Partis de gauche : l’impossible unité

par Sebus
lundi 25 juin 2007

Bien que faussement affaiblie par la victoire, moins nette que prévue, des législatives, l’UMP demeure le seul parti politique français qui semble afficher une certaine unité. En revanche, dans les autres partis, c’est le branle-bas de combat. Les querelles politiques et privées entre « Ségo et François » minent le PS, le PCF engage une refondation encore vague, et les Verts se crêpent le chignon pour savoir s’il faut dissoudre le parti. Ils sont beaux nos partis de gauche...

En apparence, l’UMP est seule. Seule au pouvoir, seule à afficher une apparente unité. C’est là l’un des fondements de la victoire de Nicolas Sarkozy, qui seul a su réunir son propre camp. Un peu comme un Mitterrand qui avait unifié la gauche socialiste dans les années 1970. Du côté des autres partis, le chaos est roi.

A peine la rupture privée officialisée publiquement entre Ségolène Royal et François Hollande, c’est toute la refondation du PS, ainsi que le départ de François Hollande, annoncés avec fracas pour le lendemain du second tour des législatives, qui ralentit la cadence. Les luttes entre partisans de DSK, de Fabius, de Delanoë, de Royal, éclatent plus que jamais au grand jour. « Le jour où les jeunes lions (quelle drôle d’image) vont prendre la place des vieux éléphants », dixit Arnaud Montebourg. C’est bel et bien la loi du plus fort qui règne dans cette jungle socialiste. Et ce n’est pas l’annonce faite ce samedi au Conseil national du Parti socialiste de repousser la rénovation au Congrès national prévu en 2008 qui va arrêter ce « petit massacre entre amis ». D’ici là, les coups vont être rudes.


Chez les communistes, l’ambiance n’est pas plus pacifiste. Après la déroute présidentielle de MGB et une élection législative qui a permis au PCF de repousser son décès d’une législature, les désaccords, déjà entrevus lors de la recherche d’un candidat unique de la gauche antilibérale, réapparaissent aussitôt et les langues se délient. Les amis de Robert Hue reviennent à la charge et la première secrétaire Marie-George Buffet, affaiblie, a annoncé son départ.

Vers une dissolution des Verts ?


Le dernier coup d’éclat du même type est venu tout droit du Conseil national interrégional des Verts (CNIR). Dimanche, en début d’après-midi, une dépêche AFP tombait. Le CNIR, réuni à Montreuil, venait de refuser une proposition faite par Yves Cochet, député de Paris, de dissoudre le parti. Refusé à une « forte majorité », le vote répondait à la nécessaire « refondation de l’écologie politique » avancée la veille par l’un des rares Verts siégeant dans la nouvelle Assemblée. Devenu plus que jamais un parti à l’audience (en terme de voix) négligeable, les Verts s’engagent, comme leurs anciens alliés de la « gauche plurielle » sur les sinueuses routes de la rénovation. Avec pertes et fracas.


Le consensus à l’intérieur même des partis de gauche semble être une voie semée d’embûches sur laquelle de nombreuses têtes risquent incessamment de tomber de haut. Malheur à ceux qui ne sauront se faire entendre.


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