Mains sales, tête basse
par olivier cabanel
lundi 30 juin 2025
Mains sales, tête basse…
En effet, ce n’est plus une casserole que trimballe Marine Le Pen, mais toute une batterie de casseroles, d’autant que les membres éminents de son parti l’accompagnent dans ses frasques juridiques, sans scrupules, ce qui lui a valu une logique condamnation, prison, inéligibilité, et amende...malgré la vigilance de Ciotti, qui a tenté en vain de faire voter une loi d’exception, afin de permettre à la cheffe du RN de rester candidate à la prochaine présidentielle, tentative qui n’a pas abouti…lien
Ce qui a permis au député Antoine Léaument de faire un peu d’humour caustique au micro de l’Assemblée Nationale…lien
Mais comment celle qui plaidait, il y a encore peu, pour que les sanctions qui frappaient les élus condamnés, le soient encore plus durement, aurait-elle pu accepter pareille clémence ?
heureusement, Bardella est là pour défendre sa présidente, mais pas sur qu’il utilise les bons arguments…
face à une journaliste qui l’interroge sur l’influence d'un casier vierge au sujet de l’éventuelle candidature d’un postulant présidentiel, Bardella est formel : c’est hors de question qu’un condamné, quel qu’il soit, puisse être candidat : « ne pas avoir de condamnation sur son casier judiciaire est la règle Numéro 1 lorsque l’on désire être parlementaire de la République... »...et Maxime Switek, présent lors de cet interview, s’invite dans le débat : « ...et si Marine le Pen est condamnée ?... » demande-t-il...et l’interviewé, passablement gêné, répond, évasif : « euh, avec des si...l’appel vous rend plus blanc que blanc », affirme-t-il, droit dans ses bottes... réponse surréaliste, car c’est totalement faux... Bardella, pris au dépourvu continue par une énormité : « l’appel ne confirmera pas la condamnation, car Marine Le Pen est innocente ! », sauf que Bardella anticipe la décision des juges, et que croyant la défendre, il l’enfonce profondément ! Lien
Passons....
La liste des élus RN/FN condamnés est longue, très longue, comme l’écrit Cathy Dos Santos, dans les colonnes de l’Huma : « de l’affaire des assistants parlementaires, à celle des kits de campagne (…) en passant par les multiples condamnation de ses cadres pour provocation à la haine, à la violence et à la discrimination, la liste des démêlés judiciaires du parti frontiste s’allonge. Elle en dit long sur le double langage du lepénisme... ». lien
De Louis Alliot à Nicolas Bay, en passant par Bruno Gollnisch, Julien Odoul, Thimothée Houssin, Catherine Griset, Guillaume l’Huillier, Jeanne Pavard, Nicolas Crochet, ils ne sont pas nombreux ceux qui ont échappé à la justice, alors que la cheffe du parti était au coeur d’un système de détournement de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement Européen, à hauteur de 4 millions d’Euros, entre 2004 et 2018. lien
l’exemple de la députée Christine Engrand est édifiant, elle utilisait l’argent public pour ses frais personnels, notamment pour un abonnement à un site de rencontre, ou des frais d’obsèque, voire la pension de ses chiens…lien
le plus étonnant n’est peut-être pas là…
les électeurs du RN ne sont pas, bien au contraire, issus de la bourgeoisie, et devant cette situation pour le moins contradictoire, les sociologues se sont penchés sur la question...
Aux cris de « dehors les bougnoules...c’est pas leur pays...ils viennent d’arriver... ils ne veulent pas s’intégrer », ces militants adhèrent sans complexes au fond de commerce xénophobe du parti. lien
Un ouvrage passionnant, rédigé par un collectif, issu de la Fondation Copernic, aux éditions du Croquant (les classes populaires et le vote FN), permet d’y voir plus clair.
Tentant de comprendre l’incompréhensible, les auteurs expliquent comment, en une trentaine d’années, un groupuscule est parvenu aux portes du pouvoir en séduisant les plus pauvres, délaissés par les partis de droite, et abandonnés par la gauche « réaliste », poussant employés et ouvriers à représenter plus de la moitié de l’électorat d’extrême droite. lien
Pourtant à y regarder de plus près, les élus frontistes ont voté contre l’augmentation du Smic, pour la retraite à 65 ans, voire plus, votant contre l’intérêt des salariés, alors qu’ils ont toujours tenté de se positionner en faveur de la classe laborieuse.
Allant au-delà des souhaits macronistes, ils ont proposé de forcer les salariés en CDD à accepter les CDI qui leur sont proposés, mettant sous pression chômeuses et chômeurs, lesquels perdraient leurs droits à l’assurance chômage lorsqu’ils arrivent en fin de mission.
Cerise sur le gâteau, alors qu’ils avaient promis la revalorisation des revenus du travail par une incitation forte à l’augmentation des salaires, comme un seul homme, ils ont voté contre l’instauration d’un salaire minimum en Europe. Lien
il n’est pas sociologue, mais ça n’a pas empêché l’acteur Yvan le Bolloch de dénoncer cette contradiction face à Laurent Jacobelli, un élu frontiste, qui en reste bouche bée. vidéo
Quelques années après, deux auteurs, Gérard Mauger et Willy Pelletier ont repris le flambeau, dans l’ouvrage « pourquoi tant de votes RN dans les classes populaires ? », apportant des pierres complémentaires à cette question pour le moins perturbante. Lien
Mais le vrai problème que rencontre la direction du parti frontiste n’est peut-être pas là...en effet, c’est le choix des candidats qui pourrait poser problème, surtout lorsque l’on découvre leur désappointement sur des questions pour lesquelles ils n’ont pas de réponse.
La preuve hilarantesur ce bétisier…
comme dit mon vieil ami africain : « si un voleur t’embrasse, il faut compter tes dents ».
l’image illustrant l’article vient de franceinfo
Merci aux internautes pour leur aide efficace
Olivier Cabanel
Articles anciens
des gilets jaunes aux gilets rayés
le doigt dans l’oeil... de Moscou
un gouvernement de « champions »
en juin, la vérité fait son chemin