Macron perd les pédales : hué à Whirlpool, vociférant contre Marine Le Pen à Arras

par Vera Mikhaïlichenko
jeudi 27 avril 2017

J'avais écrit en janvier dernier que je n'attendais rien de l'élection présidentielle, "à part peut-être le léger frisson que les téléspectateurs ressentent à 20h au moment de la divulgation des résultats par David Pujadas". Pourtant, à écouter ces derniers jours le sieur Macron, que j'avais négligé jusque-là, tant il ne m'intéressait pas, je commence à ressentir un début de panique. Le jeune homme de 39 ans ne semble pas prêt du tout pour occuper une fonction aussi éminente que celle de chef de l'État ; c'est surtout sa maturité qui semble laisser à désirer, de même qu'un minimum de souplesse. On pourrait dire de lui ce que Marine Le Pen disait récemment de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen : "jeune et raide". Trop raide peut-être pour avoir le destin de la France entre ses mains ?

La campagne de second tour commence mal pour Macron, c'est le moins qu'on puisse dire. Tout a déraillé hier, lorsque Jacques Attali, soutien notoire de l'ancien ministre de l'Économie de François Hollande, a déclaré sur LCI que la fermeture de l'usine Whirlpool, à Amiens, n'était qu'une "anecdote", une anecdote qui s'inscrit dans un contexte plus large de création d'emplois.

Réaction d'un salarié de Whirlpool :

#Whirlpool une "anecdote" selon Attali. Un ouvrier répond #Amiens #Macron #MLP pic.twitter.com/UCovGyvNaS

— Jonathan Moadab (@Jonathan_RTfr) 26 avril 2017

Quant à l'économiste Jacques Sapir, il considéra que c'est l'inconscient de Jacques Attali qui avait parlé :

Son inconscient a parléhttps://t.co/XBGJ002kjx https://t.co/4USrQCMsGO

— Jacques Sapir (@russeurope) 26 avril 2017

Dans un article publié le 25 avril sur son site, Sapir fait d'ailleurs ce commentaire sur la politique de Macron :

"De ce point de vue, en annonçant sa volonté de renforcer considérablement la « loi travail », loi qui avait initié des protestations extrêmement forte au printemps 2016, et en annonçant qu’il entend le faire par ordonnance, Emmanuel Macron se dévoile bien plus que par la concentration des milieux aisés dans don électorat. La pratique des ordonnances, tout comme celle du 49.3, quand elle est appliquée dans le domaine social, induit une brutalisation considérable des relations sociales. Ceci, avec la perspective de la réduction du nombre des fonctionnaires, avec l’accent mis sur l’austérité budgétaire, qui peut fort bien aller de paire avec des cadeaux aux grandes entreprises (comme dans le cas du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ou CICE qui a coûté 30 milliards à l’Etat en 2014 et 2015), donne le véritable ton de la candidature Macron. Il ne faut pas hésiter à le dire, voter Macron c’est émettre un véritable vote de classe, un vote réactionnaire dans le sens le plus littéral du terme."

Si ce rapprochement est un peu osé, Sapir n'hésite pas à dire que l'anecdote des macroniens restera l'équivalent du détail de Jean-Marie Le Pen...

Cela restera un stigmate de ces gens là, comme le "détail"... https://t.co/hkLWOtMrPY

— Jacques Sapir (@russeurope) 26 avril 2017

Puis il y eut la visite des deux candidats auprès des salariés de cette usine Whirlpool. Les images diffusées par BFM TV étaient terribles pour Macron, hué par la foule, chahuté, dans un chaos indescriptible, ne parvenant que très difficilement à se faire entendre, alors même que Marine Le Pen avait été accueillie très chaleureusement par ces mêmes travailleurs.

Un salarié Whirlpool : "Marine Le Pen a toujours été derrière nous, Macron n'a jamais rien fait" pic.twitter.com/xL2NfhiETs

— Pierre Sautarel (@FrDesouche) 26 avril 2017

Macron demanda même à un moment donné, selon une journaliste du Figaro, si l'on ne pouvait pas "dégager" tous les journalistes, pour se sortir sans doute de ce guêpier médiatique qui allait écorner son image :

"Comment on peut faire ? On peut dégager tous les journalistes ?" #Macron #whirlpool

— Judith Waintraub (@jwaintraub) 26 avril 2017

Il fallut toute la malice et la maestria des journalistes de BFM TV, totalement en panique, pour essayer de nous faire voir le contraire de ce que les images montraient, à savoir que c'est finalement Macron qui s'était le mieux sorti de cette rencontre avec les futurs chômeurs de Whirlpool.

les journalistes BFM-WC défendent Macron en pleine déconfiture c'est le candidat de leur patron quand même !!!!

— pierre jovanovic (@pierrejovanovic) 26 avril 2017

Durant sa visite agitée, Macron commit, en outre, un lapsus absolument incroyable. Au lieu de demander un mégaphone pour parler aux ouvriers, il demanda un hygiaphone !

VIDEO : #Macron confond un #hygiaphone et un #mégaphone 📣 Les ouvriers français seraient-ils sales à ses yeux ?#Whirlpool #SortonsMacron pic.twitter.com/NieJpGIfgj

— fandetv ن (@fandetv) 26 avril 2017

Pour rappel, voici la définition d'un hygiaphone : "Dispositif transparent et perforé qu’on trouve à certains guichets pour éviter la contamination." Ou encore : "Plaque tansparente et perforée utilisée aux guichets par soucis d'hygiène. Elle permet de séparer le public du guichetier."

Soit Macron ne connaît pas le sens des mots, soit c'est (comme avec Attali) son inconscient qui a parlé.

Une ouvrière ne manqua pas d'ironiser lorsque Macron serra des mains :

Une ouvrière à Macron : "vous nous serrez la main ? on n'a pas les mains sales" DINGUE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

— pierre jovanovic (@pierrejovanovic) 26 avril 2017

La journée était déjà bien remplie, mais elle n'était pas finie... Le soir, en meeting à Arras, Macron péta littéralement un câble, en se mettant à vociférer comme jamais contre Marine Le Pen. Certains ont pu rire de cette séquence, d'autres auront au contraire ressenti un certain effroi, en se disant que c'est cet homme, encore très immature, qui aura bientôt les codes nucléaires, et qui décidera de la guerre et de la paix...

Rappelons au passage qu'il s'est déclaré favorable à une intervention militaire en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad, qui est tout de même soutenu par la deuxième puissance nucléaire mondiale, la Russie de Vladimir Poutine.

Macron vocifère sur scène contre Marine : "Pas ça ! Pas ça !" Il se ridiculise tout seul. Énorme !😆😆😆 #MacronArras pic.twitter.com/sUCOSpeM1K

— Kim-Jong-Un 🐸 (@KimJongUnique) 26 avril 2017

L'avocat Gilles-William Goldnadel ne manqua pas de remarquer, tout en sous-entendu, une certaine ressemblance formelle entre la performance de Macron et celles, tristement célèbres, d'un ancien dictateur allemand, grimé jadis par Charlie Chaplin.

Si sa concurrente se hissait au même niveau decibellique ,mon imagination est impuissante à décrire les comparaisons historiques hystériques https://t.co/SQ46u5w5Xc

— G-William Goldnadel (@GWGoldnadel) 26 avril 2017

Cette séquence surréaliste à Arras me semble donner quelque crédit à l'analyse faite par Alain de Benoist sur le candidat d'En marche ! :

"La morphopsychologie nous dit déjà qu’Emmanuel Macron est une petite chose caractérielle, manipulable et incapable de décision. Disons que c’est un algorithme, une image de synthèse, un milliardaire issu des télécoms, un joueur de flûte programmé pour mener par le bout du nez « selzésseux » qui ne voient pas plus loin que le bout de ce nez. C’est le candidat de la Caste, le candidat des dominants et des puissants. C’est un libéral-libertaire qui conçoit la France comme une « start up » et ne rêve que d’abolition des frontières et des limites, des histoires et des filiations. C’est l’homme de la mondialisation, l’homme des flux migratoires, l’homme de la précarité universelle. Le chef de file des « progressistes » par opposition à ceux qui ne croient plus au progrès parce qu’ils ont constaté que celui-ci n’améliore plus, mais au contraire assombrit leur ordinaire quotidien."

Juste avant que le meeting ne commence, Macron était en interview sur BFM TV avec Ruth Elkrieff, et une image a circulé sur les réseaux sociaux, semblant montrer une poignée de mains très chaleureuse, presque une caresse, entre Ruth Elkrieff et un homme, qui pourrait être Emmanuel Macron lui-même.

La preuve de la collusion entre Macron et les médias en 14 secondes...pic.twitter.com/GIjQ2wuTWl

— Pont d'Arcole ن 🇫🇷 (@PtdArcole) 26 avril 2017

En voici un extrait plus long :

Geste très amical de Ruth #Elkrief à l’égard de #Macron en direct sur #BFMTV#EnMarche #Marine2017 #ruthelkriefhttps://t.co/gSlD3Tsqv8 pic.twitter.com/qmsHB5Hlc5

— E&R National (@EetR_National) 27 avril 2017

Les Sherlock Holmes du Net ont longtemps débattu pour savoir si c'était bien la main de Macron, car le jeune homme porte des bagues à chaque main lors du meeting, alors qu'on n'en voit pas lors de la séquence avec Elkrieff.

Mais la journaliste elle-même, répondant à la polémique, sembla accréditer la thèse que c'était bien Macron, mais que l'interprétation des internautes n'était pas la bonne.

Poignée de main rapide de fin D interview. Candidat en retard. #mauvaise interprétation

— ruth elkrief (@ruthelkrief) 26 avril 2017

Il est à noter que la journaliste Audrey Pulvar a été suspendue d'antenne sur CNews, jusqu'à la fin de la présidentielle, pour avoir signé une pétition anti-Le Pen et pro-Macron.

Après cette journée du 26 avril riche en rebondissements, on apprend ce matin, dans Marianne, que le prochain Premier ministre d'Emmanuel Macron pourrait être... Laurence Parisot, l'ancienne patronne du Medef !

La coupe est pleine. Je vous laisse avec Michel Onfray, qui énumère à sa façon la liste, peu ragoûtante, des soutiens d'Emmanuel Macron :

Michel Onfray détruit les soutiens de Macron #Presidentielle2017 pic.twitter.com/qvdOVl64ZU

— SanglierSympa (@SanglierSympa) 26 avril 2017


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