Municipales : l’extraordinaire barouf sur les scores du FN
par Laurent Herblay
mardi 25 mars 2014
Incroyable poussée, passage du bipartisme au tripartisme : la principale nouvelle du premier tour des municipales semble être la percée du FN. Surprise, quand on examine les résultats nationaux, le parti de la famille Le Pen dépasse seulement 4% des voix ! Une incroyable déformation de la réalité…
En effet, même si les scores de quelques villes sont impressionnants, il faut relativiser sa percée. Il faut rappeler ici qu’il ne rassemble qu’un peu plus de 4% des voix exprimées, environ 4 fois moins que le PS et l’UMP. Certes, le FN n’était pas présent partout, mais cet état de fait est aussi révélateur de ses faiblesses intrinsèques et il est juste revenu à son niveau de 1995. Mieux, étant donné que l’abstention a dépassé 38% dimanche, cela signifie que moins de 3% des citoyens en capacité de voter ont porté leur choix sur le parti de la famille Le Pen. Rappelons qu’en 2012, à la présidentielle, il avait réuni 17,9% des suffrages exprimés, et donc plus de 14% des citoyens en capacité de voter…
Evoquer un 21 avril municipal comme le fait le Monde est ridicule. Le FN n’a pas éliminé le PS du second tour à Paris ou à Lyon, même s’il l’a repoussé en troisième position à Marseille. Certes, ses résultats sont en hausse, mais ils restent marginaux dans un contexte très favorable avec une majorité et un premier parti d’opposition peu populaires. Et s’il s’agissait plus d’une sanction que d’un enracinement ?