Parce que c’est notre projet !

par olivier cabanel
lundi 27 juillet 2020

On se souvient de ce Macron, lors de la campagne présidentielle, vitupérant face à ses marcheurs, quasi hystérique, et hurlant : « parce que c’est notre projet »... mais qu’en est-il de ce projet ?

Celui qui est devenu président avait vendu à ses partisans un modèle ni de gauche ni de droite, et promettait des réformes audacieuses et novatrices... sauf que la désillusion est grande, et que le voile tombe sur « une république en marche » qui est ni de gauche, ni de gauche, qui a mené des réformes tambour battant, sans réelle concertation, à coup de 49-3, qui finalement ont provoqué colères et grèves.

Les hurlements de Macron à la tribune ont suscité de nombreuses moqueries chez les internautes, tel celui-ci :

Le seuil des 40 mois d’exercice du pouvoir ont prouvé que les français ne voulaient plus de cette république monarchique, qui les a dégoutés de la politique, au point que les rangs de l’abstention ne cessent de grandir.

Ce qui ne cesse de s’étioler au fil du temps, c’est aussi le nombre des militants « en marche »...

Ils étaient il n’y a pas si longtemps 418 000 et il n’en reste plus aujourd’hui que 20 000... soit 95% de ceux qui étaient au départ, il y a 3 ans. lien

Ce n’est plus une débandade, c’est un naufrage... d’autant qu’à l’assemblée nationale, ce n’est guère mieux, puisque le parti présidentiel a perdu la majorité absolue, et que son poids est devenu fragile, puisqu’il doit absolument avoir l’appui des quelques élus du Modem. lien

Ce serait donc, pour certains politologues, la voie royale pour Marine Le Pen, sauf que celle-ci n’est pas non plus très fraîche, depuis sa déplorable prestation lors du débat présidentiel... d’autant qu’il y a de la sécession dans l’air, avec son « ex », Louis Aliot en l’occurrence, qui, aux municipales n’a pas voulu se mettre sous les couleurs du RN.

Il n’est d’ailleurs pas le seul, et nombreux sont les candidats d’extrême droite qui, constatant que « la marque RN » ne faisait pas vendre, ont préféré ne pas arborer cette étiquette. lien

A droite, la situation n’est guère plus brillante puisque le mouvement est divisé entre ceux, à l’image de Wauquiez, qui lorgnent vers l’extrême droite, (lien) alors que Xavier Bertrand penche de l’autre côté... et qu’il n’a pas hésité à déclarer que Wauquiez utilisait les mots du RN : « vous prenez les mots qui ont été dits là, si vous ne savez pas que c’est Laurent Wauquiez qui parle, ça pourrait être un membre de la famille Le Pen  ». lien

Cette tendance à pencher vers l’extrême droite n’est pas une nouveauté chez les « LR »... déjà, en 2011 on trouvait les « mots du FN » dans la bouche des meneurs de la droite, alors appelée UMP. lien

Mais quid de la gauche ?

La récente création d’un « groupe de pression » par Laurent Joffrin, afin de « lancer un mouvement pour la refondation d’une gauche réaliste, réformiste, de transformation sociale » a été fraîchement accueillie par le PS.

Pourtant l’ex patron de « Libé » n’en démord pas et sa 1ère prestation a su attirer du monde jusque sur le trottoir, s’il faut en croire Philippe Martinat, s’exprimant dans les colonnes du Parisien. lien

Il reste donc les « écolos », forts de leur succès aux municipales, qui continuent de clamer qu’il vaut mieux préférer l’original à la copie, puisque tous les partis se déclarent maintenant peu ou prou, écologistes convaincus.

Mais ils ne semblent pas avoir tous la même vision de l’écologie...

Pour les uns, le RN par exemple, l’écologie c’est aimer les petits chats... lien

LREM n’échappe pas à la règle puisque Barbara Pompili, la nouvelle ministre de l’environnement, vient de décider de s’en prendre aux tourterelles des bois, espèce protégée. lien

Quant aux républicains, s’il faut en croire Woerth, tous les candidats LR « ont parlé d’écologie », (lien) mais en parler est-il suffisant ?... surtout quand on défend en même temps le nucléaire.

Il faut reconnaitre que, à l’instar de Macron, les élus de droite sont doués pour la parole, mais qu’ont-ils fait lorsqu’ils étaient aux affaires ?

On se souvient de la petite phrase de Sarkösi, prononcée au salon de l’agriculture : « l’écologie ça commence à bien faire ». lien

La France insoumise semble connaître un regain de popularité s’il faut en croire le nombre de followers du parti, lequel est à plus de 100 000 sur Twitter, en augmentation de 41,71 par jour...lien

De son côté, l’IFOP signale que Jean-Luc Mélenchon fait une percée spectaculaire auprès des jeunes, des employés et des ouvriers, gagnant 14 points de sympathie en un mois chez les ouvriers, passant de 51 à 65%, laissant Marine Le Pen à 20 points derrière lui. lien

Mais ça ne fait pas une élection.

Ils sont nombreux, derrière lui, à s’illustrer, tel François Ruffin dont le dernier film, « j’veux du soleil » est un éloge du mouvement des GJ, et à obtenu une note de 4,4 sur 5 auprès de 524 critiques...

C’est un film touchant qui casse les stéréotypes que certains peuvent avoir sur le mouvement des GJ... un film de salubrité publique pour Marc Cervennan, l’un des critiques. lien

Et LREM ?

Bien sûr, il y a eu « la convention citoyenne pour le climat », mais à peine terminée, et ses conclusions connues, elle a provoqué des réactions, pas toutes positives, telles celle de Nicolas Gossement, cet avocat réputé en matière de droit de l’environnement, qui a résumé cruellement les propositions par cette déclaration lapidaire : « ce rapport, il aurait pu avoir pour titre : demain, on rase gratis ».

Il ajoute « la quasi-totalité des sujets qui fâchent a été mise de côté »... rien par exemple sur le nucléaire.

Quant à la rénovation des bâtiments c’est déjà dans deux lois récentes... sauf que l’échéance en a été repoussée à 2040.

D’autres trouvent à ces propositions « un air de déjà vu »... ou « le retour de l’écologie punitive »... lien

Là où les choses se compliquent pour le parti au pouvoir, c’est que Macron a confié à son ex-porte-parole, le soin de recruter des talents... lien

Plus sérieusement, la rentrée va être chaude pour ce gouvernement, avec des centaines de milliers de chômeurs annoncés, des faillites d’entreprises, et un président qui sera partagé entre la volonté de redevenir populaire, en vue de la présidentielle de 2022, ou celle de continuer des réformes impopulaires.

Il a déjà annoncé le 2 juillet vouloir relancer la réforme des retraites « mais dans une version transformée »... lien

Christophe Catoir, président de France, Europe du Nord, Royaume-Uni et Irlande de l’intérim Adecco craint qu’à la rentrée 1 million de chômeurs supplémentaire ne vienne s’ajouter au million de chômeurs déjà engendré par la crise sanitaire. lien

Ajoutons que notre pays n’est pas un exemple probant dans le cadre des exportations des biens et des services, en chute perpétuelle depuis 2002 ainsi que le prouve ce graphique.

La crise sanitaire n’arrange rien, puisque d’après l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Economiques) les faillites d’entreprises pourraient croitre de 80%, entraînant la suppression de 250 000 emplois, et d’après cet office, même des entreprises économiquement viables sont exposées au risque de faillite. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « nul sentier ne donne sur un arbre qui ne porte pas de fruits ».

L’image illustrant l’article vient de « néon »

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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