Non ŕ l’Index dans les écoles publiques !

par CHALOT
mercredi 10 septembre 2014

Autrefois il y avait l'index, c'est à dire la liste des livres interdits par l'Eglise catholique ;

Cet index n'est plus obligatoire depuis le milieu des années 60.

Aujourd'hui c'est le retour de l'index et son extension dans le domaine scolaire.

Il ne s'agit pas pour les réactionnaires d'interdire la lecture de tel livre à leurs enfants - acte regrettable mais autorisé - mais d'organiser une police de la pensée dans les écoles.

Cela commence en Loire Atlantique et peut se propager dans d'autres départements.

Cette initiative a scandalisé nombre de personnes....Elle émane des tenants et organisateurs de la « manifestation pour tous » et des adeptes de la croisade contre une théorie des genres qui n'est d'ailleurs pas en cours dans l'école publique où l'on enseigne l'égalité des droits entre filles et garçons, ce qui gêne des messieurs et dames.

Ces nouveaux croisés ont choisi la Loire Atlantique. Bien mal leur a pris car dans ce département existe une forte tradition syndicale chez les enseignants et un attachement à la laïcité de l'école.

Cet attachement aux principes de laïcité est fort y compris chez beaucoup de croyants qui croient au progrès et refusent l'obscurantisme.

Voici un communiqué de la FSU 44 qui fixe les enjeux de cette offensive et qui organise la défense des principes républicains .

« Dans une lettre adressée à des centaines d’enseignants de Loire-Atlantique, un collectif issu de la « manif pour tous » (vigigender 44) vient s’ingérer et faire pression sur l’École avec l’intention de « surveiller » ouvrages et projets pédagogiques, manuels scolaires et livres de jeunesse dans et hors

l’école. Les temps périscolaires sont aussi cités. Il est affirmé que des parents « volontaires » se mobiliseront. Ce type de d’intervention est inadmissible, tant en direction de l’école de la République, que tout service complémentaire ayant reçu délégation de mission publique.

Ce courrier reprend les fantasmes et théories du complot déjà utilisés contre les « ABCD » de l’égalité.

Il entretient une vision clivée de l’éducation des garçons et des filles, une conception cabrée de la famille sur des modèles traditionnalistes. Au prétexte d’une approche d’abord fondée sur un certain ordre moral, nous sommes là face à une entreprise qui a aussi des ressorts politiques graves. N’en déplaise aux porteurs de courrier lourd de menaces, la liberté et l’égalité, y compris entre les sexes, participent bien de la mission de l’École. On y apprend l’exercice de la citoyenneté avec tout ce que cela suppose.

En menaçant les chefs d’établissement de collège, les directions d’écoles, par effet induit les structures éducatives périscolaires, ce collectif témoigne d’un obscurantisme sur les droits et devoirs d’égalité, sur le nécessaire respect des diversités inscrites dans le cadre républicain. Il est de la responsabilité de l’Ecole à tous les niveaux, dès la « formation des maîtres », de sensibiliser et apprendre toutes dimensions de notre socle républicain construit sur la laïcité.

Ne voulant pas participer d’un concert de publicité autour de cette triste initiative, La FSU de Loire-Atlantique a interpellé sur cette question l’Inspecteur d’Académie de Loire-Atlantique le jeudi 4 Septembre lors du comité technique de rentrée. La FSU attend un soutien sans faille des autorités de l’Éducation Nationale.

Avec les fédérations de parents d’élèves représentatives, ses partenaires syndicaux, les mouvements Laïques complémentaires à l’École, les collectivités territoriales, la FSU de Loire-Atlantique prendra ses responsabilités pour ne pas laisser place à des manoeuvres intrusives qui au demeurant prennent les élèves comme prétextes à une action politicienne. »

Les militants laïques et tous ceux qui sont attachés à l'indépendance pédagogique des enseignants dans le respect des programmes nationaux ne peuvent que soutenir la FSU 44.

Ils seront aux côtés des professeurs et des chefs d'établissements avec les associations de parents d'élèves opposées comme nous à cette milice privée qui veut imposer ses vues et ses choix.

 

Jean-François Chalot


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