Mélenchon à propos de la viande halal sur France 5 : Circulez, il n’y a rien à voir ! Une trahison de la laïcité !

par guylain chevrier
mardi 13 mars 2012

Mélenchon, dimanche dernier dans l’émission C Politique sur France 5, à propos de ce que les médias ont pris pour habitude d’appeler « la polémique halal », explique qu’on ne doit pas avoir peur d’attraper une religion en mangeant de la viande, comme si cela était le problème. Mais en bon démagogue et spécialiste de l’enfumage idéologique il ne soulève pas le vrai problème, lui, le « laïque », sous prétexte que ce serait Marine Le Pen qui aurait levé le lièvre, en fait un de ces arguments qui ne sert qu’à interdire de penser par diabolisation, alors qu’en réalité, c’est un reportage d’Envoyé spécial, auquel on doit rendre grâce, qui le fit. Il est vrai qu’il est bien difficile de regarder la réalité en face lorsque l’on a pour fond de commerce cette bienpensance qui va de la « gauche socialiste » à l’islamo-gauchisme. Ratisser large mérite sans doute, en ce temps des démagogues, quelques concessions…

Un scandale incroyable incroyablement minimisé qui met en cause la laïcité

Pour lui, donc, le scandale du halal serait un problème négligeable, insignifiant, avec l’écho en creux à cet euphémisme, que seuls les xénophobes et les demeurés s’y arrêteraient. On apprenait pourtant la semaine dernière, par un rapport confidentiel commandé par le ministère de l’agriculture lui-même, dont les résultats étaient relayés par l’hebdomadaire Le Point, que c’étaient 51% de la viande provenant d'animaux abattus en France qui l'étaient selon le rite musulman ou juif, sachant que pour ce dernier cela ne concerne qu’une infime minorité de cette activité. Puisque la consommation de viande halal en tant que telle, étiquetée, ne représente que 7% de la viande abattue en France, il y a 44% de viande essentiellement halal qui est vendue sans que le consommateur-citoyen qui l’achète le sache.

On le sait aujourd’hui, on paie dans la viande halal anonymée, donc à notre insu, le coût d’un sacrificateur certifié par la mosquée de Paris, de Lyon ou d’Evry, contre monnaie sonnante et trébuchante et de plus employé directement par elles. Les mosquées sont garantes d’exigences religieuses pour le respect desquelles elles nomment des « sacrificateurs contrôleur en abattoir », relativement à un marché énorme.

N’est-ce pas trahir la cause de la laïcité que de refuser de voir le problème gravissime posé ici, qui fait fracture avec nos institutions, les droits et libertés de chaque citoyen puisqu’il y est inscrit d’imprescriptible le choix d’avoir une religion ou pas, la liberté de conscience, et donc de n’être malgré soi assigné à aucun culte ?

Etre ainsi manipulé, instrumentalisé en étant bafoué dans ce qu’il y a de plus fondamental dans l’ordre des droits de l’homme cela ne le fait pas broncher ! Circulez, il n’y a rien à voir… Par cette attitude il relaye toute une frange de l’extrême gauche qui met en accusation systématiquement les laïques, qui défendent eux des principes intangibles qui ne sauraient subir le moindre compromis, de défendre les thèses de l’extrême droite ou tout du moins de faire son jeu ou encore de verser dans l’islamophobie.

L’exigence d’une moralisation de cette filière en répondant au droit de savoir du consommateur-citoyen

D’ailleurs, cette filière de l’abatage devrait être moins obsédée par le profit et plus pointilleuse sur la qualité et le respect des normes sanitaire ici, sachant que, lorque l’animal est abattu sans étourdissement cela lève le protocole habituel dans ce domaine, alors que dans le cas de la viande halal on coupe les artères en même temps les vicères avec des risques bactériens connus.

On parle de sommes inquiétantes s’agissant ce que ce trafic, incroyablement légal qui est un véritable hold-up, rapporte aux mosquées concernées. On a le droit de savoir et il faut qu’on le sache, et que cela s’arrête, car il en va de nos droits les plus élémentaires qui se voient ici bafoués. Nous mangeons tous à un moment ou à un autre de la viande halal sans le savoir et payons dans le prix du produit un denier au culte musulman, une dime à notre insu. Comment est-ce donc possible !

Oui, la question de savoir si le fait d’acheter de la viande halal sans le savoir contribue au financement des mosquées, est un devoir de la Nation à moins que l’on rêve lorsque l’on se rapelle qu’il y a dans ce pays eu la séparation des Eglises et de l’Etat, que notre République est laïque, comme le dit l’article premier de notre Constitution.

Mais mettre en cause l’islam, dénoncer un fait vrai qui devrait capter tout l’intérêt des laïques de tous bords politiques confondus, c’est aux yeux de beaucoup de notre classe politique dont Monsieur Mélenchon, dans le droit fil de la biepensance, faire acte de rejet de l’autre, de sa culture, de son identité. Pourquoi cette réaction ?

De l’icône du musulman à celle de l’immigré, une idéologie qui ne rend service à personne

Parce que c’est s’attaquer à ce qui est à leurs yeux impardonnable, à un tabou, celui de l’immigré, pas de l’immigré réel mais d’une idéologie, de cette nouvelle icône véritable fabrique de la bonne conscience de ceux qui en le défendant se lavent de tout le reste. La France demeure une terre d’accueil, la seconde au monde pour les demandeurs d’asile et l’une des toutes premières destinations de l’immigration tout court, et ce n’est pas cela qui est remis en cause ici. Mais bien au contraire, il s’agit de faire respecter des droits qui sont ceux aussi des immigrés et particulièremet des musulmans, afin qu’eux aussi aient le droit de choisir et de ne pas être assignés à une conception du culte plus ou moins conservatrice, intégriste, qui ne soit pas la leur, ou de pouvoir changer en toute liberté de religion s’ils le souhaitent.

Faire cet amalgame qui met en procès des laïques sincères pour empêcher de révéler des vérités gravissismes qui mettent en cause notre liberté, c’est tout simplement soutenir un islam conservateur qui nuit aux musulmans, c’est nourrir le délit de blasphème, car c’est renforcer l’impossiblité de critiquer cette religion et les pratiques de ceux qui la représentent en en renforçant la caractère sacré, tabou, intouchable. Et ce, alors que l’islam communautaire est largement inffluencée par l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), communautariste, qui domine le Conseil Français du Culte Musulman, avec en droit fil, des Tunisiens de France qui on voté massivement pour l’élection des islamistes en Tunisie. C’est un cadeau empoisoné aux musulmans eux-mêmes en poussant dans le sens de les livrer à l’islamisation et au rejet de l’intégration.

Remise en cause en France du droit de changer de religion pour les musulmans : à quand la dénonciation de ce fait par le candidat Mélenchon ?

Pourquoi celui qui se présente comme le candidat de la gauche radicale et champion de la laïcité ne parle-t-il pas de ce qui fait, de façon plus qu’inquiétante, référence pour ceux qui ont la responsabilité de représenter les musulmans de France, tel que le texte qui suit le reftète : « Il est légitime qu’une religion combatte le renoncement à la foi. La perte de la foi est la fin de la religion, et la religion doit s’armer contre ce renoncement qu’elle analyse, pour le fidèle, comme un égarement, et pour elle, comme un péril. Une religion peut ainsi mettre en garde les fidèles contre l’affaiblissement de leurs pratiques religieuses. Le dogme peut également fulminer les sanctions les plus rigoureuses , visant à l’intériorisation du principe de fidèlité (…) le droit est sans prise sur la foi. »

Voilà une déclaration qui télescope un des droits fondamentaux inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (article 18), celui relatif à la liberté de changer de religion,qu’on pourrait penser être le fait d’une déclaration de l’un des pires intégristes islamiques. Il n’en est ren. C’est un extrait du livre de chevet des imams de France, fait par les avocats de la mosquée de Paris, réputée progressiste, et de celle de Lyon (1), qui dans un manuel de droit à destination des musulmans et particulièrement de ses activistes qui travaillent à gagner toujours plus sur l’espace commun leur religion, donnent des conseils dans cet état d’esprit, sur tous les plans, ou comment par toutes les aspérités de la société française faire avancer la loi divine contre le droit commun ! 

Ce dont il s’agit ici, c’est de l’assignation militante de plus en plus de musulmans malgré eux à une lecture littéral et conservatrice du coran, qui est une véritable catastrophe et une bombe à retardement non seulement pour la société française mais pourquoi le cacher, pour tous ceux qui sont attachés à l’Etat de Droit. C’est-à-dire à la liberté que confère une séparation des pouvoirs qui est un acquis majeur de l’histoire des Etats nations modernes, qu’aucun pays arabo-musuman n’a jusqu’alors acquis réellement. La Tunisie, de Ben Ali à aujourd’hui, a dans le premier article de sa Constitution que la religion des Tunisiens est l’islam, même si une tentative de ne pas laisser le droit de la famille à la religion a été bien réel dans ce pays, ses acquis laïques sont gravement menacée, dans un silence assourdissant des médias et de la classe politique française !

Il faut une commission d’enquête pour avoir la réalité de l’ampleur du problème et y remédier.

Viande halal, prières collectives de rue, extension du port du voile, piscine ouverte uniquement aux femmes, interdiction pour une femme musulmane d’une consultation par un médecin homme, assignation au carré musulman pour des personnes d’origine arabo-musulmane ne l’ayant pas souhaité, procès contre des caricatures de mahomet, financement public des mosquées, dévelopement de salles de prières dans l’entreprise… l’islam organisé ne cesse de vouloir absorber tout ce qu’il peut, au nom de la vérité donné d’un dieu et de la soumission à lui (al-islâm qui signifie : soumission). Se soumettre à un dieu peut être une démarche propre à un individu et qui ne regarde que lui, si cela n’a pas d’incidence sur les droits d’autrui. Mais ici, il en va tout autrement, car, en voulant imposer dans l’espace commun cette référence à travers le développement de revendications communautaires en augmentation permanente, on en vient à mettre en péril le droit de chacun à être respecté dans ses droits, égalitairement précisément, car c’est bien d’une non reconnaisance des droits et libertés donnés par le droit ordinaire d’où vient cette volonté d’imposer l’islam aux autres, c’est là que le bas blesse. Voilà pourquoi la vigilance est de rigueur.

Il faut qu’une commission d’enquête soit nommée avec pour mission de rendre public un état des lieux en la matière, c’est essentiel pour rendre confiance au consommateur comme au citoyen, car nous touchons là, à la mise en cause d’un droit tout a fait fondamental, celui de ne pas être assigné à une religion sans l’avoir choisi, ce qui constitue un véritable viol de la liberté de conscience.

Dans l’attente qu’elle rende son rapport et que des décisions de fond puissent être proposées, il faut immédiatement appliquer le principe du droit européen qui prévoit l’étiquetage systématique de l’origine et donc la traçabilité de la viande à commencer par son mode d’abatage.

Un islam de la modernité est possible, qui passe par l’aider à épouser l’Etat de droit

Si l’on veut qu’émerge un islam de la modernité qui se revendique de l’être contre toutes les dérives d’une loi divine se concevant comme au-dessus des lois des hommes, des droits de l’homme, il faut sortir de cette bienpensance qui est le fond de commerce de trop de responsables politiques qui s’écartent de l’universalisme et de la défense de l’Etat de droit au nom du droit à la différence, de l’égalité de traitement des religions qui n’est nulle part dans nos institutions, bien au contraire. Il faut aider les musulmans de France à épouser sans ambiguïté l’Etat de droit en menant une lutte sans complaisance contre le mouvement d’islamisation entamé depuis des années en France par un islam conservateur tourné contre les libertés. Résoudre la question soulevée par le scandale du halal en fait intégralement partie.

L’islam de France tel qu’il se dessine est-il un grave problème que Mélenchon refuse de voir ou le dire est-ce de l’islamophobie ?

1 – Droit et religion musulmane, Chems-eddine Hafiz, avocat de la Grande mosquée de Paris et Gilles Devers, avocat de la Grande mosquée de Lyon, Dalloz, 2005, page 35.

Guylain Chevrier, historien.


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