Mobilisation contre le verrouillage de la présidentielle

par Laurent Herblay
lundi 4 avril 2016

C’est un sujet préoccupant, dont les racines viennent de l’instauration de la bien mal nommée règle dite de l’équité pour la campagne de 2012. En décembre, le gouvernement a lancé une réforme des modalités de campagne de la présidentielle, votée il y a quelques jours. Un projet scandaleux auquel il faut s’opposer, en signant, par exemple, la pétition initiée par le Comité Orwell.

 
De la démocratie à l’oligarchie ?
 
Je serais curieux de savoir comment serait traitée une telle réforme en Russie ou en Hongrie. Les hiérarques du PS et des Républicains, notamment les premiers, ne dénonceraient-ils pas le caractère autoritaire, voir même dictatorial de ces dirigeants qui réduisent le temps de parole de l’opposition pendant la campagne des présidentielles, des entraves à la vie démocratique. Cela, c’est ce que le PS, et les Républicains, qui laissent faire, ont voté il y a quelques jours. Alors déjà qu’en 2012, avant le début de la campagne officielle, la règle de l’équité avait remplacé celle de l’équité, moyen pour les médias de réduire le temps de parole des petits candidats à leur score dans les sondages, le moyen d’instaurer une rente de situation aux partis dominants, en réalité, le bâillonnement de ces petits candidats.
 
En 2016, les députés ont voté un projet qui va encore plus loin, en réduisant plus encore la période d’égalité de temps de parole, réduite à sa plus simple expression. Comme l’écrit le Comité Orwell, « cinq semaines de débat à la loyale, cinq semaines de délibération pluraliste sur les 260 que compte un quinquennat, cela peut paraître bien peu à tous ceux qui aiment le combat des idées. C’est encore trop pour la coalition d’intérêts politiques et privés qui a inspiré la proposition de loi ‘de modernisation de l’élection présidentielle’, votée en première lecture en catimini et dans un hémicycle désert le 24 mars », le tout « sans aucun débat public, ni consensus politique (…) en réalité, médias audiovisuels, sondeurs et ‘grands partis’ se sont entendus pour réduire à 12 jours le temps du débat présidentiel  ».
 
Pour le comité Orwell : « le pire, c’est que pendant ces douze jours, la répartition du temps de parole des candidats serait fondée sur les précédents résultats aux élections, les moyens mis en œuvre pour la campagne et les prédictions des sondages ! Le système favorisera donc les partis sortants les plus riches (grâce à l’argent public) (…) L’égalité stricte du temps de parole pendant 5 semaines est un garde-fou démocratique, qui doit rétablir la balance entre les candidats sortants, déjà connus, qui disposent d’avantages politiques et financiers et des candidats nouveaux, indépendants (…) cette insistance à favoriser les sortants, est un étouffoir d’espérance, c’est un moyen de figer la vie politique en partant du principe que demain doit ressembler à aujourd’hui ».
 

Voilà pourquoi, après l’avoir signée, je vous invite à signer la pétition du comité Orwell pour défendre notre démocratie de ce nouveau mauvais coup porté par le PS, avec la complicité coupable des Républicains, les deux cherchant à affaiblilr toute candidature qui pourrait leur prendre des voix en 2017 et leur barrer la porte du second tour de l’élection présidentielle.

 


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