Nouvelle saignée au Parti socialiste

par Yoann Gontier
jeudi 12 juillet 2007

Bernard Kouchner, Eric Besson, Jean-Marie Bockel, Fadela Amara, Martin Hirsch..., on ne compte plus les défections dans les rangs socialistes. Aujourd’hui, c’est Jack Lang qui claque la porte de la rue Solferino. Menacé de suspension s’il acceptait de participer à la commission sur la réforme des institutions voulue par Nicolas Sarkozy, l’ancien ministre a pris les devants en démissionnant mercredi du secrétariat national et en suspendant sa participation au bureau national du parti.

Autre point de discorde qui fait grincer des dents la direction socialiste, la candidature de Dominique Strauss Kahn à la tête du FMI, pressé par Nicolas Sarkozy lui-même. Le soutien du président de la République est-il promu par des considérations de politique intérieure qui visent à ébranler encore un peu plus la structure socialiste ? Croire le contraire relèverait certainement de la naïveté. Sur ce terrain, le président de la République n’a rien à envier à son prédécesseur.

L’ouverture tous azimuts pratiquée par le président Sarkozy n’est pas sans rappeler le discours du candidat Bayrou qui prônait un gouvernement d’union rassemblant les talents de droite et de gauche. Sur cette base le président de la feue UDF s’était placé en troisième position au soir du premier tour, preuve que sa théorie avait reçu un écho auprès de 18 % des électeurs. Nicolas Sarkozy l’a bien compris. Une fois élu, le président s’est attaché à composer un gouvernement d’ouverture et à débaucher les talents socialistes.

Embarrassé le Parti socialiste se recroqueville sur lui-même. La « rénovation » est sur toutes les lèvres, mais les réflexes claniques perdurent. Au moins, les démissions successives des éléphants de Jack Lang à Dominique Strauss Kahn en passant par Laurent Fabius sont de nature à injecter du sang nouveau. Au-delà des choix idéologiques qui sont ceux du Parti socialiste, ce renouvellement générationnel est de bon augure pour la santé et la vitalité de la démocratie. Il reste au PS à transformer l’essai en engageant la fameuse « rénovation ». Mais pour que celle-ci soit effective, l’opposition ne fera pas l’économie d’une mue idéologique.

Quant à la sincérité de la fameuse ouverture version Sarkozy, le sort qui sera réservé aux contre-propositions de Martin Hirsch fournira un premier élément de réponse. Sur bien d’autres chantiers, tel celui de la réforme des institutions, il sera de l’intérêt général que l’ensemble des formations politiques soient consultées et entendues.


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