Nicolas Sarkozy : une candidature axée sur les « valeurs »

par Abdoulaye Jamil Diallo
samedi 11 février 2012

Au cours de son déplacement, mardi dernier, dans le Tarn, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a accordé une interview à l'hebdomadaire Le Figaro Magazine pour le numéro à paraître ce samedi. Les grandes lignes d'une candidature axée sur les « valeurs ».

Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Le Figaro Magazine, notamment pour le numéro à paraître ce samedi, Nicolas Sarkozy annonce avoir réfléchi et sur le «  fond  » et sur la « forme  » de sa canditure, précisant que la date d'annonce de celle-ci approchait. Une déclaration de candidature qui, si l'on en croit Le Monde, devrait intervenir autour du 16 février.

Retour sur son terrain des « valeurs »

Dans cette interwiew intervenue, mardi dernier, lors de son déplacement dans le Tarn, Nicolas Sarkozy revient, encore une fois, sur son terrain des « valeurs », qu'il résume en un triptyque (travail, responsabilité, autorité), rappelant fortement cet autre de sa campagne de 2007 (autorité, ordre, respect).

Un recours aux valeurs qui, selon les observateurs, devrait le positionner par rapport au candidat socialiste, François Hollande. Des valeurs, précise-t-on sur le site de l'UMP, qui réunissent «  la sécurité, première des libertés », « le travail, le mérite et l’effort » et « la laïcité et les valeurs de la République ».
 
Nicolas Sarkozy compte ainsi mobiliser les Français sur des questions de société ; une idée qui, d'après le politologue Eddy Fourgier, dénoterait « d'une influence de la campagne de Georges W. Bush en 2004 », qui, après un bilan économique médiocre, avait préféré se focaliser sur les valeurs.

RSA, idemnisation chômage et formation

Sans avouer s'il a été un échec ou un succès, Nicolas Sarkozy considère que le RSA « a mieux fonctionné comme instrument de lutte contre la pauvreté que comme outil de réinsertion ». Le chef de l'Etat reconnaît que « le système d'indemnisation au chomage fonctionne mal  », dès lors, a-t-il souligné, qu'il ne « permet pas suffisamment à un demandeur d'emploi de retrouver un travail  »
 
Il promet, s'il est réélu, de le remplacer par un nouveau système « dans lequel l'indemnisation ne sera pas une allocation que l'on touche passivement  », mais bien « une rémunération que le service public de l’emploi versera à chaque demandeur d’emploi, en contrepartie de la formation qu’il devra suivre  ». Un nouveau système donc assorti d'une formation obligatoire, notamment au bout d'un délai de quelques mois de chômage.
 
Régularisation des étrangers et droit de vote
 
Appel du pied à l'électorat de l'extrême droite, serait-on tenté de dire, NicolasSarkozy annonce clairement son opposition à la régularisation des étrangers en situation irrégulière. Une telle attitude, annonce-t-il, « créerait immédiatement un appel d'air  ».
 
Quant au droit de vote, le chef de l'Etat estime qu'il doit « resté lié à la citoyenneté  ». D'ailleurs, souligne-t-il, « ce n’est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme ».

Et afin de combattre les fraudes, les titres de séjour obtenus par le mariage avec un Français (plus de 25 000/an) « devront être soumis aux mêmes conditions de logement et de ressources  ».
 
Mariage gay et euthanasie
 
L'interwiew du chef de l'Etat abordera également d'autres sujets allant de l'euthanasie au mariage homosexuel. Sarkozy pense qu'en « ces temps troublés où notre société a besoin de repères  », le mariage homosexuel ne ferait que « venir brouiller cette institution sociale qu'est le mariage  ».
 
Quant à l'euthanasie, le président de la République pense que la légaliser « risquerait d'entraîner des débordements dangereux et serait contraire à notre conception de la dignité humaine  ». A ce propos, Nicolas Sarkozy estime que « la loi Leonnetti est parfaitement équilibrée  » dès lors qu'elle « fixe un principe, celui du respect de la vie ». 

Bref, une candidature axée sur les « valeurs », dont la valeur - au risque de se répéter - reste soumise à la seule appréciation des... électeurs.

Abdoulaye Jamil Diallo

Lire l'article complet, et les commentaires