Moscovici, bouffon de Bruxelles

par Laurent Herblay
jeudi 16 novembre 2017

Et si Pierre Moscovici était un des concentrés les plus purs de tout ce qui ne va pas dans nos élites ? Déjà, il était totalement ubuesque de nommer commissaire à l’économie un homme au bilan national si piteux, un délinquant chargé de faire la sécurité… Et voilà qu’il saisit les dernières révélations sur les parasites fiscaux pour faire une déclaration ridicule, démontrant plus encore sa vacuité.

 

« Ce monde de l’évasion fiscale qui apparaît, soudain »
 
Avant tout, il faut rappeler le caractère profondément ridicule et arbitraire de sa nomination au poste de commissaire européen en charge de l’économie. Devenu ministre en 2012, il avait osé construire un budget 2013 permettant d’atteindre un déficit public de 3% du PIB. Puis, devant le désastre provoqué par sa politique, en 2013, il avait repoussé cet objectif à 2015. Et quelques semaines avant son départ pour Bruxelles, Michel Sapin avait été contraint de reconnaître que cet objectif ne serait pas tenu. Pourtant, tout ceci n’a pas empêché la France et l’UE de lui confier la supervision des budgets nationaux, sujet très sensible avec tous les traités sur le sujet (TSCG, two pack, six pack).
 
Coralie Delaume a réagi avec un papier bien senti au stupéfiant tweet du commissaire : « Les révélations des #ParadisePapers sont vertigineuses. Le monde opaque de l’évasion fiscale apparaît soudain au grand jour  ». Les mots ont un sens et écrire benoîtement que « le monde opaque de l’évasion fiscale apparaît soudain au grand jour  » atteint un sacré sommet d’hypocrisie et de ridicule. Coralie Delaume a exhumé sa réaction aux papiers du Panama et rappelle aussi qu’il y a eu les Luxleaks, dont son patron pourrait bien avoir été le chorégraphe en chef de 1995 à 2013. On pourrait ajouter les Swissleaks ou les différentes affaires fiscales que traitent ses services, comme Apple.
 
 
Marianne rappelle aussi les révélations autour de la banque suisse UBS en 2008, qui avait suscité de vives réactions des dirigeants politiques, qui avaient alors annoncé que les choses changeraient, et après que le G20 ait mis au point une liste, Nicolas Sarkozy s’était permis de dire en 2009, que « les paradis fiscaux, c’est terminé ». On peut aussi penser au rapport de Nicolas Dupont-Aignan et Alain Bocquet en 2013. Bref, cela fait bientôt dix ans que le sujet nourrit les unes de tous les médias régulièrement. Il faut quand même une sacrée malhonnêteté pour dire que ce monde « apparaît soudain au grand jour  », alors qu’il est à la une des journaux du monde entier depuis près d’une décennie !
 
Le commissaire a même cru bon répondre sur les réseaux sociaux en parlant de « mauvais procès  » et en disant : « 5 ans que je lutte contre l’évasion fiscale  ». D’abord, le moins que l’on puisse dire est que son combat est totalement inefficace. Ensuite, n’y aurait-il pas une contradiction profonde à dire que ce monde « apparaît soudain  » tout en affirmant qu’il lutte contre depuis qu’il est entré à Bercy, puis devenu commissaire ? Ce faisant, il ne fait que confirmer l’exagération crasse des propos de son tweet. Mais plutôt que l’admettre, il jette un nuage de fumée, comme il le faisait déjà quand il recevait des blogueurs à Bercy en 2012, en refusant de véritablement répondre aux questions.
 
 
Non seulement Pierre Moscovici mène de mauvaises politiques qui ne marchent pas (le passage du déficit de la France sous les 3% aura pris 4 ans de plus), mais à l’absence de fond, il ajoute une légèreté effarante sur la forme en se répandant sur les réseaux sociaux de manière ridicule et caricaturale. Quelle honte qu’un tel personnage ait de telles responsabilités !

Lire l'article complet, et les commentaires