MAM : « J’ai pas raté l’avion ! »

par Peachy Carnehan
lundi 7 février 2011

Michèle Alliot-Marie a utilisé à plusieurs reprises, et en pleine révolution, le jet privé de Aziz Miled, proche du clan Ben Ali, pour aller faire bronzette dans le sud tunisien, évitant ainsi de traverser des villes en pleine insurrection révolutionnaire. Mais pas question de démissionner !

Le « savoir-faire » de la diplomatie Française sous Nicolas Sarkozy ne cesse de faire la preuve de son éclatante crédibilité. Entre-nous on s'en doutait un peu, mais c'est le Nouvel Observateur qui a révélé samedi que Michèle Alliot-Marie avait utilisé à plusieurs reprises, et en pleine révolution, le jet privé du désormais célèbre Aziz Miled, proche du clan Ben Ali, pour une escapade touristique dans le sud tunisien, évitant ainsi de traverser des villes en pleine insurrection révolutionnaire. Une bien embarrassante nouvelle qui met à bas la ligne de défense tenue depuis quelques jours par la sinistre des Affaires Etrangères.


Prise une première fois la main dans le sac de voyage par le Canard Enchaîné, Mam s'était défendue en expliquant mercredi que « Aziz Miled n'a à aucun moment mis son avion à ma disposition, je l'ai accompagné pendant vingt minutes de trajet en avion ». Vingt minutes, et pas une de plus, pour un seul voyage après une rencontre « fortuite » avec son ami Aziz alors que « les événements n'avaient pas commencé ». Fermez le bal, il n'y avait plus rien à voir, « je ne démissionnerai pas ! »


Mam n'a pas raté l'avion


Las, non seulement la révolution de Jasmin était bien en cours lors de son séjour en Tunisie, mais Michèle Alliot-Marie a bêtement oublié de préciser qu'elle et son amoureux, le ministre Patrick Ollier, avaient emprunté au moins à deux reprises le même jet privé pour aller faire bronzette dans le cadre enchanteur de la ville de Tozeur. « Renommée pour ses excellentes dattes Deglet Nour, son architecture typique de briques beiges, sa médina du 14ème siècle, et son oasis qui ne compte pas moins de 200 000 palmiers », les attraits irrésistibles de la cité du grand sud de la Tunisie valait bien un autre « trajet fortuit » dans l'avion du clan Ben Ali. D'autant qu'au sol les sbires du tyran, qui tiraient déjà à balles réelles sur les populations, auraient certainement rendu plus long et plus pénible le voyage ministériel en voiture dans un pays à feu et à sang. Les vacances, c'est sacré ! Et on ne pourra pas dire que Mam a raté l'avion.

« Visiblement certains cherchent à faire rebondir cette affaire alors qu'il n'y a aucun élément nouveau », a déclaré sans rire samedi à l'AFP l'entourage de la ministre. Aucun élément nouveau, à part peut-être les mensonges adressés aux députés au sein même de l'Assemblée nationale. C'est certainement ce qui s'appelle la « République irréprochable » de Nicolas Sarkozy. Pas étonnant que les sondages soient si mauvais.


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