Marine Le Pen, la résurrection ?
par moderatus
lundi 23 octobre 2017
En voyant "l 'émission politique"présentée par Salamé on pourrait le croire, Marine le Pen qui relève d'un traumatisme important, son face à face avec Macron, courait un grand danger. Ce soir elle était calme, pondérée, pas d'arrogance, d'énervements et d'agressions. En convalescence, mais une prestation honorable.
Je voudrai avant de parler de cette soirée, revenir quelques instants à la tragédie grecque de ce débat présidentiel, unité de lieu , de temps et d’action pour finir par une tragédie, un quasi suicide politique.
Boileau résume ces contraintes dans ce vers :
"Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. "
Personnellement j'ai assisté à ce débat comme à une corrida, respectant les 3 unités et les 3 tercios de la corrida. et se terminant par un drame.
Dans le rôle du taureau, je n’emploierai pas le féminin, Marine le Pen.
Dans le rôle du torero, Macron dans son habit de lumière médiatique, et auréolé de ses succès.
Marine le Pen est entrée dans l'arène comme un taureau furieux, courant de toutes parts et fonçant sur tout ce qui bouge.
Le maestro lui qui connaît bien la partition a exécuté seul les trois tercios de la corrida, avec un calme et une maestria étonnants.
Premier tercio, tercio de piques du picador, affaiblissant le taureau et l'aveuglant de colère .
Deuxième tercio celui des banderilles , Macron a été magistral, s'écartant au dernier moment du passage du taureau et plantant ses banderilles qui ont désorienté le taureau.
Troisième tercio, la cape et la mise à mort. Il a agité sa cape rouge devant Marine Le Pen qui fonçait sur le leurre et ne voyait plus le toréador, impossible de le toucher. Puis pour le final , la mise à mort, un descavello, le Taureau fatigué demandait presque la mise à mort.
Comment se relever d'un tel combat,c'est pratiquement impossible.
Et pourtant dans cette "émission politique" de jeudi dernier j'ai trouvé Marine Le Pen bien. comme 41% des gens qui l'ont écouté. Je craignais qu'elle ne soit terrorisée, marquée par sa prestaion précédente, mais est apparue beaucoup plus calme, sachant écouter, et ne se laissant pas aller à ses excès habituels. Une bonne maitrise.
Elle a été d'autant meilleure, que ceux avec lesquels elle devait s'affronter ont été mauvais. Alors comme on dit « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire ». L'émission ne fut pas passionnante.
Salamé, Agitée et interrompant fréquemment les débatteurs au milieu des phrases. Décousue, coupant souvent Marine Le Pen par cette ordre de se taire dix fois répété « On va y revenir »
On en était presque à regretter Pujadas.
Puis successivement on a eu
François LENGLET
Il a été incisif mais pas retors, il n'a pas vraiment cherché à mettre marine Le Pen en grande difficulté. Ne plus faire de la sortie de l'Euro une priorité a été la réponse de MLP une décision dictée par la volonté populaire, elle s'y soumet.
Laurence Parizot.
Choisir l'ancienne patronne du Medef pour apporter la contradiction à Marine Le Pen était un cadeau. Laurence Parisot n'est pas très appréciée, et son sujet, défense de la femme convenait parfaitement à MLP. Madame Parizot n'était pas à l'aise en contre emploi. Quant au congé paternité obligatoire pour le père qu'elle portait en étendard, il a dû faire grincer des dents ou rigoler dans les chaumières.
Gérald DARMANIN
Ce transfuge des LR est un poids léger de la politique. Laurent Wauquiez ayant refusé le débat, c'est un invité de dernière heure qui n'a rien apporté au débat. Un moment tranquille pour MLP. Elle a même piégé Darmanin sur l'augmentation de la CSG. Les chiffres de Darmanin étaient faux.
Christophe Prudhomme
un des deux invités du public.
Quand la présidente du Front national avance cette vérité d’évidence :
– « Souvent, les fondamentalistes islamistes, et vous le savez, vivent dans des quartiers où on n’entre plus. La police n’y entre plus, les médecins n’y entrent plus, les pompiers n’y entrent plus, la République n’y entre plus ! Donc, c’est un échec… »
M. Prudhomme s’insurge et nous offre ce dialogue surréaliste :
– « Ils respectent… ils respectent… ils respectent le service public de santé en Seine-Saint-Denis, j’y travaille tous les jours !
– Pas les pompiers…
–Mais Les pompiers de Paris, c’est l’armée… »
Donc l'attaque contre les pompiers qui sont normalement là pour sauver des vies est normale et justifiée.
http://www.bvoltaire.fr/urgentiste-justifie-lagression-pompiers-militaires/
Comme quoi il a été confirmé que l'instruction et l’intelligence sont deux chose différentes surtout quand la réflexion est en plus bridée par l'idéologie.
Comment des raisonnements pareils peuvent avancés ? Ce médecin urgentiste aurait besoin d'un psy d'urgence.
Il s'est disqualifié tout seul.
Bernard ROUGIER.
Spécialiste de l'Islam radical.
Ce spécialiste a des positions tranchées et claires sur le salafisme en France et l'Islam Radical qu'il désigne comme ennemi de la république.
Contrer Marine le Pen était son objectif, son discours est anti FN bien sur, il l'accuse de favoriser par son attitude l'islamisme et assure que les islamistes voulaient la victoire du FN.
Marine Le Pen lui répond qu'elle est plutôt la cible des Islamistes qui voulaient commettre un attentat lors d'un de ses meetings.
Deux chapelles différentes, échanges sans grand intérêt.
Le débat a manqué de sel, de vivacité, de passion.
Pour répondre à la question du début, La résurrection de Marine Le Pen, , NON ! je n'y crois pas vraiment.
Une longue convalescence qui commence. Cette longue convalescence peut elle mener à un remise en selle de MLP pour être une candidate crédible dans 4 ans je ne le crois pas non plus.
Elle a pourtant été jugée positivement par 90% des frontistes et 41% de l'ensemble des téléspectateurs. Bon score pour une rentrée après le désastre de son face à face.
Malgré ces chiffres corrects, Je crois que le FN ne pourra être crédible qu'avec un nouvelle figure à sa tête et avec une politique d'union des droites comme le préconisent Dupont-Aignan et Ménard.
Aurai-je vu juste ? je ne sais pas, je m'interroge de l'extérieur, c'est tout, la politique nous surprend souvent, et quatre ans c'est long, les Français décideront en dernier ressort le moment venu.