Oł est la gauche ?

par Pelletier Jean
mercredi 12 février 2014

On peut sérieusement s’interroger sur le fait que la Gauche, celle avec un Grand G ait disparu des radars. C’est un phénomène connu chaque fois que le Parti Socialiste arrive au pouvoir, la Gauche se dissout… elle laisse l’espace public aux mains de la droite et de l’extrême droite.

Il a suffi de quelques dizaines de milliers de manifestants de droite (et d’extrême droite) pour que le gouvernement se précipite et retire son texte sur la famille. Ne revenons pas sur l’incongruité à retirer un texte pour motif de contestation d’éléments n’y figurant pas… tout cela sur fond d’une présence massive dans les médias sur les thèmes de la gestion pour autrui (GPA), de théorie des genres, d’ouvrages pour enfants sur le thème Tous à poil et autres balivernes, balivernes qui tournent en boucle et impactent fortement l’opinion.

Dans tout cela où est la gauche ? Il y a peu ce sont des milliers de gens défilant tranquillement tout un après-midi à Paris en criant « Les juifs hors de France » où est la gauche ? Il y a, un certain temps certes, où suite à la profanation d’un cimetière Juif à Carpentras, toute la gauche en quelques jours paralysait les grandes artères de Paris dans un gigantesque cortège, dont le Président de la république de l’époque, François Mitterrand, prenait la tête pendant quelques instants. C’était il y a bien longtemps.

Aujourd’hui… silence radio. Bon, ce n’est pas un appel à la grève générale que je lance. Le capitalisme a inventé le crédit pour s’aliéner les classes laborieuses. Mais, si la droite trouve le temps un dimanche après-midi pour manifester ses opinions, je pense que la gauche peut tout aussi bien faire, voire mieux un samedi après-midi. Le droit à manifester est constitutionnel… Alors ? Il a prouvé (pas à tous les coups) son efficacité dans le retrait de plusieurs réformes de droite comme de gauche.

Non les centrales syndicales s’enlisent dans des querelles internes, les partis de gauche ont autres choses à faire et les grandes associations publient des communiqués d’indignation et Basta. Que le gouvernement ait autre chose à faire, on le comprend, ils ont choisi d’aller au charbon et c’est respectable. Mais rien n’aurait dû empêcher que le 1er ministre où le Président monte solennellement au créneau pour dénoncer ces dérives. Le Parti Socialiste est un parti au gouvernement, on comprend que cela le paralyse. Mais sur ce thème, le 1er secrétaire, Harlem Désir, aurait pu dénoncer et organiser des contacts à gauche pour préparer la riposte. Ils sont où le radicaux de gauche, les communistes, les Front de Gauche, les verts, les altermondialistes, les amis de Jean-Pierre Chevènement et autres ?

On entend des banquiers dirent tranquillement que pour sortir la France de la crise économique il suffit de baisser le SMIC de 20 % … Où sont les autorités morales, politiques , intellectuelles et religieuses pour crier leur indignation ? Comment cela pour résoudre la crise, Messieurs, il faut encore plus étrangler les plus pauvres de la société, les smicards ? Cela est dit, répété par les journalistes, sans qu’il n’y ait personne pour hurler à l’indignation. Après-guerre, l’Abbé Pierre n’y était pas allé par quatre chemins, il a pris d’assaut les médias, les politique et l’opinion publique pour dénoncer la situation des sans-logis.

On voit Monseigneur Philippe Barbarin, Primat des gaules défiler avec la droite catholique à Lyon pour, parait-il défendre la famille. Je ne l’ai pas entendu s’insurger contre cette indigne attaque à l’encontre des smicards. Honte à lui !

Pendant ce temps, la gauche se cache, elle est en campagne pour les municipales et l’on voit à Paris des professions de foi des deux bords, raconter au fond la même chose : « tout le monde il est beau, il est gentil », pas de sigle de parti, ni de mention PS ou UMP. Ils se cachent tous…

La base, elle récrimine et procrastine… , mais elle ne prend pas son destin en main, même pas une demi-journée pour ses idéaux et quelques kilomètres de marche à pied.

Bref, difficile au gouvernement de faire face aux offensives éclairs de la droite et aux cortèges de protestation, sans soutien populaire pour « peser » sur les décisions et des manifestations à répétition de la droite qui font sans cesse la une des journaux. Alors camarade, encore un effort, sortez les godillots et les pancartes, prenez des parapluies et marchez, marchez…


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