Nicolas Sarkozy est-il responsable du « chaos » et de « la fracture morale et politique » de l’UMP ?

par menou69
mercredi 28 novembre 2012

Nicolas Sarkozy depuis sa défaite a agi beaucoup plus qu'on ne le dit et beaucoup plus qu'on ne le croit.

Il faut dire que dans son discours de "départ", ce dernier s'est laissé une porte ouverte ; et, en politique, on sait qu'un "au revoir" ne veut pas dire "adieu". Aussi, l'effacement de l'ancien Président doit-il être lu comme une stratégie qui, sans attester d'un souhait de revenir au premier plan, correspond incontestablement au désir de reconstruire une image ?

Invisible médiatiquement et pourtant à la manoeuvre, il a tout verrouillé, et a continué à voir les uns et a désavoué les autres. Doutant de ses chances de retour mais surtout ne bloquant aucune porte, il est conscient qu'il est mal aimé des Français mais adulé par les militants. Toujours sûr de lui, mais pas des autres, il concède avoir été vaincu par la crise, mais ne reconnaît pas ses erreurs.

De plus en maintenant sa ligne de campagne : la ligne Buisson, il en a favorisé l’ancrage au sein de l’UMP. Jean-François Copé lors de sa campagne interne a repris le poison de la " droite extrême" instillé par ce dernier au cours de sa campagne présidentielle et la transformé en "droite décumplexée". Le 18 novembre la motion de la "Droite forte", qui représente cette ligne Buisson en tous points, a raflé près de 28 % des suffrages et a devancé toutes les autres motions. Un vrai coup de maître pour Sarkozy, par contre il a provoqué une fracture morale au sein de l'UMP.

Ensuite en ne choisisant pas un dauphin pour sa succession et en refusant de choisir entre les deux prétendants à la présidence de l'UMP, et aussi en ne démentant pas le lien singulier que revendiquait le secrétaire général Jean-François Copé et en ne soutenant pas non plus son ancien ministre François Fillon, il a laissé s'installé l'incertitude chez les militants. Il a crée la fracture politique Et de ce fait il a affaiblit tout l'édifice et cela dans le seul but de préserver ses chances pour 2017.

Le "retraité" Nicolas Sarkozy a alors placé sa garde rapprochée (dont son fils Jean, Brice Hortefeux, Henri Guaino, Patrick Buisson...) au plus près du secrétaire du parti pendant la campagne pour la présidence de l'UMP. Que pouvaient dire et faire les prétendants au titre de président du groupe UMP face à un tel noyautage ? Rien puisque le droit d'inventaire leur était interdit. Ils ont donc essayé de prolonger le sarkozysme chacun à leur façon., Et les deux prétendants, collés aux basques du père se sont retrouvés là où ils méritaient d'être, c'est-à-dire vassaux mal élus dans un parti déchiré.

Mercredi passé, le 21 novembre le journal satirique "Le Canard enchaîné"a rapporté les propos attribués à Nicolas Sarkozy par ses proches. Il aurait, selon eux, tout fait pour "faire monter Jean-François Copé". Et de plus l'ex-chef d'État aurait aussi tenté de mettre des bâtons dans les roues de son ancien Premier ministre, François Fillon, donné favori. Et il fut ravi du résultat final qui, d'après lui, disqualifiait Fillon pour 2017 : "J'ai toujours dit que Fillon était une fausse valeur. On en a eu la preuve [...] Quant à Copé, on dit que c'est un Sarkozy au rabais. Mais dans 'Sarkozy au rabais', il y a 'Sarkozy'. C'est peut-être pour ça qu'il a été élu."

Visiblement, l'ancien monarque n'avait pas prévu l'autre dommage collatéral de ce déchirement intestinal, la dislocation de l'UMP. Inquiet il aurait alors demandé à ses proches de "calmer le jeu, de trouver une solution", en déclarant toujours selon "le Canard enchaînè" : "Ces abrutis sont capables de mettre le parti en l'air. S'ils font trop les cons, je vais finir par m'en mêler." Et de poursuivre : "Je suis loin d'avoir pris une décision quant à mon avenir politique. Mais je ne suis pas dupe. Copé ne va avoir qu'une idée en tête : m'empêcher de revenir sur le devant de la scène."

Car Jean-François Copé échappe désormais à tout contrôle. En possession du pouvoir, il a négligé toute précaution et a révélé son jeu. Alors qu'il avait dit et répété, pendant la campagne pour la présidence UMP qu'il s'effacerait si Nicolas Sarkozy voulait revenir.

Il est clair qu'il ne le fera pas. Il a pris le pouvoir et vise 2017, élection pour laquelle il sera en bonne position car c'est lui qui organisera les primaires en 2016, et on voit comment il a procédé pour l'élection de la présidentielle de l'UMP !

Nicolas Sarkozy n'a toujours pas fait de déclaration publique. Pourtant il a bien rédigé un communiqué de presse dans lequel il remet en question la stature politique de Jean-François Copé et de François Fillon. Il a même menacé les deux hommes de le diffuser hier mardi à 18h30 si les deux hommes n'arrivaient pas à s'entendre. Mais Nicolas Sarkozy a finalement renoncé à le diffuser. Cependant tous les moyens sont bons pour entretenir sa présence. On l'a même vu faire son footing en plein Paris, mardi après-midi.

En conclusion jamais l'UMP n'a été aussi fragilisée en 10 ans. Et il faut se dire que la réprobation unanime chez les militants à l'égard de Fillon et de Copé ne peut que rejaillir sur leur patron Nicolas Sarkozy, lui-même coupable d'avoir au minimum laissé faire pour préserver ses intérêts personnels, et sûrement oeuvré activement pour.

 

Sources : lenouvelobs.com, atlasinfo.fr, lenouvelobs.com, lexpres.fr,


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