Nouveau gouvernement : et si la semaine dernière avait été planifiée longtemps à l’avance ?
par Laurent Herblay
mardi 2 septembre 2014
Cette idée m’est apparue dès lundi dernier, quand François Hollande et Manuel Valls ont réagi de manière brutale aux déclarations relativement anodines d’Arnaud Montebourg. La semaine a été si intense et bien séquencée qu’on en vient à se demander si tout n’était pas planifié à l’avance.
En fait, l’impression que donne cette séquence où la majorité a confirmé plus que jamais son cap eurolibéral, au point de renvoyer les ministres qui le contestaient et d’aller se faire applaudir par le Medef tout en laissant s’exprimer une ligne contestatrice qui reste confortablement au bercail, c’est que Hollande et Valls cherchent à occuper un large espace politique qui va de la gauche socialiste à un centre eurolibéral. Car après tout, la position de l’aile gauche du PS est ambiguë : certes, elle a perdu 3 ministres mais elle conserve sa liberté de parole et surtout, n’a pas mis en danger ses précieuses investitures. Et pour l’Elysée et Matignon, cela permet de se droitiser tout en gardant une aile gauche, qui peut donner le change et donner l’impression qu’il est possible d’agir de l’intérieur plutôt que de l’extérieur.
« Fraise des bois », « flamby » : toute sa vie, Hollande a été sous-estimé. Même si je suis radicalement opposé à sa politique, qui mène le pays dans une impasse, je crains que la ligne eurolibérale tenue par un parti qui se dit socialiste ne sera pas forcément perdante pour 2017, aussi toxique soit elle.