« Marine Le Pen, celle qui fait trembler la République »

par Francois Vial 75
mardi 16 août 2011

"Marine Le Pen a déjà gagné le combat de la crédibilité"

Dans la littérature de plus en plus abondante consacrée à la présidente du Front national, rares sont les auteurs dotés d’une réelle volonté d’objectivité. La plupart des livres commis sur Marine Le Pen relèvent en effet davantage de l’entreprise de dénigrement systématique que du travail journalistique. Aussi a-t-il paru intéressant de se plonger dans la lecture d’un récent ouvrage, dont le bandeau « Une analyse politique sans concessions ni préjugés » annonce peut-être à lui seul un virage dans le traitement réservé aux idées frontistes.

On doit à la vérité de dire que Stéphane Bieganski réussit au moins partiellement l’exercice auquel il s’est astreint : malgré un titre- marketing oblige - peu engageant, Marine Le Pen, celle qui fait trembler la République se démarque nettement des Fouresteries et Joffrinades habituelles.

Bien sûr, quelques remugles de bien-pensance échappent parfois à l’auteur – « Dans un environnement ouvert, mondialisé et libéral, le Front national prône la fermeture, l’ostracisme et le protectionnisme » -, mais ils lui sont pardonnables, dans la mesure où il lui serait sans doute insupportable d’être soupçonné de verser dans l’hagiographie envers Marine Le Pen et le FN.

Les adhérents : « Les nouveaux venus, [au FN] représentent un électorat décomplexé et convaincu par le souverainisme, le patriotisme, et les ambitions de leur nouvelle leader. Un électorat plus jeune, plus instruit, plus féminin, et acquis à la cause moderniste. ».



La ligne Marine : « En bannissant de son discours les provocations, les allusions historiques à la Seconde guerre mondiale et à la Shoah, ou encore les attaques personnelles (…) vis-à-vis de ses adversaires, Marine s’est imposée comme personnalité fréquentable. La nouvelle égérie frontiste est respectable et donc invitée. Et sur tous les plateaux de télévision et de radio, sans cesse un peu plus, elle monopolise le temps de parole. A l’approche de 2012, nul doute que le phénomène Marine Le Pen gagnera encore en ampleur. ».

« (…) pour Louis Aliot, vice-président du parti (…), l’antisémitisme constitue le ’’verrou’’ de la dédiabolisation, qui seul empêche le Front national de devenir un parti de gouvernement. ».

Les médias : « Lorsque [Bernard-Henry Lévi] se fait juge* sans autre forme de légitimité que son rang médiatique, ne se positionne-t-il pas à l’encontre des principes de la démocratie et de la République ? ».

« Pour ne pas banaliser les idées du Front national, la plupart des journalistes ont pris le parti de les bâillonner, soit en boycottant ses représentants, soit, de manière plus insidieuse, en menant des débats dans des directions plus ou moins orientées. Alors plutôt que d’attendre que la question lui soit posée, Marine Le Pen va mener elle-même le débat, en faisant des thèmes qu’elle choisit de dénoncer des thèmes de société. ».

L’élection présidentielle 2012 : « Depuis la publication, le 5 mars 2011, d’un sondage la plaçant en tête du premier tour, Marine Le Pen a déjà remporté son premier combat : celui de la crédibilité. ».

« Dix ans [après le 21 avril 2002], un évènement du même type pourrait (…) remettre à plat l’ensemble du paysage politique français. ».

« L’élection présidentielle qui se profile s’annonce quant à elle comme une semi-victoire : s’il advient que Marine Le Pen ne puisse se maintenir au second tour, elle aura quoi qu’il en soit gagné la bataille de l’opinion. (…) à l’avenir, il faudra encore compter sur elle comme une figure incontournable de la vie politique française (…). ».

* En affirmant le 1er décembre 2010 dans le Grand journal sur Canal + : Marine Le Pen est aussi « fasciste que son père ».


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