Mélenchon : le courage politique qui paie !
par syd93
samedi 17 mars 2012
Finalement, il n’y a que deux manières de faire de la politique :
- se battre pour ses idées, les diffuser, éduquer, convaincre, et finalement prendre des risques et ainsi faire preuve de courage,
- ou bien calculer des part de marchés à gagner en ne prenant pas le risque de perdre celles déjà acquises.
Lorsqu’en plein meeting il déclare que la gauche est de retour, qu’il faut avoir peur d’elle quand on est ultra riche. Lorsqu’en plein meeting il qualifie le F Haine et ses dirigeants de vermines fascistes qui agissent comme les chiens de garde d’un capitalisme dévastateur, il éduque, il convainc, il prend des risques, il fait preuve de courage politique. Il n’y a alors plus aucun doute aux yeux des Français. Il est celui qui marque des points dans cette campagne présidentielle, loin devant tous ses concurrents selon une étude Sofres du jour. En clair, il a le courage d’affirmer les idées du Front de Gauche, sans calcul, sans arithmétique, simplement pour ramener à la politique ceux qui la fuient. Comment ? En faisant de l’éducation, sans dévier, sans renoncer, en affirmant chaque jour les valeurs d’une gauche qui est désormais de retour en France.
Entendre à l’inverse, un François Hollande vouloir taxer les hauts revenus à 75% parce que la poussée populaire de gauche est forte n’est qu’un calcul. Déclarer le lendemain qu’il n’a rien contre les riches, c’est chercher à ménager une part de marché potentielle. Puis finir par affirmer que cette taxe (donc ce n’est plus une tranche d’impôt) sera transitoire le temps de la crise, c’est refuser de prendre le risque de froisser l’électeur centriste qui serait un consommateur potentiel du bulletin Hollande. La conséquence, c’est que les Français ne comprennent plus, n’adhèrent plus et le critiquent sévèrement pour son manque d’obstination et son absence de prise de risque. Aussi, toujours selon cette étude de la Sofres, il perd 11 points de crédibilité.
Mais comme toujours avec les sociaux libéraux, la baisse de leur champion est la conséquence de la dispersion des voix à gauche, comme la dispersion d’un nuage de points sur un graphique statistique. Et les appels au vote utile reprennent de plus bel, en dépit du fait que jamais depuis des décennies le nombre de candidats de gauche à une élection présidentielle n’aura été aussi faible.
Alors que la raison principale de cette reculade, qui met en danger toute la gauche, et dont les sociaux libéraux devront assumer toute la responsabilité en cas de défaite, incombe d’abord aux sociaux libéraux eux mêmes. Leurs peurs, leurs calculs de petits marketeurs, leurs craintes de froisser Pierre au profit de Paul finit par leur faire dire tout et son contraire à la fois. Un jour ils veulent taxer les riches, le lendemain ils s’abstiennent sur le MES et le surlendemain ils déclament partout que les riches sont leurs amis. Allez y comprendre quelque chose.
Alors que le Front de Gauche et son porte voix, Jean-Luc Mélenchon, ne dévient pas, s’arment de patience et de courage, éduquent et n’hésitent pas à désigner l’adversaire de droite et d’extrême droite. Ils progressent et offrent à toute la gauche une réserve de voix inespérées. Ils progressent tellement qu’ils se font attaquer désormais par tous les chiens de garde du capital et de la petite notabilité bourgeoise qui craint pour ses petits intérêts.
Car en politique, il y a toujours un adversaire. Le nier ou chercher à le ménager par crainte de paraître trop radical ça finit toujours par redonner l’avantage à votre adversaire ! Hollande, et tout ses conseillers sociaux libéraux, Valls en tête suivi d’un Sapin affaiblissent finalement la gauche, rendant désormais crédible une victoire de Nicolas Sarkozy.
Alors, la seule intention de vote utile qui rendra le courage aux sociaux libéraux d’affronter l’adversaire de droite, parce que l’arithmétique rendra l’équation imparable et qu’ils n’entendent décidément que cet argument algébrique est de porter au plus haut le Front de Gauche et son porte voix, Jean-Luc Mélenchon.
Finalement, en politique, le courage paie bien plus que le marketing.
Sydne93