MAM et le totalitarisme rampant

par Alain Roumestand
mardi 25 novembre 2014

 

Michèle Alliot Marie (MAM) a exercé les plus hautes fonctions républicaines et régaliennes : ministre d'état ministre des Affaires Etrangères, garde des Sceaux, ministre de l'Intérieur, ministre de la Défense, ministre de la Jeunesse et des Sports.

Elle vient de présenter au Press Club de Paris invitée par Isabelle Bourdet sa directrice générale, son dernier ouvrage "La tentation totalitaire de la gauche". "Un livre qui met en alerte", un livre "signal d'alarme". "J'espère me tromper", dit son auteur ; "tant mieux si je me trompe"...

Présentant François Hollande comme un politique "à prétention totalitaire" avec la gauche au pouvoir, elle dénonce des dérives inquiétantes s'appuyant sur des exemples concrets, tout en "égratignant un peu sa famille politique", "sinon ce ne serait pas amusant".

Son livre est un "coup de gueule" d'une femme politique qui en tant que responsable de la Défense, des Affaires Etrangères a toujours su qu'il fallait anticiper "le coup suivant à prévoir demain".

Un système se met en place avec l'échec de la gauche et sa prise de conscience de cet échec flagrant. Il lui faut gagner du temps pour pouvoir "transformer les valeurs de notre vivre ensemble".

François Hollande "n'a pas arbitré entre modernistes et marxistes", pense avec la gauche détenir la vérité, "le dogme du vivre en commun". Et son gouvernement agit "petite touche par petite touche"...Car là où il y a dogme, il y a à l'égard de toute contestation, l'accusation d'hérésie, l'anathème".

François Mitterrand n'avait pas de "vision totalitaire de la société". Face au problème de l'école libre il avait su reculer. Et un certain consensus s'était fait jour sur des valeurs déjà anciennes.

Par contre Christiane Taubira conteste les valeurs de la France. Son ancêtre esclave, elle en veut à nos institutions. N'a-t-elle pas dit :" je ne sais pas ce que vous...en France, vous appelez le bon sens paysan".

Les frondeurs et Martine Aubry remettent en cause l'entreprise, le travail que même Lionel Jospin avec un passé trotskiste n'avait pas attaqué avec autant de virulence.

Michèle Alliot Marie affirme avoir travaillé dans les différents ministères qu'elle a dirigés "avec les gens en place". Et elle déplore que, malgré le risque terroriste, en 48h avec François Hollande, le directeur de la police nationale, le directeur des services de renseignements, le patron du RAID, le préfet de police de Paris, aient été "virés".

Même les postes intermédiaires sont touchés afin d'éviter que des collaborateurs puissent révéler des incompétences. Des secrétaires, des interprètes sont renvoyés, ce qui n'a jamais existé de la sorte sous Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy.

"Volonté de placer les amis politiques de la gauche".C'est particulièrement évident pour les institutions "qui jouent un rôle dans la formation des jeunes, la culture, l'information".

Le parti socialiste qui a tous les leviers dans le pays, croit détenir la vérité et ses adversaires doivent être éliminés, en s'appuyant sur la proximité idéologique avec les syndicats, les médias, le monde culturel. "Les autres sont égoïstes, réactionnaires, fascistes".

François Hollande qui a gagné avec seulement 800000 voix d'écart à la présidentielle, avec 2 millions d'électeurs qui ont voté blanc, se voit obligé de manipuler le système électoral, de reculer la date des élections, de jouer le front national. Et bientôt ce sera la proportionnelle en cas de dissolution envisageable, avec la dégradation de l'économie. Pour paralyser une opposition victorieuse indéniablement. Pour reprendre le pouvoir plus tard et avoir "le temps nécessaire pour changer les mentalités" notamment des jeunes avec "la volonté d'imposer à tous les français une règle faite pour des cas particuliers".

Or la proportionnelle c'est l'instabilité de retour. "La démocratie c'est l'électeur qui peut rencontrer son député". La proportionnelle favorise "les apparatchiks de partis".

De même l'absence de cumul des mandats est une "ânerie". Elle se réfère "au pragmatisme gaulliste" et aux "réalités de terrain" visibles grâce au travail en mairie loin de la technocratie au pouvoir". "Les gens parlent de la vie au maire".

Elle veut réhabiliter la politique :" la politique c'est la vie en commun". Le ministre doit savoir convaincre son administration. Et de citer Edgar Faure : quand vous devenez ministre, faites une liste de ce que vous voulez faire. Si après vous obtenez 25%, c'est bien, 50% c'est de l'illusion.

L'autorité du ministre ne passe pas par la lecture d'une fiche préparée par son cabinet, comme on le voit actuellement trop souvent dans les questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale.

Le ministre avec son administration doit avoir du temps. En tant que ministre de la Défense elle a duré et "elle faisait ce qu'elle voulait". Tout "en ne prétendant pas être général", mais en imposant une vision et des arbitrages que seul le spécialiste n'a pas. Après avoir passé 15 jours juste après sa nomination à apprendre les titres, les armements, les enjeux.

Ainsi l'auteur qui anime le club de réflexion "Le Chêne, les gaullistes du renouveau", dénonce mais propose aussi dans la ligne de pensée de ceux qui veulent sortir la France de cette détestation de la politique qui s'amplifie dangereusement depuis 2 ans et demi.

Elle signe ses dédicaces d'un "en témoignage de notre attachement commun aux libertés et à la démocratie".


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