Parti Socialiste : la parité, le tripartisme, le renouveau ?

par civis1
lundi 17 novembre 2008

Vu de l’extérieur il me semblerait que, contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, ce qui se passe actuellement chez les socialistes est quelque chose de plus compliqué et de plus important qu’une simple guerre de chefs ; quelque chose d’un choix qui les oppose dans des motions difficilement conciliables, quelque chose de l’ordre d’une analyse et d’une vision différentes du monde tel qu’il va et tel qu’il pourrait aller mieux et qui tiennent à la fois de l’économie politique et de la démocratie, dans ce laboratoire si particulier qu’est la France de 1789, celle républicaine et laïque de la loi de 1905 celle solidaire des acquis sociaux de 1945 et de 1968.

Que nous masquent les commentaires des médias alignés qui continuent à nous présenter un PS en déconfiture, malade de bouffissures éléphantesques ? Elle est usée jusqu’à la corde, leur histoire de Zoo alors que la déontologie obligerait à une analyse de ce qui oppose les différentes motions du Congrès du parti socialiste. Quelle image s’applique-t-on à nous servir au lieu d’expliquer aux Français la responsabilité qui incombe aux militants socialistes en ce moment ? En quoi les motions présentées sont-elles difficilement conciliables ? Quand parlera-t-on de contenu plutôt que de rivalités pachydermiques dignes d’une cour d’école ?

Car c’est à n’y plus rien comprendre tant on nous change subrepticement nos cardinaux ! De l’Est-Ouest du gauche-droite (PC/PS) on est passé du Nord-Sud de ceux d’en haut et ceux d’en bas qui réclament maintenant une vision stratégique planétaire. Les shadoks quoi ! Pour rester au niveau de la comparaison récréative.

Pour ceux qui ne s’en souviendraient pas, les shadoks avaient fait leur apparition, quelques jours avant les émeutes de Mai 1968. Pieplu sur sa planète Shadok, expliquait qu’il y avait deux sortes de Shadoks : les Shadoks avec des pieds en bas qui vivaient au-dessus de la planète et les Shadoks avec les pieds en haut qui vivaient de l’autre côté et qui servaient à soutenir la planète par en dessous. « Comme la planète Shadok changeait de forme, il y avait des Shadoks qui tombaient. C’était très gênant, mais surtout pour les Shadoks qui tombaient. »

http://www.lesshadoks.com/index2.php?page=18


Comment les média alignés

ont-ils réussi, lors des élections, à faire croire aux Français que le Parti socialiste n’avait aucun programme ? Comment cette rumeur a pu faire florès sans que ceux qui la colportaient aillent y voir de plus près ? Comment ont-ils convaincu une majorité d’électeurs que la droite, qui venait de passer 5 ans au pouvoir à détricoter le social, les services public et le code du travail à tout va, pouvait seule gouverner et que le parti socialiste, malgré les bons résultats du mandat Jospin, était incapable de gouverner la France ?

On n’arrivera pas à nous faire oublier que la conscience politique de ces soi-disant briscards du P.S. les a quand même amené à faire barrage au candidat Le Pen. Politiquement la gauche l’a payé très cher en terme d’image et à quoi bon faire sortir par la porte ceux que l’UMP laisserait ensuite rentrer par ses fenêtres ? Combien restait-il de médias libres lors des dernières législatives pour pointer du doigt ceux qui, dans l’ombre, travaillaient l’opinion d’un électorat lepéniste hétérogène dans ses penchants racistes ?

Où est-il probable que se soit retrouvé l’électorat transfuge d’un Le Pen peu recommandable sinon dans les rangs de la droite actuelle au pouvoir depuis plus de 5 ans ? Tant il nous faisait peur ce mouvement et ces discours nationalistes, les mesures à prendre contre un antisémitisme rampant trouvent-elles à s’y évaluer dans une proportion restante de 5 % tandis que les suffrages des 15 % de transfuges seraient attribués à un racisme de couleur rassuré par le discours sécuritaire et la politique d’immigration des dirigeants actuels ?

Dans la bande dessinée évoquée plus haut et dans le naufrage politico-financier actuel, si les shadoks doivent pomper, imaginons sur les ponts les shadoks d’en haut, en train de se disputer les canaux de sauvetage en nombre insuffisant, pendant que les shadoks d’en bas, ceux de la cale, pompent de toute leur force pour maintenir à flot le navire. A l’instar de ce qui se passe en ce moment dans le parti socialiste, n’est-il pas intéressant de voir que dans le naufrage du Titanic, certains shadoks mettent en cause le renflouement du système, refusant d’ écoper, ou de changer les pièces des pompes tombées en panne ? Dans le cadre de la motion de Reims la motion d’Hamon a tenté une perspective de cet ordre-là.

Finalement, les militants sont appelés à trancher à partir d’une offre assez démocratique et cohérente entre ce qui serait les positions extrêmes Royal/Hamon avec, au centre, la possibilité d’un vote Aubry. Cette élection se passera-t-elle dans une clarté démocratique irréprochable, ce qui n’est pas toujours le cas au sein des partis politiques ? Henri Emmanuelli donnait sur les ondes toutes garanties de ce côté-là. La France d‘en bas, la muette, celle des travailleurs a bien conscience de l’enjeu et de l’importance de ces élections au sein du Parti Socialiste Français.

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