Nicolas Hulot - Une énergie verte récupérable par le PS ?

par gruni
mardi 14 juin 2016

Le côté procrastinateur de Nicolas Hulot n'est peut-être comme il le prétend qu'une longue réflexion. De la peur aussi... "Oui, cela trouble vos nuits, perturbe votre vie familiale". Même s'il doit y penser tous les matins en se rasant.

L'exercice de la fonction de Président "relève du cauchemar" selon l'écologiste. Pourtant Hulot n'a rien à craindre puisque, sauf tsunami politique, il ne sera jamais élu président de la République. Bien sûr il prendra de mauvais coups, et alors. Nicolas Hulot n'aurait-il pas de tripes, ne serait-il qu'un bisounours vert récupérable par le PS au deuxième tour de la présidentielle ?

Ses vrais amis lui disent des "vérités désagréables bonnes à entendre". Qu'il va se faire "abîmer", qu'il "sous-estime la charge que cela représente" ou qu'il n'est pas "à la hauteur", qu'il risque de "favoriser un autre candidat".

Ou se faire récupérer ! À ce sujet le message envoyé à Hulot par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis est clair comme de l'eau de roche. Le PS se dit « prêt à discuter » avec lui. Puisque de toute façon Europe Écologie-Les Verts est "en voie de décomposition" et "dans des difficultés financières abyssales, ils n'ont pas les 500 signatures".

Dans son long entretien sur Libération vous aurez même droit à une petite séquence émotion digne de l'animateur télévision...

"C’est curieux. Aujourd’hui, je ne peux pas faire un pas sans que des gens, presque les larmes aux yeux, me poussent à être candidat… A moins d’être insensible, méprisant, cynique, cela vous touche. Et cela vous fait peur. Je n’ai pas envie de décevoir ces gens-là."

De là à en conclure que M. Hulot est un homme trop sensible pour se jeter dans la fosse aux serpents, une brebis égarée dans une meute de loups, il n'y a qu'un pas. Faut-il rappeler son échec à la primaire EELV de 2012 où selon lui, il était "déterminé" à y aller. Ce qui n'était pas vraiment flagrant, mais l'homme d'hier n'est plus celui d'aujourd'hui. Nicolas Hulot ne veut plus des mêmes recettes et souhaite un "débat en 2017 "autour d’un nouveau modèle de société, où les solutions et les citoyens sont au cœur".

S'affranchir de tout appareil politique et compter sur la démocratie participative.

Faire de la politique autrement, le modèle suisse le fait rêver. Car d'après Hulot, "il n'y a pas une défiance définitive à l’égard des partis mais une désillusion absolue sur la pratique de la politique telle qu’elle s’exerce aujourd’hui". Et puis comment gouverner un pays "Tant que l’opposition épuisera son énergie à mettre en difficulté la majorité, notre pays restera dans une forme d’inaptitude à la réforme". 

En fait, Nicolas Hulot serait "pour un mandat présidentiel plus long, non renouvelable", avec un citoyen qui aurait son mot à dire. Il "imagine une troisième chambre, le CESE [Conseil économique, social et environnemental] un lieu où la conscience précède la science, où seraient associés des experts, des sages, des élus et des citoyens tirés au sort. Elle aurait un droit de veto suspensif sur toute mesure législative qui mettrait en cause le long terme". 

Les Français sont coresponsables de l'échec de Hollande

Voilà qui sera plus dur à faire avaler aux électeurs de François Hollande. Ne les entendez-vous pas déjà crier qu'ils n'y peuvent rien si le Président qu'ils ont élu est mauvais.

Tenez-vous bien, car si les Français sont déçus par leur Président, Nicolas Hulot n'a rien à lui reprocher dans sa relation personnelle avec lui. Mais les électeurs devraient aussi faire leur propre auto-critique. Ils ont voté "pour un homme, pour certains par défaut, mais nous ne nous sommes pas trop souciés de savoir si les conditions étaient remplies pour que les promesses soient tenues. Je voudrais que les Français soient plus exigeants et cessent de penser qu’une seule personne va pouvoir sortir la France de l’ornière"

Autant vous dire qu'avec de tels propos, Nicolas Hulot ne va se faire que des amis dans la France insoumise ou pour chaque Français c'est toujours la faute des autres si ça va mal, jamais la sienne. 

Nicolas Hulot décidera à l'automne ou peut-être avant s'il doit se présenter à l'élection présidentielle.

L'intégralité de l'interview de Nicolas Hulot est à lire sur le site de Libération


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