Mariage homosexuel : pour une ballerine et un regard de travers les députés UMP en viennent aux mains dans l’hémicycle !

par menou69
vendredi 19 avril 2013

Non, non vous ne rêvez pas ce n'est pas en Géorgie ni au Panama que les députés en sont venus aux mains mais en France le pays qui se targue d'être une démocratie et dont les parlementaires UMP se conduisent comme ceux qui dans la rue, pour un regard de travers, en viennent aux mains !

Cela s'est passé dans la nuit du 18 au19 avril vers 0h45. La cause de l'énervement est venu de l'extérieur, lorsque Laure de la Raudière, venant du sit-in organisé par les "veilleurs" de la "Manif pour tous" sur l'esplanade des Invalides explique dans l"hémicycle combien elle a été choquée par le nombre de CRS face à ces jeunes qui chantaient.

Le député UMP Marc Le Fur prend alors la parole et raconte, des trémolos dans la voix, qu'un manifestant a été touché à la gorge et que son collègue Nicolas Dhuicq, psychiatre, du fait de ses compétences médicales l'a accompagné. Il ajoute qu'une jeune fille "à lunettes" a été trainée par des CRS ! Ces derniers avaient ordre de disperser la manifestations de ce sit-in sur la place des Invalides.

Ce récit provoque, chez un fonctionnaire de la Justice assis juste derrière Christiane Taubira, une moue. Pour les députés de droite "il a ricané", par contre les députés de gauche rapportent qu'il a seulement soupiré.

Alors Hervé Mariton désigne du doigt ce fonctionnaire, immédiatement il est immité par plusieurs de ses collègues UMP. Brusquement les députés Umpistes, avec Yves Albarello, Philippe Meunier et Daniel Fasquelle en tête, bondissent de leurs sièges et se dirigent vers les sièges du PS. Alors les huissiers s’interposent en masse pour protéger le fonctionnaire. Une bousculade et des vociférations éclatent de toutes parts. Xavier Breton hurle : "Les fonctionnaires doivent rester neutres, c’est pas le lobby LGBT qui gouverne ! ".

Comme à chaque interruption de séance, la retransmission vidéo est coupée, L'hémicycle alors se vide . Certains députés se mettent à rire de ce coup dans les couloirs. Par contre d'autres foncent vers les caméras en se disant scandalisés. Philippe Meunier exhibe une ballerine trouvée à l'extérieur qui, selon lui, est la preuve irréfutable de la violence des CRS et du caractère inoffensif de la manifestation. (Vidéo)

"Ca fait trente ans que je siège dans cet hémicycle, je n’ai jamais vu cela", a réagi Alain Vidalies, le ministre des Relations avec le Parlement. "Il faudra que le président du groupe donne des explications car la situation où l’un est venu au contact des ministres est parfaitement inadmissible", a-t-il ajouté.

Christian Jacob, le président des députés UMP, a alors plaidé "la fatigue" et fustigé "l'attitude pas acceptable de la part de collaborateurs". Jean-Jacques Urvoas député PS a déclaré : "les nerfs lâchent, ils cherchent toutes les occasions inimaginables pour tendre l'atmosphère (...). Ils ont pris prétexte d'un soupir d'un collaborateur, qui sans doute comme nous était un peu fatigué, pour créer un incident dans un climat qui rappelait plus le Parlement russe".

Claude Bartolone, président de l'Assemblée a déclaré : "Rien ne justifie une espèce de descente avec une menace physiqueà l'encontre d'un membre du cabinet de la garde des Sceaux, comme celle à laquelle on a assisté. Si nous qui votons la loi donnons l'impression de faire la justice nous-mêmes (...), il y a quelque chose qui ne fonctionne pas", ajoutant ceci : "Nous ne sommes pas des collégiens qui avons des difficultés avec un regard de travers !" ( Vidéo)

Vendredi matin, il a en outre fait savoir qu'il réclamerait des sanctions : "Je présenterai les images de cet incident à la prochaine réunion du bureau de l'Assemblée, et je demanderai qu'il puisse y avoir des sanctions, car il y a des choses qui ne peuvent pas être acceptées".

Le député socialiste Bernard Roman a affirmé que "quelques coups de poing sont partis". Une huissière a reçu un coup, selon des sources parlementaires.

Pour sa part la garde des Sceaux Christiane Taubira a lancé : "Si vous en êtes à foncer en masse contre des fonctionnaires", en prenant le soin de préciser que le collaborateur n’était pas un membre du cabinet mais un fonctionnaire, et en ajoutant : "Vous n’êtes jamais responsable de rien".

Entamés mercredi, les débats se sont achevés à 7 h 35 ce matin. Aucun amendement n'a été adopté, ce qui ouvre la voie au vote définitif du texte mardi prochain.

 

 

Sources : 20 minutes, Rue 89, Le Point,

 


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