Nicolas Sarkozy, le despote de l’UMP

par Laurent Herblay
jeudi 12 juin 2014

Sa présidence a été tellement détestable que les Français lui ont préféré un candidat falot. Mais la défaite ne lui réussit même pas et fait ressortir ses aspects les plus détestables, entre les révélations sur sa campagne de 2012, la préparation des primaires de l’UMP ou lors d’un déplacement en Suisse.

L’antidémocrate
 
Il est vrai que l’on ne pouvait pas attendre grand chose d’un candidat à l’élection présidentielle qui déclarait en 2007 qu’il négocierait un traité limité aux questions institutionnelles et prenant en compte le « non » des Français mais qui a fini par se coucher devant l’Allemagne et l’Union Européenne, pour faire voter une copie quasi conforme du TCE à Lisbonne, au mépris de tout bon sens démocratique. Ce grand démocrate voulait aussi reprendre le contrôle de l’UMP sans s’encombrer de l’organisation de primaires pour être son candidat en 2017, provoquant la colère des personnes qui ne le soutiennent pas.
 
Et en déplacement en Suisse, devant un ancien président de la confédération helvétique, il s’est permis de déclarer que « la Suisse devait entrer dans l’Union Européenne, qu’un pays ne peut pas être gouverné par un président qui change chaque année. Ou que (son) système avec sept conseillers fédéraux est inefficace, désuet ». Il est effarant qu’un ancien président ne réalise pas que ce genre de propos est totalement inadapté dans sa bouche. Quelle mauvaise image de la France il donne, entre complexe de supériorité, manque de diplomatie mais aussi de la plus élémentaire courteoisie. Cela révèle également une intolérance à l’égard de la façon d’un pays qui respecte la parole de son peuple.
 
Une campagne qui le disqualifie

Il est assez effarant que Nicolas Sarkozy semble vouloir se présenter en 2017 étant données les révélations effarantes sur sa dernière campagne présidentielle. Comment ne comprend-il pas qu’elle le disqualifie pour l’avenir. Voici un président de la République sortant qui aurait dépensé la bagatelle de 11 millions d’euros de plus que le seuil de 21 millions, tout en ayant recours à des fausses factures pour couvrir le tout, au risque de faire couler financièrement son parti ! S’y ajoute des caprices qui semblent plus proches de celles des stars du show biz, comme le rapporte également le Monde.

Il est assez incroyable que Nicolas Sarkozy pense pouvoir l’emporter dans trois ans. Non seulement les Français ont sanctionné son premier mandat par une défaite, mais depuis, ils ont pris connaissance de ses caprices de chef de république bananière, dont il a également repris les pratiques pour établir le budget de sa campagne. En outre, malgré une retraite confortable d’ancien président, il n’hésite pas à toucher des fortunes pour parler à des banquiers, qu’il n’a pas fait souffrir son mandat. Ce ne sont plus des casseroles qu’il traîne, mais tout la batterie de cuisine des étoilés du pays !
 
Le seul point positif d’une éventuelle candidature de Nicolas Sarkozy, c’est qu’elle pourrait pousser les Français à opter plus rapidement encore pour un renouvellement en profondeur de notre paysage politique pour essayer d’éviter une redite de l’édition de 2012.

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