Pas de confiance au Gouvernement en l’absence d’une fermeture immédiate de Fessenheim !
par Patrick Samba
jeudi 3 avril 2014
On ne peut pas décider de refuser d’entrer dans un Gouvernement dirigé par un Premier ministre qui vous propose un grand ministère de l’écologie, et ne pas exiger de lui, en échange d’un vote de confiance, une décision symbolique qui témoignerait de la sincérité de sa généreuse proposition. Car, ou bien les propositions de Valls étaient réellement tout sauf un leurre, et la fermeture de Fessenheim prévue dans l’accord EELV/PS de l’automne 2011 ne devrait poser aucun problème ; ou bien alors Valls démontrerait, convaincu qu’il était que Cécile Duflot ne reviendrait jamais sur sa décision de ne pas participer à un gouvernement dirigé par lui tout en parvenant à entrainer dans son sillage la direction d’EELV, qu’il a joué un jeu pernicieux en faisant une offre mirifique aux écologistes dans le seul but de les décrédibiliser par leur refus et de tenter une scission de leur parti.
Ségolène Royal, quant à elle, est favorable à l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim
FESSENHEIM DOIT FERMER ! Et pas fin 2016 – début 2017, comme annoncé par Delphine Batho lorsqu’elle était ministre de l’écologie. Plus personne ne croit désormais à cette date. Pas plus Henri Proglio, le patron d’EDF, que tout observateur un peu lucide, et bien sûr aucun militant antinucléaire. EDF s’étant soumis comme la loi l’y oblige aux injonctions de l’ASN (l’Agence de Sureté Nucléaire), elle a réalisé en 2013 les travaux de renforcement des radiers (la semelle en béton de soutènement des réacteurs) pour la coquette somme de 60 millions d’euros. Proglio aura alors beau jeu d’argumenter dans cette période de campagne des présidentielles et de crise économique majeure qu’on ne ferme pas une centrale qu’on vient de rénover pour un coût total exorbitant (plus de 400 millions !).
En conséquence si l’on veut voir un jour débuter en France le processus de dénucléarisation, il n’y a plus d’autres alternatives : ou bien Valls s’engage à la fermer immédiatement, ou bien EELV ne lui accorde pas sa confiance.
Ce sera l’occasion pour EELV de nous donner la mesure de sa réelle volonté écologique, démentant par là-même que son refus du généreux ministère de l’écologie n’était pas qu’un simple calcul politique en prévision des prochaines échéances électorales européennes.
Sinon, forcément, des citoyens antinucléaires très motivés auront-ils d’autres alternatives que de se jeter eux-mêmes dans l’arène électorale ? Ne serait-il pas en effet enthousiasmant et probablement assez efficace de lancer une liste intitulée « L’Europe commence à Fessenheim » très exactement 20 ans après que la liste « L’Europe commence à Sarajevo » soit venue perturber elle aussi en son temps le jeu électoral ?
Alors, please, « STOP RISKING EUROPE », et prenez vos responsabilités d’élus…
Crédit illustrations : remerciements aux auteurs