Manu l’embrouille

par olivier cabanel
mardi 30 octobre 2018

Tout le monde a vu, un jour ou l’autre, un bateleur qui, sur les trottoirs d’une ville, abuse les badauds en manipulant des gobelets, sous l’un desquels se trouve une pièce...

Le fameux coup de bonneteau. 

Les pratiques du nouveau chef de l’état ne sont pas si éloignées de celle de l’embrouilleur.

Gérard Filoche, le syndicaliste ex-inspecteur du travail bien connu, a publié, dans un louable effort de pédagogie, un papier titré « la mort du salaire brut » dénonçant l’un des jolis tours de passe-passe, dont Macron 1er est coutumier.

Il explique tout d’abord la différence entre un salaire net et un salaire brut...

Extraits.

« Le premier sert à « payer la force du travail »...alors que le 2ème sert à payer « la reproduction de la force de travail », et alors que les grands médias tentent de nous faire croire que seul compte le salaire net en bas de la feuille de paie, c’est au contraire seul le salaire brut qui compte.

En effet, alors que le salaire net nous permet de consommer et de vivre quotidiennement, le salaire brut nous permet de vivre tout au long de la vie (...) le salaire brut nous permet de faire face à tous les aléas de la vie, quand on a besoin d’un logement, quand on est en charge de famille, quand on est malade, quand on a subi un accident de travail, ou une maladie professionnelle, ou au chômage, ou quand on est à la retraite.

Rappelant que les cotisations ne sont pas des impôts, et qu’elles sont obligatoirement pré-affectées à ce pourquoi elles sont collectées, elles ne vont pas aux caisses publiques, car les différentes caisses de sécurité sociale sont de droit privé.

Le salaire brut n’est donc pas une charge, comme ils disent, c’est un bonheur, car une partie du salaire mutualisée est redistribuée à chacun selon ses besoins (...) le salaire brut nous est redonné en « temps différé » quand nous sommes malades, en « temps indirect » pour le logement, mais aussi en « temps réel » quand nous sommes à la retraite...

C’est le capital, l’actionnaire, l’employeur qui payent notre protection sociale, le salaire brut, chaque mois, en même temps que notre salaire.

Macron a déjà supprimé les cotisations familiales, il a baissé les cotisations parfois jusqu’à 1,6 ou 1,9 fois le smic. Là il supprime et remplace tout par l’impôt.

C’est nous, par nos impôts, qui paieront dorénavant à la place de notre patron. Un hold-up de 470 milliards contre nous ! Un cadeau géant de 470 milliards pour le Medef. Pour tenter de masquer ça, ils vont augmenter de quelques euros notre salaire net mais baisser de quelques centaines d’euros notre salaire brut.

Ils baissent le haut de la feuille de paye, en faisant croire qu’ils augmentent le bas de celle-ci.

C’est un coup de bonneteau.

C’est pourquoi Macron diffère le prélèvement de l’impôt à la source prévu fin janvier 2018, purement pour manipuler, cacher cette énorme arnaque »...conclut Gérard Filoche. lien

On comprend mieux dès lors la colère de Jacques Weber, qui déclarait récemment dans les colonnes de « Regards.fr » : « Macron est un grand escroc, un mensonge permanent ».

Parcourant tous les sujets préoccupants actuels, il propose une analyse pertinente qui mérite le détour.

Sur la mobilisation en faveur des migrants, par exemple, il rappelle « qu’il s’agit de sauver des vies humaines et que fermer une porte n’a jamais été une solution dans quelque situation que ce soit  »...

Il fait la liste des dangers auxquels est confrontée notre société, affirmant « qu’on est en train d’assister au grand naufrage de la démocratie, alors que l’ultralibéralisme triomphe, encensé par les milliardaires convaincus d’avoir « gagné la guerre », rappelant que « la compétition est l’une des choses les plus connes qui aient été inventées dans le monde  ».

Pour l’acteur, « la fraternité n’a pas de frontières »...et que « 150 000 policiers supplémentaires, s’ajoutant à 50 000 km de barbelés de plus, à un moment, ça crève, ça explose  »...ajoutant « c’est la moindre des choses que les artistes s’engagent » et « il faut laisser le cœur hurler ».

Mais pour en finir sur le chapitre « Macron  », il dénonce « une dichotomie entre le discours et les actes  », convaincu que « Macron est un ultralibéral au service de la grande droite et des grandes finances  »... (...) on dit aux français de se serrer la ceinture, mais moi, si on m’augmente de 5 euros ma facture de gaz ou d’électricité, ça ne change pas ma vie, je vivrais toujours comme un privilégié et bourgeoisement. Donc moi, on ne me serre pas la ceinture ; par contre, il y a des infirmières qui continuent de faire 20 heures par jour  »...et il questionne : « comment se serrent la ceinture Arnault, Pinault, et toutes les grosses fortunes ? Quand est-ce qu’eux, dans leur vie privée et personnelle, font un effort qui leur coûte ? ». lien

La question méritait d’être posée...

C’est l’occasion de découvrir cette vidéo récente dans laquelle on découvre Macron en champion es-éléments de langage.

Et si on s’intéressait de plus près au fameux « loto du patrimoine » ?

Pour  200 millions de vente, l’état a prélevé 14 millions de taxes, alors que seulement 20 petits millions iront finalement à la défense du patrimoine...quand à la Française des Jeux, dont est annoncée la prochaine privatisation, elle empoche 22 millions...lien

Encore un coup de bonneteau...

Quid de la vente d’arme à l’Arabie Saoudite  ?

Sur l’air de « si nous n’en vendons plus, d’autres prendront notre place », accusant l’Allemagne de « faire de la démagogie » en décidant de ne plus en vendre à ce pays, Macron tente l’habileté en sous-entendant que si tous les autres pays le décidaient, la France suivrait, sachant bien qu'il n'y aura pas d'unanimité...lien

Mais quid de l’augmentation draconienne des taxes sur le carburant ?

Dans certaines stations-service, le gazole dépasse déjà le prix de l’essence sans plomb, suite à la hausse des taxes, même si en haut lieu on tente de convaincre le citoyen lambda que c’est surtout l’augmentation du prix du baril qui en serait la cause.

Bien sûr, le gouvernement affirme qu’il s’agit de décisions « courageuses », ayant pour seul but de mettre « l’accent sur l’écologie »...le 1er ministre ajoutant : «  si nous voulions mettre en place la transition que beaucoup de français attendent, il fallait envoyer un signal fort  ».

Mais n’est-ce pas les mêmes qui, sous la houlette de Nicolas Hulot, dénonçaient il y a peu, l’écologie punitive ? lien

En tout cas le signal fort a bien été perçu, puisque 2 routiers, d’après Pauline Moullot, dans les colonnes de « Libération », seraient à l’origine d’une opération de blocage du pays le 17 novembre pour dénoncer la hausse du carburant. lien

Ils s’appellent Bruno Lefèvre et Éric Drouet, et c’est le 10 octobre dernier qu’ils ont pris cette initiative, relayée depuis par les réseaux sociaux...une pétition, celle lancée par Priscillia Ludosky, vient de dépasser les 500 000 signatures. lien

D’autres vont plus loin et ont donc décidé de lancer ce jour-là un épisode « pays mort  »...aucun achat, n’aller dans aucune banque, ne pas se servir des pompes à essence, n’aller dans aucun cinéma, de ne faire aucune dépense de quelques sorte, de ne pas dépenser le moindre centime, de ne pas prendre le transport en commun, ni utiliser les routes, les autoroutes, les péages, les parkings... lien

D’autres vont encore plus loin, suggérant de bloquer le pays jusqu’à ce que le gouvernement cède sur ces taxes carburant.

Des occupations de péages sont prévues, et des blocages de route ont commencé. lien

Personne ne sera surpris de découvrir que le RN tente de récupérer le mouvement, tout comme Dupont–Aignan, appelant aussi à la mobilisation et au blocage des routes.

Qu’en pense Nicole Belloubet, qui vient de s’inventer « briseuses de grève », en versant une prime de 350 euros aux surveillants de prison non-grévistes ? lien

Attendons donc le 17 novembre...en regardant la dernière production de la Bajon.

Finalement, en 8 mois, le nouveau président aura créé 8 impôts nouveaux et taxes, soit au rythme d’un impôt ou d’une taxe par mois, sans que le chômage ne baisse... lien

Comme dit mon vieil ami africain : « on ne peut sauter en avant et en arrière en même temps ». 

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

Articles anciens

Macron est-il cramé ?

Macron en marche arrière

Cachez ces pauvres que je ne saurais voir

Ils nous font bien marcher

Le loup déguisé en mouton

Macron le président carabistouille

Macron, un Monarc

Le meilleur ou bien le pire ?

Le salaire du bonheur

Après le réveillon, le Réveil ?

Merci macron

La langue de macron

Macron, faire le plein avec du vide

Du Macron au micron

Macron vous fait bien marcher !

Méritons-nous un tel mépris ?

Un Macron très sucré

Un hold-up électoral

Macron tend un piège

Lever le mystère Macron

Les bouffons politologues

La politique de l’illusion

Méritons-nous ces hommes politiques ?

T’as pas mille balles ?

Des sous et des déçus

Faire sauter la banque

 


Lire l'article complet, et les commentaires