Ministère de l’Immigration : l’exemple du Québec

par Elevons le débat !
jeudi 15 mars 2007

Nicolas Sarkozy a soulevé la polémique en proposant un « ministère de l’immigration et de l’identité française ». Il semble s’être inspiré du « ministère de l’immigration et des communautés culturelles » du Québec. Qu’en est-il réellement ?

Ce ministère québécois a pour objectif de « contribuer au développement et à la prospérité du Québec en faisant en sorte que les personnes immigrantes et les membres des communautés culturelles participent pleinement à la société québécoise et que les relations interculturelles soient harmonieuses ».

Il remplit ces fonctions en coopération avec le « ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada ».

Les missions du MICC sont au nombre de quatre : 1-Promouvoir l’immigration au Québec ; 2-Sélectionner des personnes immigrantes ; 3-Faciliter l’intégration des nouveaux arrivants ; 4-Favoriser une société ouverte au pluralisme et propice au rapprochement interculturel.

En définitive, le MICC organise une politique d’immigration restrictive selon la règle nouvelle du « moins de quantités, plus de qualité ».

A ce titre, l’action du MICC représente un modèle pour le ministère de l’Immigration et de l’Identité française proposé par Nicolas Sarkozy.

D’ailleurs, les choix du MICC ne sont pas seulement compatibles avec les prises de position du candidat de l’UMP : la terminologie employée par ce ministère peut être qualifié de « caméléon ».

Faisant preuve de beaucoup de nuances et de circonspection et usant de concepts idéologiquement neutres, les termes employés par les documents du ministère semblent répondre pleinement aux attentes actuelles des Français.

Exemples :

a-Les documents du MICC parlent de « francisation », concept fort de sens, mais quelque peu délicat à employer en France.

b-L’idée de « sélectionner les ressortissants étrangers en fonction des besoins et de la capacité d’accueil » est récurrente.

c-Le ministère cherche à garantir « l’intégration civique et économique » des migrants, question centrale du débat en France.

d-« L’amélioration des relations interculturelles et le soutien de la cohésion sociale » sont au cœur de nombreux projets du ministère, comme de nombreux projets de loi gouvernementaux récents et peu contestés.

e-L’idée de « considérer les différences et les spécificités » nourrit les documents du ministère : une position qui fait écho aux projets de la gauche française. Certains documents internes à l’attention des employés du ministère appellent d’ailleurs à « agir sans discrimination sachant que la diversité contribue à l’épanouissement de l’organisation et de la société québécoise ».

Enfin, idée innovante et tout à susceptible d’être adaptée par la gauche comme la droite française, le MICC aide de nombreuses associations « souhaitant contribuer à l’accueil des immigrants et à leur insertion » à travers des programmes tels que le « Programme d’accompagnement des nouveaux arrivants (PANA) » ou le « Programme d’appui aux relations civiques et interculturelles (PARCI) ».


Lire l'article complet, et les commentaires