Pas de changement sans mouvement social !

par CHALOT
vendredi 12 avril 2013

Le social et le politique sont indissociablement liés même si le mouvement social est jaloux de son indépendance.

Il ne peut pas y avoir de changement sans mouvement social, 36 l'a montré et si 1981 n'a pas conduit à un changement de "société" et que l'austérité s'est installée c'est parce que les syndicats et le mouvement social en général sont restés l'arme au pied....

En 2012 , il n'y a pas eu de période de renouveau et de réformes, la rigueur acceptée par le gouvernement s'est inscrite dans le paysage....

Faut il accepter cet état de fait ou faire sauter les verrous ?

Je préfère la seconde hypothèse.

Il ne faut rien attendre d'un gouvernement qui inscrit sa politique dans le cadre des diktats de l'Union Européenne.

L'alternative se construit ni en laboratoire ni en se contentant de coups politiques, elle ne peut venir que d'un mouvement social qui s'appuie sur des revendications unitaires, lisibles, qui parlent aux gens.

Il y aurait du rififi au sein du Front de Gauche, c'est du moins ce qui découle de certains commentaires notamment celui d'un dirigeant du PCF et pas des moindres :

Une dépêche AFP précise

« Le président des députés Front de Gauche (FG), André Chassaigne, a déclaré lundi qu’il n’était « pas sûr » de manifester le 5 mai et a déploré avec force les « mots outranciers et une forme de politique spectacle » de Jean-Luc Mélenchon, à l’origine de ce rassemblement. « C’est pas sûr », a-t-il dit sur France Inter, alors qu’on lui demandait s’il comptait manifester le 5 mai à Paris. « Tout dépendra de la préparation collective de cette manifestation. Si elle porte véritablement des solutions (...) politiques. Si elle sert à rassembler, pas à cliver. »

Des responsables communistes n'apprécient pas le ton du co-président du parti de gauche.

S'agit-il uniquement de divergences liées aux échéances électorales ; le PCF ne pouvant pas se passer aux municipales de l'alliance avec le PS ?

D'autres motivations poussent aux « grognements » : des responsables communistes n'acceptent ni d'être mis devant le fait accompli , ni que le principal parti du Front de Gauche apprenne brusquement que telle initiative politique d'importance est prise sans réelle concertation.

La manifestation nationale du 5 mai voulue par le PG et appelée par les autres partis du Front de Gauche, dont le PCF va être un succès numérique, je n'en doute pas et je m'en réjouis.

Il est utile, nécessaire, indispensable que le peuple de gauche descende dans la rue pour construire un nouveau rapport de force et contraindre le gouvernement à changer de cap

Ce qui me gêne, ce n'est pas le ton de Mélenchon, il faut « appeler un chat, un chat », le coup de balais serait utile !

Ce qui me pose problème c'est l'axe central de cette manifestation :

la bataille pour une 6 ème république....

Oui, il faut combattre la constitution de 58 ; oui il faut faire du nettoyage mais la question institutionnelle est à 1000 lieues de la préoccupation des gens, des travailleurs, des chômeurs et de leurs familles.

La population, le peuple souffre et n'accepte pas cette politique d'austérité dont il subit de plein fouet les effets.

C'est contre l'austérité, contre le chômage, contre la misère qu'il faut manifester et ce combat là ne concerne pas que les militants et sympathisants du Front de gauche mais toutes celles et tous ceux qui sont les victimes de la politique anti ouvrière de ce gouvernement qui obéit aux ordres de l'Union Européenne .

C'est une grande manifestation nationale contre le MEDEF, pour la défense des services publics, pour le droit au logement, pour la défense du pouvoir d'achat, pour que les minima sociaux soient au dessus du seuil actuel de pauvreté qu'il faut préparer.

Il est indécent que contre les expulsions locatives, il y ait au mieux plusieurs centaines de personnes dans la rue le 1er avril....parce que les grandes organisations politiques ouvrières et démocratiques et les syndicats n'avaient pas appelé

La question sociale est la question prioritaire, essentielle aujourd'hui.

En menant ce combat dans le cadre d'une campagne d'éducation populaire, il est possible d'entraîner dans un large mouvement des femmes et des hommes qui n'ont pas l'habitude de manifester et qui ne voient les politiques qu'en périodes électorales.

En menant ce combat, on redonne de la confiance et des perspectives à un peuple déboussolé.

Jean-François Chalot


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