Monsieur le Premier ministre : Un choc de solidarité !
par Pelletier Jean
mardi 1er avril 2014
Les expulsions pour loyers impayés reprennent depuis ce mardi 1er avril matin 6 heures, voilà un beau sujet que François Hollande et son nouveau premier ministre pourraient prendre à bras le corps. Ils sont à la recherche d’un marqueur à gauche pour compenser leur politique économique, il est tout trouvé.
C’est le printemps, pas pour tout le monde, d’une part les SDF sont en train d’être remis à la rue, pendant que les familles les plus démunies reprennent peur face à leurs loyers impayés et les prochaines menaces d’expulsions. Ce ne sont pas moins de 34 associations, qui réunies dans un collectif, dénoncent cette situation. On y retrouve la Croix Rouge, La Fondation Abbé Pierre, l’Armée du salut, la fédération de l’entraide protestante et la coordination nationale des professionnels de l’urgence sociale.
Ils dénoncent à juste titre le fait que la 5ième puissance mondiale ne réagisse pas à cette situation d’urgence intolérable. Mourir dans la rue, c’est encore le cas aujourd’hui, et nombreuses sont les familles aux revenus les plus modestes qui ne trouvent pas à se loger décemment.
Il faut les incendies meurtriers de quelques immeubles investis par les marchands de sommeil, pour réveiller les bonnes consciences le temps d’un ou deux journaux télévisés. Puis plus rien …
Au moment où le Président de la république réitère ses propos sur le choc de compétitivité et la nécessite de redonner du punch aux entreprises, il ferait bien pour sa crédibilité auprès de la gauche qui l’a élue, d’écouter Christophe Robert, le porte parole de ce collectif, qui a des mots justes et percutants : « la lutte contre la précarité et l’exclusion attend aussi qu’on parle autant de ce combat que de la compétitivité et appelle aussi un choc de solidarité. »
Il est temps que le gouvernement prenne des mesures, et pour commencer, décide immédiatement d’un moratoire sur les expulsions pour loyers impayés.
La loi Dalo (Droit au logement opposable) est un leurre … et ne protège en rien les exclus de la vie… En effet, ce sont les accidentés de la vie (maladie, décès, chômage, séparation) qui sont les plus exposés. La Confédération national du Logement relève que seul 2,5 % des loyers représentent des impayés. S’ils sont la conséquence de situations précaires, ils le sont aussi en raison de loyers trop élevés et la pénurie de logements sociaux.
De son côté la Fondation Abbé Pierre relève qu’en dix ans les décisions judiciaires d’expulsions pour impayés ont augmenté de 37 %, elles ont été de 115 000 en 2012. Elles se sont traduites par une expulsion physique orchestrée par les forces de l’ordre pour 13 000 cas !
Bref, quant on connaît les scandales de logements sociaux attribués à Paris à des personnes qui n’en n’ont pas besoin on ne peut qu’exprimer une saine colère et interpeller vivement le nouveau premier ministre Manuel Valls.
Le collectif s’est dit « enfumé » par le gouvernement qui n’a pas respecté ses promesses. Il faut proclamer « l’urgence sociale » à tout prix.