Non à toute ingérence auprès des élus de la République

par C BARRATIER
mardi 19 juillet 2011

Quand une instance républicaine propose une liberté aux plus vulnérables, les filles, un représentant d’Eglise n’ayant jamais accepté l’égalité des sexes ferait mieux de s’abstenir de tout commentaire.

Le Conseil général Rhône Alpes vient de voter la mise en place d’un « pass contraception ». Une initiative permettant aux mineures de consulter un médecin et d’obtenir des contraceptifs gratuitement, et destinée à lutter contre les grossesses non désirées chez les adolescentes.

 Philippe Barbarin a eu les honneurs de la presse locale pour avoir vivement critiqué cette décision d’une instance républicaine. Comme il dépend directement d’un monarque étranger, le patron du Vatican, et que par ailleurs depuis la Révolution fêtée ce 14 juillet, les décideurs de France, élus par tous, n’ont pas besoin des consignes d’un chef de n’importe quelle religion, ledit primat des Gaules commet là une ingérence politicienne. La loi de 1905, de séparation de l’Eglise et de l’Etat veut que l’Eglise soit maîtresse chez elle, - mais que chez elle ! On aurait aimé que la presse locale s’intéressât aussi à d’autres avis sur le sujet ! Associations de Parents, planning familial, Syndicats de Jeunes, Libre pensée…Le choix n’est certainement pas neutre.

 

Le filles de notre pays reçoivent une bonne éducation de leurs parents. Celles qui le veulent suivent une religion qui peut être catholique. Celles là n’utiliseront pas le pass contraception. C’est cela la liberté dans notre pays. Dans les lycées avec ou sans internat mixte il y a plus de 30 ans que les représentants des parents et de tous les personnels d’éducation ont voté la mise en place de distributeurs de préservatifs. Personne n’a jamais été tenu de les utiliser !

 

Le fait que des jeunes qui s'aiment fassent l'amour n'est un problème que pour les églises qui l'interdisent, - pas pour les autres ; pas pour la multitude.

Sauf pour des obsédés, il ne s'agit pas de vagabondage sexuel. Les enfants reçoivent une éducation à la maison, qui est souvent excellente sans que les églises s'en mêlent. Et les filles doivent apprendre très vite que leur corps leur appartient autant que celui des hommes, qu'elles en disposent, telle est la loi républicaine ! Non aux charias !

 

Une grossesse coupe les études, et malheureusement, dans notre société, la femme qui ne pourra pas faire d'études sera une femme dépendante de son mari, une femme à la maison. L'Eglise fondamentaliste représentée ici par monsieur BARBARIN qui ne connaît pas grand-chose au problème et qui n’a pas de fille à éduquer, est opposée à l'égalité des Hommes et des Femmes qui repose d'abord sur l'autonomie économique ce ces dernières.

Les conseillers régionaux sont représentatifs des parents qui ont eu le loisir de les choisir, alors que monsieur Barbarin ne saurait représenter les parents. Comment pourrait-il ? Ils ont bien évidemment le souci de la moralité de leurs enfants qui englobe leur sexualité. Les parents comme les conseillers généraux sont sur le terrain du concret, des résultats, pas des leçons de morale hors de la vie. D’ailleurs ils ne prêchent ici aucune morale autre que la liberté de choisir. Ils construisent l’égalité des sexes. Tant pis si des gens d’une époque révolue où on prêchait volontiers, « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». La voie du Progrès est bien celle là, et non de marcher à reculons.

Je reconnais tout à fait à Monsieur BARBARIN le droit de donner son avis de citoyen, il est plus contestable qu’il le donne en qualité de représentant d’une religion. Pour moi, vouloir imposer ses vues communautaires à des élus qui heureusement ne l’ont pas consulté, est du cléricalisme. Comme fut du cléricalisme la volonté d’imposer le voile aux filles dans les écoles, la viande hallal dans les cantines, des prières publiques dans les rues bloquées à PARIS. Le cléricalisme réveille l’anticléricalisme, une résistance nécessaire. La France a toujours le sursaut nécessaire. En écho à monsieur BARBARIN, je répondrai par une article : « Femmes, violeurs religieux impunis »

 http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=38

J’aurai la même riposte devant toute prétention d’imposer sa croyance en la présentant comme un modèle. La république est laïque, la laïcité n’est pas une opinion, mais la liberté d’en avoir une. Le Conseil Régional laisse toute liberté de conscience et d’action à chacun, catholique ou non. C’est bien.


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