Macron dépouillé
par olivier cabanel
lundi 20 juin 2022
C’est fait...ce moment que la macronie craignait depuis le début est arrivé, et Macron ne pourra plus en faire qu’à sa tête…
tête qu’il a perdu…
mais le plus grave n’est pas là.
Alors bien sûr, les marcheurs en ont raté une... ils sont à l’arrêt... et ils ne peuvent plus avancer, bloqués qu’ils sont avec des partenaires prêts à leur mettre un coup de poignard dans le dos...tel Édouard Philippe qui n’a pas oublié que, lorsqu’il était 1er ministre, il devait faire contre mauvaise fortune bon cœur, et avaler quelques couleuvres fournies par la présidence.
La donne a changé, et il est plus que probable qu’il ne soutiendra pas les yeux fermés le programme présidentiel.
Les républicains seront à l’unisson, et feront payer cher d’éventuels accords...et pourtant l’essentiel n’est pas là.
Si l’extrême droite arrive en force à l’assemblée, c’est qu’elle a été discrètement soutenue par le parti de Macron, et par les partis de droite, lesquels on fait sauter le plafond de verre, en permettant l’élection de députés RN…
Comme l’écrit un internaute, la macronie restera dans les annales comme celle qui aura ouvert en grand les portes de l’assemblée nationale au clan Le Pen.
On n’a pas oublié que, lorsque le choix était entre l’extrême droite ou le rassemblement à gauche, nombreux ont été les évincés de droite à encourager discrètement les électeurs à se reporter vers l’extrême droite.
Comme le dit Romain Brunet sur les écrans de France 24, « le RN a obtenu dimanche 89 députés, un record pour le parti d’extrême droite dirigée par Marine Le Pen, permis notamment par la fin du front républicain, que ce soit chez les électeurs de gauche ou de droite (…) une telle progression a été rendu possible par la fin du front républicain (…) a donné lieu à des messages contradictoires, notamment au sein de la majorité ». lien
cette fulgurante avancée, décrite ainsi par le politologue Jean-Yves Camus, a été validée par le patron par intérim du RN, Jordan Bardella, lequel a salué « un tsunami » pour son mouvement, lequel est passé de 8 députés à 89 députés. Lien
En effet, sur 65 cas de figure, ou la droite n’était plus présente, dans plus de 50 situations, la macronie a abandonné le terrain, n’invoquant plus le front républicain, permettant ainsi l’élection de tous ces députés, comme le reconnaissait Olivia Grégoire, la porte parole des marcheurs sur les ondes de France Inter, le 20 mai, dans le 7/9, répondant aux questions de Léa Salamé et Nicolas Demorand. lien
on n’a pas oublié les déchirements de la macronie qui, sur la question du soutien à la Nupes lorsqu’elle est opposée à l’extrême droite, n’a pas voulu se prononcer clairement : de nombreux membres de la majorité ont refusé d’appliquer le « front républicain », permettant ainsi l’élection de nombreux députés frontistes. Lien
les responsables marcheurs ont été en effet nombreux a abandonner le « front républicain » et de Pannier Runacher, à Montchalin, en passant par Pintus, Blanquer, ou Borne, l’unanimité s’est faite dans le clan des marcheurs pour renvoyer dos à dos Nupes et RN. lien
à noter que la plupart de ces marcheurs complices de l’élection des frontistes ont été éjectés de l’assemblée nationale.
Finalement le clan macroniste s’est tiré une balle dans le pied, car en faisant élire tant de députés du RN, il est maintenant comme « un poulet sans tête », obligé d’espérer de l’aide de la part d’Horizon, le mouvement de l’ex-premier ministre, du Modem, et des républicains qui vont faire payer chèrement un éventuel soutien.
En effet si l’on prend, par exemple, comme sujet d’affrontement « le vote à la proportionnelle », promis inlassablement par Macron, sans conséquences dans la réalité, attendu par le Modem, et par de nombreux partis d’opposition, la présidence va avoir quelques difficultés à continuer de reculer sur ce sujet, car, comme le dit mon vieil ami africain : « l’eau chaude n’oublie pas qu’elle a été froide ».
le dessin illustrant l’article est de Oli
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
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