Patatras : et si Lyon faisait rougir « le front » de Paris ?
par Dwaabala
samedi 26 octobre 2013
Les socialistes de Lyon sont très différents de ceux qui gouvernent à Paris : "Eux, ils nous écoutent, et il s'agit d'une élection aux enjeux essentiellement locaux " aurait-on dit si l'on avait pu reprendre le refrain des dirigeants nationaux et des dirigeants des communistes parisiens.
Donc en avant pour l'union ! C'est pratiquement ainsi que se présentait l'affaire de l'élection municipale à Lyon.
Prologue
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Après Paris ("union de la gauche") et Marseille (Front de gauche), c’était au tour des communistes de Lyon de se prononcer sur leur stratégie pour les prochaines échéances municipales.
On apprenait au détour, qu'à Lyon, la troisième ville de France il y a 500 adhérents... dont 250 à jour de cotisations. Il n'y a pas à aller chercher des explications à cette situation : les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Leurs bulletins de vote offraient deux options aux militants : « Rassemblement avec le Front de gauche » ou « Rassemblement avec la majorité municipale sortante ».
Si leur direction n’avait pas souhaité se prononcer au préalable, ses membres avaient pris individuellement position, à l’instar de sa première responsable, Aline Guitard favorable à l’union avec le PS, sans plus de précision pour les autres.
Comme l'exprimait clairement et dans son jargon commercial la même Aline Guitard, secrétaire de section de la ville : « L’objectif est de déterminer sur quelle liste de rassemblement notre projet, construit au long des derniers mois, sera le mieux porté ».
Ce qui revenait à dire, encore plus clairement à la lumière des lampes à économie d'énergie qui sont les fanaux de son courant : la liste emmenée par Gérard Collomb, sénateur maire PS de la ville, dont je souhaite faire partie au nom de la désormais fameuse "union de la gauche", a toutes les chances de passer. C'est ce qui détermine mon choix.
On mesure ici la profondeur des principes où l'on retrouvait comme un parfum d'opportunisme parisien... et directorial.
Certes, un accord potentiel avec le PS entérinait certaines propositions du PCF :
30 % de logements sociaux (en 2030 !), centres municipaux de santé, étude ( !) de faisabilité de la gratuité des premiers mètres cubes d’eau sous conditions de ressource, tarifs sociaux pour les transports, notamment.
Si l'on ignore quelles autres propositions du projet construit (contrairement aux logements de 2030) n'avaient pas reçu l'aval du PS, on savait quand même que les désaccords avec Gérard Collomb, étaient nombreux, en particulier sur le projet de métropole qui, selon les communistes, est « un déni de démocratie ».
Des logements sociaux... pour 2030 contre le projet de métropole qui engage profondément et définitivement l'avenir.
Par contre, dans l'immédiat, l'offre pouvait être alléchante et éclairante elle aussi : elle garantissait aux communistes, en cas de victoire, 19 sièges dont 6 au conseil communautaire et 6 au conseil municipal ; contre respectivement 14, 4 et 5 obtenus en 2008. Par conséquent, sans doute aussi à l'échéance, un siège de sénateur.
Sur le choix du chef de file, c’est la candidature d’Aline Guitard qui était soumise au vote.
Afin de conclure sur une note qui se voulait un peu optimiste, il convenait de dire que le rassemblement à gauche (= Rassemblement avec le Front de gauche ?) pouvait également s’opérer avec Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon, qui s’est mise « en congé » du PS fin septembre et avec qui les discussions sont également ouvertes.
Et d'ajouter une petite touche personnelle aux informations qui précèdent : La situation était un peu plus saine qu'à Paris.
Les 250 camarades avaient à s'exprimer sur le principe même d'être agglomérés dès le premier tour à une liste emmenée par le PS. Au lieu d'être placés, comme leurs camarades parisiens l'ont été devant le fait accompli d'une liste, qualifiée honteusement d' "union de la gauche" (!), préalablement constituée et agréée sans qu'on ait demandé l'avis de personne.
Liste que l'on acceptait sous la pression des dirigeants locaux aussi bien que nationaux qui en avaient, pour les seconds, au risque de se répéter, clandestinement négocié au niveau national le principe.
Ou que l'on aurait repoussée contre leur volonté et toutes leurs bonnes raisons... Ce qui s'est conclu cependant par seulement 170 voix d'écart sur 1170 votants.
Premier et dernier acte
Très court : le temps d'un vote.
Épilogue
Nous nous appuyons maintenant sur l'article qui faisait hier au soir mercredi la Une de l'Humanité.fr. En italiques, quelques remarques personnelles.
Les communistes de Lyon ont choisi « Rassemblement avec le Front de gauche »
Dernière heure : Les communistes lyonnais étaient appelés ces derniers jours à se prononcer sur la stratégie concernant les élections municipales de 2014. Le résultat s'est révélé assez serré, 52,9 % d’entre eux viennent de choisir celle du rassemblement en Front de Gauche.
Les communistes lyonnais ont donc choisi faire de la ville, après des discussions de plusieurs mois, "un meilleur rempart contre l’austérité", et mettre en avant un projet centré sur la solidarité.
" Ce projet qui sera la ligne directrice de notre campagne mais aussi la boussole de nos élus pour les 6 ans à venir. C’est bien à partir de lui que nous mènerons campagne", explique le communiqué du parti.
Souligné par nous :
La participation s'est révélée importante, "les communistes lyonnais ont davantage voté que lors de notre dernier Congrès. C’est dire si ce choix leur semblait important !"
Tiens, tiens !
Autre résultat de ce scrutin, c'est celui de l’élection à 99% de la chef de file Aline Guitard, Secrétaire de section, qui "affirme le choix d’une candidature qui rassemble tous les communistes quel que soit leur choix de stratégie".
Souligné par nous :
Les communistes lyonnais ont également choisi d'intégrer une composante nationale a ce vote local. "Il est clair que la politique d’austérité menée depuis 18 mois par le Gouvernement PS / EELV a pesé sur ce choix : recul de l’âge de la retraite, cadeaux fiscaux au Medef, création de la Métropole lyonnaise qui éloigne les citoyens des décisions les concernant…
Aïe, aïe, aïe ! Les oreilles doivent siffler là -haut.
Ce sont autant de dossiers qui ont pesé sur la réflexion des communistes" explique, doit justifier, la fédération. "Dans le même temps, les propositions faites par le PS lyonnais et Gérard Collomb – tant en matière de programme que d’élus- n’ont pas donné le sentiment aux communistes que nos partenaires historiques voulaient au 1er tour un rassemblement large de la gauche, permettant de mettre au cœur de la ville les préoccupations principales des citoyens comme : le pouvoir d’achat, le développement des services publics, la protection des plus fragiles…"
Là, ce n'est plus un sifflement mais une sirène qui déchire l'oreille.
Pour autant, la fédération insiste sur le fait qu'il n'est pas question pour eux de risquer de faire basculer la ville à droite, mais plutôt de porter la campagne sur des exigences sociales.
Bien sûr ! Surtout qu'il y aura le second tour...
La leçon la plus générale à tirer des péripéties qu'entraîne la préparation ici démocratique, quelquefois un peu moins en dépit de l'apparence formelle du vote, c'est qu'il existe dans mon Parti un marais, que sa direction représente, et une aile marchante qui s'équilibrent à peu près à la base. Il faut que les choses changent : En avant !
Source :[ http://www.humanite.fr/politique/mu...]