Non, je ne voterai plus. Sauf...

par antisimpliste
jeudi 10 septembre 2015

Voter ? encore ? pourquoi faire ? si c'est pour se faire avoir encore une fois, non merci. Sans moi. À moins qu'il y ait encore moyen. Mais sans trop y croire. Tant qu'il ne s'agit pas de voter pour le FN.

Non, je ne voterai plus. Sauf…

Non, non, on ne m’y reprendra plus : je ne voterai plus. La dernière fois c’était pour les Législatives, pour Mélenchon et surtout contre Sarkozy, contre Hollande. Mais Mélenchon s’est ridiculisé avec Syriza, tout comme il s’est ridiculisé avec Hollande au début de son mandat. Je suis quasiment sûr qu’il serait prêt à appeler à voter Hollande au 2ème tour en 2017. Européiste jusqu’au ridicule, comme tous les candidats, il n’a plus mon intérêt. Suis-je anti-europpéen, suis-je victime du “repli identitaire” comme le dénonce quotidiennement tous les chroniqueurs de télé, de radio, de presse écrite (ce sont souvent les mêmes), suis-je “réac” ? faut croire que oui, selon la grille de lecture d’un Bernard Guetta ou d’un Christophe Barbier, pour un journaliste des Inrocks je suis même probablement un néo-nazi. N’ayant jamais voté pour le FN et n’ayant pas l’intention de le faire, je serai probablement classé comme un “rouge-brun” par des membres du NPA et des antifas.

 

Pourtant mes auteurs sont et ont été très clivants : j’ai lu Chomsky, Proudhon (mais pas tout), abonné au Monde libertaire à 16 ans, j’ai lu aussi Normand Baillargeon, Serge Halimi, j’ai suivi l’émission de Daniel Mermet avec beaucoup d’intérêt (j’avoue que j’ai trouvé qu’il s’écoutait beaucoup parler), j’ai lu Lordon dans le Monde Diplomatique, je lis ACRIMED… J’ai presque tout bon ! Par contre j’ai pas assuré : Je ne lis pas Charlie Hebdo depuis que Phillippe Val s’est pris pour Laurent Joffrin. Du coup, au mois de janvier, j’étais pas dans le mouv’

Je me souviens encore des éditos de Val lors du référendum de 2005, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille, “il faut voter oui, sinon on va tous mourir dans d’atroces souffrances” (c’est résumé et condensé) “ceux qui votent non veulent que la France revive les heures les plus sombres de son histoire”... Et, comme des millions de “réacs” et des millions de “fachos”, j’ai voté NON en 2005.

Et les "écolos" ? On n'est pas obligé d'en parler. Voilà à peu près mon avis ici.

 

Mais maintenant c’est fini, je ne vote plus. Je relis Chomsky (pas tout), Simone Weil et sa “note sur la suppression des partis politiques”, je repense à la théorie de “l’expansion de la cage” [ici] , je visionne des vidéos d’Étienne Chouard (tiens, il paraît qu’il est fasciste, lui aussi).

Sauf que… il y a quand même une urgence, l’emprise des multinationales se fait de plus en plus présente : on parle aujourd’hui de l’allègement du code du travail, mais certaines société se sont déjà autorisées des aménagements (LIDL pour ne citer qu’elle) et le MEDEF est aux abois, mettant la pression sans cesse pour libéraliser cet “archaïque” fonctionnement. Est-ce que l’Europe nous protégera ? est-ce que l’Europe de Mélenchon, de Hollande, de Lepen, de Sarkozy, des Verts… bougera le petit doigt pour sauver les “barreaux de la cage” ? Non.

Personne n’a sauvé les Grecs, personne n’a écouté les Espagnols et les Portugais, personne ne sauvera les travailleurs français, leur code du travail, leur acquis sociaux, leurs retraites. La priorité, l’urgence, c’est de sortir de l’UE et de l’Euro. C’est comme de s’imaginer le monde d’avant le téléphone portable, d’avant internet : c’est difficile, pourtant ce monde-là a bien existé. On pouvait voyager en Espagne, en Allemagne, en Belgique (oui, je vous le jure !) on pouvait même faire ses études à l’étranger (véridique !).

Alors j’ai fait le tour des propositions et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le FN ne propose pas de sortir de l’UE, ni de l’Euro, il ne reste que l’UPR. Assez loin de mes convictions anticapitalistes, mais voilà un engagement résolument anti-UE et anti-euro, un programme électoral sans trop de fioriture, axé sur des objectifs clairs : -sortir de l’UE, -sortir de l’Euro, -sortir de l’OTAN

Il paraît que c’est un programme “réac”, alors que je trouve que c’est une bonne base pour une révolution. Non, je n’adhérerai pas à ce énième “nouveau parti politique”, qui, comme tous les partis, ne sert pas l’intérêt général, mais je voterai pour des candidats UPR s’il s’en présentent dans ma région.

 

- Es-tu “Nationaliste” ? me demanderai mon voisin antifa.

Je lui répondrai :

- aussi nationaliste que puisse l’être la CNT, qui n’a pas changée de nom depuis 1946 en France et depuis 1910 en Espagne

- Es-tu “anti-Europe” ? me demanderait ma mère inquiète de voir son fils voter un jour FN

- Je n’ai absolument rien à reprocher aux européens, je n’ai aucune rancoeur envers un Hollandais, un Italien, un Luxembourgeois… Et l’idée de poser cette question ne serait venu à l’esprit de personne avant la création de l’UE. Je pense que nous avons beaucoup en commun, nous avons tous à gagner à coopérer, mais cette organisation de l’Europe ne bénéficie exclusivement qu’aux multinationales et pas aux peuples. Il est grand temps d’y mettre un terme.


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