Nicolas Dupont-Aignan fera-t-il éternellement cavalier seul ?

par Jean Lannes
mardi 28 juin 2011

Depuis plusieurs mois maintenant, à longueur d’émissions et de communiqués, Nicolas Dupont-Aignan ressasse inlassablement le même discours, répétitif à l’excès. Lundi 13 juin sur le plateau du Guillaume Durand, il remettait ça : « Le Front National est un parti qui fait commerce de la division des Français. Moi je pense que pour redresser la France, il faut rassembler tous les Français, d’où qu’ils viennent et quelle que soit la couleur de leur peau ».

Un discours des plus simplistes, démagogiques et banals… mais qu’espérer de mieux ? Etant donné qu’il se trouve complètement sur la même ligne que Marine Le Pen, c’est une évidence, il fallait bien trouver une réplique passe-partout afin de s’en dissocier. Voyez par vous-mêmes, vérifiez. Voilà maintenant plusieurs mois que NDA use cette formule jusqu’à la corde. Nicolas Dupont-Aignan croit en ses chances de second tour, et c’est d’ailleurs bien le seul.

Alors qu’il serait bien plus efficace au sein d’un front patriotique prometteur, le député de l’Essone, ex-UMP, continue à s’entêter sur la route de la solitude. Si, d’après lui, Marine Le Pen s’amuse à diviser les Français, une chose est sûre, lui participe de la division des patriotes. Car soyons réalistes : quand la présidente du Front National tourne autour de 20% d’intentions de votes, NDA lui flirte au mieux avec les 2%. Comment avoir vraiment foi en ses chances, dans ce genre de situation, sans mentir éhontément ?

Face au mondialisme forcené, la résolution d’un front patriotique français serait sans doute une idée intéressante, voire essentielle. Il y a quelques semaines, Paul-Marie Couteaux, président du RIF, avait déjà lancé un appel à un rassemblement du camp national, aux côté du FN notamment, parti le plus important en la matière. « La perspective d’un grand parti des patriotes est crédible » déclarait-il encore récemment sur Enquête&Débat. Et de rajouter : « Le FN veut le pouvoir, mais il ne peut y arriver seul. (…) Avec cette alliance, on ne serait plus dans le jeu des petits partis, avec 1 ou 2%, mais 5, 10, 20% voire 50% ».



Un front patriotique, la meilleure solution

Malheureusement, ces projets intéressants sont compromis par l’inlassable division qui demeure dans le camp national. Certains consacrent la majeure partie de leur énergie à attaquer leurs camarades de combat, d’autres, comme Nicolas Dupont-Aignan, préfèrent faire cavalier seul. Certains font même les deux, comme François Asselineau (UPR). Cette dissonance et cette rivalité dessert totalement la cause commune qui unit ces responsables et leurs électeurs.

Désormais, la présence du président de Debout la République au second tour étant fort peu probable, toute la question est de savoir s’il se ralliera au grand rassemblement à ce moment là. Ses semblants de reniement actuels peuvent se comprendre, et ce n’est pas un drame - plutôt que de servir à l’union du camp national, il servira, dans un premier temps, à l’explosion de l’UMP. Mais pour ce qui est du second tour ? Aura-t-il l’honnêteté et le courage de démarrer une stratégie efficace aux côtés des gens qui partagent ses idées, aussi diabolisés soient-ils ? Fait-il tant attention aux regards et jugements des énarques du système, ses anciens amis ?

Selon un récent sondage Harris Interractive1, 64% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon seraient prêt à voter Marine Le Pen au second tour s’ils allaient aux urnes ce jour là. A l’image de ces chiffres venant définitivement confirmer l’imposture du clivage gauche-droite, on constate que les électeurs sont là, que les gens qui aiment leur pays sont de plus en plus nombreux et conscients. Les troupes sont prêtes à être mobilisées, encore faut-il que les généraux parviennent à s’entendre.

Christopher Lings ( Le brévaire des patriotes )

 


Sources : I>Télé, E&D, Les Inrocks


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