 
La présidence Macron, c’est une présidence de communication superficielle, qui semble penser sincèrement que les vieilles vessies qu’il utilise pourrait sembler neuves, alors qu’il rabache la même vieille soupe qu’on nous rabache depuis près de 35 ans, sans même l’agrémenter de beaucoup de nouveautés. La réduction du nombre de députés n’est pas une idée nouvelle et ce n’est pas cela qui résoudra les problèmes de la France. La part de proportionnelle est une mesurette dérisoire et l’attention sur sa proposition sur le droit de pétition montre sans doute le manque de consistance de son propos, plus digne d’un étudiant conformiste qui délaye son propos que d’un président de la République.
 
Finalement, Macron est bien apparu pour ce qu’il est : une bulle d’ego qui cherche d’abord à se réaliser, qui n’a pas la moindre idée originale pour la France, et se contente d’enfiler le prêt-à-porter dominant des élites depuis plus de 35 ans, même si le costume fait de plus en plus daté et ne suscite plus un grand intérêt. Sa superficialité, même si elle est différente de celle de Marine Le Pen, n’en est pas moins grande.
 

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