MAINCY fait face au bulldozer
par CHALOT
mercredi 28 septembre 2016
La réforme territoriale c'est un bulldozer conduit par le Préfet qui n'a d'ordres à recevoir que du chef de gouvernement.
Les communes doivent se regrouper en communautés de communes ou d'agglomérations....
Il existe un niveau de négociations pour les villes importantes, quant aux petites communes, elles peuvent toujours émettre un avis, de toutes façons il faut que les regroupements aient lieu.
Beaucoup de communes qui avaient l'habitude de travailler avec d'autres proches n'acceptent pas la proposition qui leur est faite d'appartenir à tel regroupement.
Elles renâclent mais sont souvent obligées de plier.
Une commune en Seine et Marne résiste, c'est MAINCY.
Ce village regroupe un tout petit peu plus de 1000 habitants et est situé non loin de Melun mais nettement en dehors de l'agglomération.
Ni les élus, ni les habitants ne veulent que leur village rejoigne l'agglomération de Melun Val de Seine car ils veulent préserver la ruralité, réelle et nette de Maincy.
Opposés au regroupement avec Melun, la population est descendue dans la rue en Mai.
La République de Seine et Marne relate cette mobilisation :
« Vogel occupe toi de Melun, pas de Maincy ». « Non à l’agglomération, oui à la ruralité ». « Maincy se souviendra ». Les messages étaient tranchés, samedi 28 mai, au départ du cortège à la mairie du village. Près de 150 personnes ont répondu à l’appel du collectif Maincy rural qui a organisé une manifestation pour refuser le « mariage forcé du village avec l’agglomération Melun Val de Seine. »
Vogel est le nom du président de l'agglomération et du maire de Melun.
Ce dernier ne se préoccupe pas du sort de cette petite commune qui résiste au bulldozer, il applique la décision du Préfet même si celui-ci est un serviteur du gouvernement que le premier magistrat de Melun combat.
La droite et la gauche libérale sont favorables à la construction de grandes unités territoriales.
Pour eux les communes c'est le passé, les communautés l'avenir.
A la rentrée de septembre, des élus municipaux ont décidé de poursuivre leur combat.
Ils ont proposé la démission collective du Conseil municipal pour faire céder Marx, le Préfet, très mal nommé !
Les discussions ont été difficiles et âpres, le maire ne voulant pas sauter le pas, les révoltés ont décidé d'adresser une lettre de démission au Préfet.....
Puisqu'il fallait sept démissions pour provoquer de nouvelles élections, ils seront sept à prendre cette décision.
Le Préfet a jusqu'au 31 décembre pour prendre son arrêté définitif.
Saura-t-il écouter l'avis des Maincéens et les Maincéennes ?
La démocratie voudrait que les citoyens et les citoyennes puissent décider si leur commune doit adhérer à tel regroupement, à tel autre.
La démocratie représentative imposerait que les élus puissent prendre la décision définitive.
Ce n'est pas le cas à Maincy comme ailleurs.....
Le bulldozer ne doit pas passer !
Jean-François Chalot